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Statut
Publiée
Contributeur
Geneviève François
Dernière modification
25/10/2023 18:15 (il y a 6 mois)
Type d'oeuvre
Localisations
Lieu de conservation : 
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif : 
Croix massive à croisée ronde et aux branches potencées profilées d'empattements à peine arqués avec cavets. Elle est champlevé et émaillée à l'avers, simplement gravée au revers.
Sur l'avers, l'applique du Christ a disparu, laissant apparaître en réserve les contours du corps et les quatre perforations habituelles destinées aux clous des mains et des pieds. Il n'en subsiste que le nimbe crucifère timbré d'une croix pattée mi-rouge mi-turquoise ; au sommet la main de Dieu, ou Dextera Domini, émergeant des nuées célestes, désigne de l'index et le titulus inscrit sur deux panneaux : IHS / XPS ; au pied de la croix, sortant de son tombeau à mi-corps, la figure traditionnelle d'Adam les bras levés. Un filet réservé sur lequel court un motif ondé pointillé encadre la croix.
Au revers, la croisée était occupée par une applique, elle aussi disparue, fixée par deux rivets. Malgré l'absence d'indice formel, il est probable qu'une figure de l'Agneau de Dieu passant ornait la croisée comme c'est le cas pour la majorité des croix de ce type ; cependant, la présence à cet endroit d'un cabochon de cristal de roche protégeant une parcelle de relique ne doit pas non plus être exclue. Un décor d'ornements finement gravés au trait couvre les quatre branches.
Sur les deux faces, ornements dérivés du seul répertoire végétal représentant l'Arbre de Vie dont la croix est le symbole : à l'avers, le fond bleu lapis est parcouru de rinceaux ondés à palmettes-fleurs trifides aux gammes jaune, vert, rouge ou blanc, bleu azur, bleu lapis ; au revers, sur un fond d'or en partie disparu, deux tiges de rinceaux ondés s'entrecroisent pour former des motifs en amande dans lesquels s'inscrivent en alternance des fleurons de deux types bien différenciés - l'un à simple feuille triangulaire nervurée et festonnée, l'autre à trois pétales plissés - dont les pointes se dirigent vers le bas sur la haste, alors qu'elles divergent vers l'extérieur sur les bras : le style et la finesse d’exécution de ces motifs, combinés à une savante composition, dénotent la main sûre d'un artiste inventif.
Cette croix se rattache par sa structure à une série homogène d'une trentaine d'exemplaires datables du début du XIIIe siècle : les croix entièrement métalliques plus petites que les croix composées avec âme de bois; faites d'une seule platine de cuivre - d'où le qualificatif de « massives » donné à ces croix - elles sont obtenues pour la plupart par un procédé de fonte. Dans la série, la croix de Lye, par son décor gravé de rinceaux fleuronnés au revers, s'apparente à une famille plus restreinte de quatorze croix. En outre, une autre croix massive montre au revers une composition semblable de deux tiges s’entrecroisant ; son style cependant la repousse vers les années 1220-1225 (New York, Met. Mus. of Art, inv. 17.190.338).
États
Etat de conservation : 
Commentaire Etat de conservation : 
Sur l'avers, figure du Christ d'applique disparue ; au revers, applique ou cabochon de la croisée centrale disparu.
La dorure, qui recouvrait à l'origine toutes les surfaces non émaillées, a disparu totalement à l'avers et en grande partie au revers.
Une pièce de fer en équerre, de quelques centimètres, percée de trois trous, est fixée à la base et au revers de la haste par un rivet ; ajouté sans doute au XIXe siècle, ce tenon servait à fixer la croix sur un support fixe.
Matérialité
Matériau : 
Commentaire Matérialité : 
Émaux : bleu (moyen, clair), turquoise, vert, jaune, rouge, blanc.
Dimensions
Hauteur : 
310
Largeur : 
190
Unité de mesure : 
Inscriptions
Type d'inscription : 
Transcription : 
IHS / XPS
Emplacement : 
avers
Représentations
Commentaire Représentations : 
Crucifix (avers); rinceaux (revers)
Créations / exécutions
Type de date : 
Date de création : 
1210 - 1220
Commentaires historiques
Commentaire historique : 
D'aprés l'enquête menée par J. Michenet auprès des paroissiens et habitants de Lye, l'existence de cette croix - inconnue par ailleurs du catalogue de Paul Thoby en 1953 - ne paraît pas avoir laissé de traces ni de souvenir précis dans les mémoires locales.
Cependant, selon des témoignages d'habitants de la commune, une croix naguère fixée à l'extérieur de l'église sur un ancien pignon fut vendue en 1930 par l'abbé Brigaud, curé de Lye, à un antiquaire d'Orléans. Celui-ci, à la suite d'une plainte du conseil de fabrique qui n'avait pas été tenu au courant de l'affaire, restitua la croix « sans son Christ » à l'église de Lye. L'absence de l'applique du Christ constitue un argument convaincant en faveur de l'identité de la croix vendue avec celle ici décrite.
Malgré l'absence de références certaines sur sa provenance ancienne et même récente - elle ne figure pas sur la liste du mobilier de l'église en 1905 - cette croix a vraisemblablement été conservée à Lye depuis le Moyen Âge. En effet, cette ancienne paroisse du diocèse de Bourges est mentionnée dès 1216, dans une charte de l'abbaye cistercienne voisine de Barzelle ; ancienneté dont témoigne encore l'église de Lye qui a conservé une partie de son abside romane et sa nef gothique.
La croix a été classée au titre des Monuments Historiques en 1995.
Découvertes
Commentaire Lieu de découverte : 
Cette croix trouvée en 1992 dans la sacristie de l'église de Lye (Indre, arrond. de Châteauroux, canton de Valençay) par Jeanne Michenet lors d'un déménagement occasionné par des travaux de réfection du local, fut signalée par celle-ci au Corpus des émaux méridionaux en 1994, par l'intermédiaire de V. Notin, directrice du Musée de Limoges.
Protections
Type de protection MH : 
Date de protection MH : 
6 novembre 1995
Commentaire Protections : 
classée MH (6 novembre 1995)
Sources en ligne
Référence de notice : 
PM36000316
Date de consultation : 
21/04/2021
Médias associés
Commentaire Médias associés : 
Photo CEM : corpus 23245, 23246; 23247, 23248, 23249, 23250, 23251, 23252, 23253; 232454, 23255, 23256 (photocopies coul. de repérage à l'échelle d'après l'original : tous ces documents sont mauvais). Deux diapositives CEM Corpus : CEC 164 (face) et CEC 165 (revers).
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Photo CEM : corpus 23245, 23246; 23247, 23248, 23249, 23250, 23251, 23252, 23253; 232454, 23255, 23256 (photocopies coul. de repérage à l'échelle d'après l'original : tous ces documents sont mauvais). Deux diapositives CEM Corpus : CEC 164 (face) et CEC 165 (revers).
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Photo CEM : corpus 23245, 23246; 23247, 23248, 23249, 23250, 23251, 23252, 23253; 232454, 23255, 23256 (photocopies coul. de repérage à l'échelle d'après l'original : tous ces documents sont mauvais). Deux diapositives CEM Corpus : CEC 164 (face) et CEC 165 (revers).
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Musée du Louvre (Paris) / Ville de Limoges - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
TOME CEM II
Rédacteur
Geneviève François, CNRS - Corpus des émaux méridionaux