Commentaire Type d'œuvre
plaque médiane de croix (avers)
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif :
Plaque à la croisée en mandorle détachée d'une croix composée et processionnelle. Le long de son pourtour, quatorze perforations de fixation destinés à la fixer à l'âme de bois.
Au centre, la figure d'applique du Christ a disparu. La silhouette en réserve laisse pourtant deviner l'iconographie traditionnelle du Christ, représenté mort ou souffrant, crucifié au bois de la croix, la tête penchée et encadrée d'un nimbe polychrome. Quatre perforations visibles en correspondance des mains et des pieds fixaient l'applique à l'aide de clous. D'après la photographie, il n'est pas clair si le petit signe d'usure à la base du cou de la silhouette correspondrait à l’attache d’emboîtement d'une tête d'applique rapportée, détail répandu dans les appliques réalisées autour de 1200. Au-dessus du Christ, main de Dieu bénissant et titulus abrégé sur une ligne. Le fond uni bleu de la plaque est constellé de rosettes, disques et losanges émaillés.
La palette chromatique de cette pièce, ainsi que sa structure et son répertoire décoratif la rapprochent d'un groupe de croix réalisées entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle. Il faut imaginer cette plaque au centre d'une croix processionnelle, pourvue d'une âme de bois et complètement recouverte de parements émaillés, comme c'est le cas, par exemple, pour la croix d'Amiens, Musée de Picardie, inv. M.P. 998.4.1 (UK 91593) et pour celle du trésor de la cathédrale de Münster, inv. BM 349 (UK 89193). La plaque de croix conservée dans la Chiesa Madre de Butera, en Sicile (UK 92326), elle aussi privée de l'applique du Christ est très proche de celle analysée ici, notamment dans le détail du bois de la Croix émaillé de vert et traversé par des rinceaux végétaux, symbolisant l'Arbre de Vie. La présence de décors en forme de losanges, qui semble plutôt caractériser la production du deuxième quart du XIIIe siècle, suggère de situer cette plaque entre 1210 et 1215, dans un moment relativement tardif de la période ici considérée (1190-1215).
Au centre, la figure d'applique du Christ a disparu. La silhouette en réserve laisse pourtant deviner l'iconographie traditionnelle du Christ, représenté mort ou souffrant, crucifié au bois de la croix, la tête penchée et encadrée d'un nimbe polychrome. Quatre perforations visibles en correspondance des mains et des pieds fixaient l'applique à l'aide de clous. D'après la photographie, il n'est pas clair si le petit signe d'usure à la base du cou de la silhouette correspondrait à l’attache d’emboîtement d'une tête d'applique rapportée, détail répandu dans les appliques réalisées autour de 1200. Au-dessus du Christ, main de Dieu bénissant et titulus abrégé sur une ligne. Le fond uni bleu de la plaque est constellé de rosettes, disques et losanges émaillés.
La palette chromatique de cette pièce, ainsi que sa structure et son répertoire décoratif la rapprochent d'un groupe de croix réalisées entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle. Il faut imaginer cette plaque au centre d'une croix processionnelle, pourvue d'une âme de bois et complètement recouverte de parements émaillés, comme c'est le cas, par exemple, pour la croix d'Amiens, Musée de Picardie, inv. M.P. 998.4.1 (UK 91593) et pour celle du trésor de la cathédrale de Münster, inv. BM 349 (UK 89193). La plaque de croix conservée dans la Chiesa Madre de Butera, en Sicile (UK 92326), elle aussi privée de l'applique du Christ est très proche de celle analysée ici, notamment dans le détail du bois de la Croix émaillé de vert et traversé par des rinceaux végétaux, symbolisant l'Arbre de Vie. La présence de décors en forme de losanges, qui semble plutôt caractériser la production du deuxième quart du XIIIe siècle, suggère de situer cette plaque entre 1210 et 1215, dans un moment relativement tardif de la période ici considérée (1190-1215).
États
Etat de conservation :
Commentaire Etat de conservation :
figure d'applique disparue, lacunes partielles de l'émail
Créations / exécutions
Date de création :
1210
-
1215
Commentaires historiques
Commentaire historique :
Provenant de l’évêché de Morphou, très probablement ab antiquo en Chypre. Arrivée à Platanistasa à une date inconnue. L'église Saint-Michel Archange, construite au XIXe siècle, se trouve à l’emplacement d'une église plus ancienne datant du XVe siècle décorée d'un cycle hagiographique peint.
Historiques de collection
Collection :
Outre cette plaque, trois objets de facture limousine sont conservés en Chypre probablement dès le Moyen Âge : - chandelier, Musée d'Art médiéval de Limassol, trouvé en fouille près de Limassol (CEM II, VII B III, n° 1) - deux pentures de coffrets, à la localisation actuelle inconnue, trouvés à Sainte-Sophie à Nicosie en 1911 (C. Enlart, Les monuments des croisés dans le royaume de Jérusalem : architecture religieuse et civile, I vol., 1925, pl. 38, fig. 123) La présence d'émaux limousins en Chypre au Moyen Âge doit être mise en rapport avec l'occupation franque de l'île commencée à la fin du XIIe siècle par la dynastie des Lusignan, qui dura plus de deux siècles. Il importe souligner que Guy de Lusignan (1159-1194), roi de Chypre de 1192 jusqu?à sa mort, était issu d'une famille originaire du Poitou, dans le cercle des grands lignages d'Aquitaine, berceau de la toute première diffusion de l'Oeuvre de Limoges. Par ailleurs, l'importation d'orfèvrerie occidentale était en lien avec la politique de latinisation de l'église menée par Rome, d'abord par Célestin III, qui établit en 1196 une Église de rite latin puis poursuivie par Innocent III, qui diminua le nombre d?évêques chypriotes et qui, comme il est notoire ; ce dernier appréciait particulièrement la production d'émaillerie limousine, dont il promut la diffusion.
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 234-235
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 196
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 73, 74, 102
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris) / Ville de Limoges - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
Lorenzo Margani, INHA