Société des arts de Mulhouse

La fondation de la Société des arts de Mulhouse trouve son origine dans l'ancien avatar qu'a été la Société des Beaux-arts de Mulhouse qui a existé entre 1829 et 1843, ainsi que grâce au soutien de Frédéric Engel-Dollfus à l'art produit localement. Depuis les années 1860, ce mécène poursuivait le désir de créer un musée des beaux-arts à Mulhouse dont les collections se sont forgées par ses propres achats. Il entend également enrichir ce fonds par une politique d'expositions d'art contemporain. La fondation d'une société artistique est un moyen de parvenir à ce but. Il lui faut plus de dix ans pour y parvenir et ce n'est qu'en 1876 que la Société des arts de Mulhouse voit le jour. Toutefois, cette société n'est pas complètement indépendante étant donné son fort attachement au Comité des beaux-arts de la Société industrielle de Mulhouse. Dans l'article 2 de ses statuts, il est d'ailleurs mentionné "qu'elle fonctionne sous le patronage de la Société industrielle" et dans le Rapport sur la création de la Société des arts de Mulhouse, Ernest Zuber l'indique significativement : "Cette société est bien une émanation de la Société industrielle ; c'est à l'initiative de ses membres qu'elle sera due, et l'un des objectifs qu'elle se propose est de contribuer à enrichir votre musée dans la limite des ressources dont elle pourra disposer".

La Société des arts de Mulhouse a été très active dans l'organisation et la tenue d'expositions triennales de peinture, sculpture, architecture, gravure, lithographie et arts industriels. Son soutien au musée de la Société industrielle a été prévu par les statuts en mentionnant que tout excédant de recette lui serait destiné.

Le bureau est constitué d'un président, d'un vice-président, d'un trésorier et d'un secrétaire. Le fort lien qui lie la Société des arts de Mulhouse avec la Société industrielle a conduit à la présence de membres de droit qui ne sont autres que le président de la Société industrielle et le secrétaire du Comité des Beaux-arts. Il existe également des membres fondateurs, des membres ordinaires et des membres honoraires (article 8, Statuts de 1876). Toute candidature est préalablement soumise à parrainage et validation du Comité des Beaux-arts de la société industrielle (article 15 des Statuts).

Le nombre de ses membres est en constante croissance, passant de 273 membres en 1879 à pratiquement 800 dans les années 1900.

Les membres fondateurs s'engagent à verser annuellement une ou plusieurs quote-parts de cent francs tandis que les membres ordinaires payent une cotisation annuelle de 10 francs qui donne accès à l'exposition et à une action pour participer au tirage au sort de la loterie (articles 9 et 12 des Statuts de 1876).