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[1859, peinture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de peinture de 1859TYPE : rapport de [...]

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01/12/2021 04:00 (il y a plus de 2 ans)
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Description
[1859, peinture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois de peinture de 1859
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
PAGE DE TITRE : Institut Impérial de France // Académie des beaux-arts // Le Secrétaire perpétuel de l'Académie // Rapport sur les travaux des pensionnaires de l'Académie Impériale de France à Rome pendant l'année 1858 // Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1859
Descriptions
Transcription : 
[f°1] M. Sellier (première année) / Premier envoi, une figure d'étude : " Un esclave condamné à mourir de faim, invoque les dieux et leur promet un sacrifice s'il échappe à ce supplice " / Dans cette étude, une tête et un bras faiblement éclairés, voilà tout ce que l'on aperçoit, le reste se trouve perdu dans le noir. Ce serait avec peine que nous verrions M. Sellier persévérer dans un parti pris d'obscurité complète. La section pense que M. Sellier reconnaîtra lui-même l'abus dans lequel il est tombé, et c'est avec confiance qu'elle attendra son prochain envoi. // M. Clément (deuxième année) / M. Clément adresse à l'Académie, pour son second envoi, une figure d'étude qu'il nomme la Sieste. Cette peinture a de la fermeté sans sécheresse, du modelé sans rondeur, et les chairs sont d'une grande vérité de couleurs. La section aurait désiré plus de distinction dans le caractère de la tête, la figure eut été ainsi plus en rapport avec la richesse des accessoires qui sont d'ailleurs fort bien traités. Quelques duretés dans le fond auraient pu être évitées. Malgré ces observations, la section a reconnu avec plaisir toutes les qualités par lesquelles cet envoi se recommande et elle espère beaucoup de son auteur. Un dessin d'après la descente de croix de Daniel de Volterre, annoncé dans l'envoi n'a pas été soumis à l'examen de la section. // M. Delaunay (deuxième année) / M. Delaunay a fait plus qu'on ne lui demandait et par là montré le zèle et l'amour qu'il met dans ses études. Cependant, n'aurait-il pas mieux fait de se conformer en tous points au règlement, l'Académie n'aurait eu sans nul doute que des éloges à lui donner. Ce pensionnaire a fait dans sa deuxième année une étude et un tableau à la place d'une esquisse. La figure d'étude et un tableau à la place d'une esquisse [sic]. La figure d'étude, dont le motif est tiré de la fable, la Colombe et la fourmi, pèche par l'ensemble et n'est pas heureuse de mouvement, l'exécution en est molle, bien que le contour ne manque pas de finesse. " La nymphe Hespérie meurt de la piqûre d'un serpent, au moment où elle fuyait la poursuite d'Esachus, fils de Priam. " Tel est le sujet du tableau. Le sentiment poétique, de bonnes lignes, la pose pleine de grâce de la jeune nymphe, le charme répandu sur toute cette composition, par un sentiment fin et délicat de la couleur, nous font regretter les incorrections de dessin que l'on remarque dans la figure du jeune homme. M. Delaunay a le sentiment poétique, le choix de ses sujets est heureux, l'Italie ne peut que fortifier en lui ces précieux avantages. La section le suivra avec intérêt dans ses études. // M. Giacomotti (quatrième année) / M. Giacomotti envoie, pour sa quatrième année, une copie d'après le Sodoma, et une esquisse de sa composition. La copie qui représente l'Évanouissement de sainte Catherine est remarquable par son exactitude et rend parfaitement le caractère de la fresque ; l'esquisse, dont le sujet est saint Jean baptisant les juifs dans les eaux du Jourdain, est habilement faite, la composition a de la grandeur, les groupes sont bien distribués, la couleur a de la force et convient à la gravité du sujet. // M. Maillot (quatrième année) / Ce pensionnaire, n'ayant que quatre ans de pension, a terminé ses envois par le travail de cinquième année, il a envoyé un tableau dont le sujet est pris dans la vie de saint Rémi. Le saint évêque placé au centre du tableau, devant le portique d'un palais, fait distribuer aux pauvres les restes d'un festin, au lieu de les abandonner aux baladins et aux jongleurs qui étaient présents, comme c'était la coutume en ce temps là. Ce sujet, favorable à la peinture, offrait des contrastes dont l'artiste a su tirer parti ; aussi nous louerons particulièrement le groupe bien inventé des jongleurs qui par son caractère agréable fait opposition à la gravité du reste de la scène. Il n'est plus permis d'oublier les lois de la perspective, dans cette composition, les figures du premier plan sont trop petites. Il y a de la confusion dans la partie gauche du tableau, la femme assise, tenant un enfant dans ses bras, par la place quelle occupe, vient déranger l'harmonie des lignes. Comme effet, ajoutons que la teinte sombre des vêtements de cette même figure détruit l'effet général, qui, par cela, manque d'unité. Les draperies de la figure principale, quoique bien ajustées, n'expliquent pas assez le nu. On pourrait désirer un peu plus de simplicité. Nous aurions su gré à M. Maillot d'avoir étudié avec le même soin les draperies des jongleurs. / À part ces observations, la section est heureuse d'avoir à signaler dans cet ouvrage une grande volonté d'étude couronnée de succès dans plusieurs parties : telles que l'homme vu de dos, un malade et les moines distribuant les aumônes. L'Académie dans sa bienveillance, n'ayant pas voulu qu'un pensionnaire exposât un dernier envoi avant d'être achevé, a permis à M. Maillot de finir son tableau à Paris. Il ne faudrait pas qu'à l'avenir une semblable demande se renouvelât, la section y verrait de graves inconvénients. Les pensionnaires doivent se conformer strictement au règlement. // M. Didier (première année) / Deux vues prises, l'une dans la campagne de Rome, l'autre aux environs de Rome, et une étude d'enfants jouant avec un lézard, composent l'envoi de première année de ce pensionnaire. Il y a dans la première comme dans la seconde de ces vues une grande monotonie de ton, la couleur est lourde et sans lumière. Quelques parties sur le premier plan sont bien étudiées dans leurs détails. Malgré quelques incorrections de dessin les enfants jouant avec un lézard méritent des éloges pour la vérité avec laquelle ils sont modelés. En rendant compte à l'Académie des travaux de nos pensionnaires à Rome, notre devoir était de relever les erreurs, de signaler les progrès, d'encourager les efforts sérieux vers l'étude de la nature, de rappeler à tous les exigences de l'art. Nous avons rempli cette tâche avec sollicitude, et témoigné de tout l'intérêt que nous portons à de jeunes hommes sur qui repose l'avenir de la grande peinture en France.
Localisations
Cote / numéro : 
Directorat Victor Schnetz, carton 64, fol. 1-13 (1858-1863)
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1859, peinture£ Notice créée le 23/10/2002. Notice modifiée le : 25/10/2017. Rédacteur : Pierre Serié.
Rédacteur
Pierre Serié