Croix composée à croisée en mandorle et aux extrémités profilées de potences trilobées au sommet et au bras, celle de la base étant simplement arquée. Sur l'âme de bois, à l'avers et au revers, sont fixés plus d'une trentaine de parements, d'exécution, de profil et de dimensions variées.
Le parti iconographique traditionnel à Limoges oppose, sur les deux faces, la Crucifixion à la Majesté du Sauveur. Aux images du Crucifix, de la Vierge et de saint Jean à l'avers, s'ajoutent celle de saint Pierre à la base, et celle au sommet d'un saint anonyme émergeant des nuées à mi-corps et tenant un livre fermé et une croix.
À la croisée du revers, le Christ en Majesté, trônant sur l'arc-en-ciel entre l'alpha et l'oméga, bénit et tient le Livre ; il est entouré des quatre symboles des évangélistes : le lion de saint Marc à gauche et le bœuf de saint Luc
à droite, tenant un livre ; au sommet, l'aigle de saint Jean déroule un rouleau entre ses pattes ; en bas, l'homme ailé de saint Matthieu tient un livre. Cette croix appartient à un groupe homogène caractérisé par son profil singulier (potences trilobées, croisée en mandorle) dont les quelques 25 exemplaires recensés présentent des caractéristiques structurelles, iconographiques, décoratives et stylistiques semblables, au déla de certaines variations de détails. Aux cinq exemplaires du groupe connus et illustrés par Thoby en 1953 (Münster, cathédrale Saint-Paul, UK 89193 ; Saint-Quentin, musée Antoine Lécuyer, inv. L 358, UK 89278 ; Baltimore, Walters Arts Museum, inv. 44-76, UK 89023 ; Londre, Victoria & Albert Museum, inv. M 575-1910, UK 89146 ; Dijon, musée des Beaux Arts, inv. D 997, UK 89088) sont venues s'ajouter une vingtaine d'autres croix recensées depuis au CEM. Très peu d'entre elles ont été conservées entières du fait de leur nombreux éléments constitutifs : avec celle-ci, les croix de Londres et de Münster, constituent, en dépit de quelques restaurations, les exemples les mieux conservés.

IHS / XPS

α ω