Vente des tapisseries de Sèze

Madame de Sèze reçut la visite en son château de Bort d'Eugène Pouget et d'Albert Bourdariat en septembre 1941, se présentant respectivement comme chargé de missions des Musées nationaux et expert près de l’Administration des Douanes. Ils prétextèrent la réalisation d’un ouvrage sur les tapisseries des XIVème et XVème siècles pour voir et photographier deux tapisseries du XVème siècle. À l’issue de cette entrevue, les deux hommes lui proposèrent la vente de ces tapisseries pour une importante somme. Cette proposition fut réitérée à de nombreuses reprises pour 20 millions de francs. Bourdariat et Pouget se dirent mandatés par l’entreprise Renault jusqu’au 10 mai 1942, date à laquelle ils furent arrêtés par le commissaire de police local. Il apparut que les tapisseries devaient être remises à Goering. Les époux de Sèze n’eurent de cesse de refuser cette vente, et c’est l’État qui prit
la suite des négociations. Il les contraint à remettre leurs tapisseries le 14 juillet 1942 afin qu’elles soient envoyées en Allemagne.
À l’issue de la guerre, ces tapisseries furent rendues à leurs propriétaires et la somme de 20 millions à laquelle n’avait pas voulu prétendre Madame de Sèze remise à l’État.

IIIe Comité de confiscation des profits illicites, Citation 94, Dossier Bourdariat