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[1906, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1906TYPE : rap [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:46 (il y a plus de 2 ans)
Type de document
Description
[1906, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1906
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Lhermitte, Léon
PAGE DE TITRE : Séance du 28 juillet 1906. M. Lhermitte au nom de la section de peinture, donne lecture du rapport sur les envois de Rome
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 28/07/1906
COMMENTAIRE : Une des deux versions conservées dans le carton de pièces annexes 5 E 73 pour l'année 1906 est conforme au procès-verbal du rapport sur les envois des peintres. Nous avons retenu le document conservé dans le registre 2 E 21 pour 1906, car la version manuscrite du carton 5 E 73 ne présente aucune différence (pas de ratures ni de rajouts).
Descriptions
Transcription : 
[p. 545] L'envoi de 2e année de M. Monchablon est intitulé : La Ziza. Ce tableau met en scène deux enfants nus qui jouent avec des poissons rouges dans une sorte de piscine. Les blancs des marbres, les verts des porphyres, ceux de la plante du premier plan, forment avec les chairs des figures et les jaunes d'une draperie un accord des plus harmonieux. L'aspect de cette toile est séduisant. A cet ouvrage qui constitue son envoi réglementaire, M. Monchablon ajoute un tableau de grande dimension Les Joueurs de Morra. Il y a fait preuve de qualités d'observateur des scènes populaires et d'une entente des groupements pittoresque. La peinture est d'ailleurs d'une touche alerte, d'une couleur robuste et sobre. On souhaiterait toutefois une exécution plus châtiée dans les têtes et les mains. Le tableau gagnerait à être repris entièrement. Son auteur se rendrait compte alors de l'importance qu'il a donné à l'énorme manteau du personnage de droite, dont le ton orange n'a d'écho nulle part et au grand chien, beaucoup trop blanc, placé à l'angle de gauche. / Malgré ces réserves, les deux envois de M. Monchablon sont des ouvrages dignes d'estime. En dépit d'une exécution souvent trop hâtive, il s'y révèle un véritable tempérament de peintre. M. Monchablon est assurément un jeune artiste bien doué qui devra, dans l'avenir, faire honneur à l'Académie. M. Sieffert (3e année) a choisi pour sa copie une des fresques de Benozzo Gozzoli à San Gimignano : "Saint Augustin à l'École de Rome". L'Académie n'est qu'à demi-satisfaite de ce travail. Cette copie ne rappelle qu'imparfaitement l'original, elle n'en possède ni le dessin si caractéristique, ni surtout le charme de couleur. / L'esquisse "Les Lucioles" nous a paru assez insignifiante. L'arrangement en est banal, l'effet de lumière inexpliqué et quelque peu contradictoire ; il y a, dans la plupart des figures, de fâcheuses défaillances de dessin. Cet ouvrage est inférieur à ce que l'Académie est en [p. 546] droit d'attendre d'un pensionnaire de la Villa Médicis. M. Guétin (4e année) nous présente un grand triptyque: "Bergers des Abruzzes". Le panneau central montre, au premier plan d'un paysage de montagnes, un groupe de bergers entourant une marmite primitive, tandis qu'un deuxième groupe se dresse au second plan, près d'un troupeau. / L'Académie aurait souhaité trouver dans la conception de ce tableau, un peu de la grandeur et de l'âpre poésie dont sont empreintes les scènes de la vie rustique. Il nous a semblé que nous étions plutôt en présence d'une petite étude démesurément agrandie, sans un souci réel du style ni de l'effet. Cette toile dont la peinture est lourde et la couleur crayeuse, manque des qualités que demandait un ouvrage de cette importance. / Nous avons hâte d'ajouter que les deux panneaux latéraux sont infiniment plus intéressants que la scène centrale, au panneau de droite, montrant un berger debout, avec son chien étendu à ses pieds, nous préférons encore celui de gauche représentant un troupeau qui descend vers la plaine et est éclairé, dans sa partie supérieure par la dernière caresse du soleil couchant. Ces deux peintures témoignent d'une sensibilité délicate. M. Sabatté, ancien pensionnaire, soumet de nouveau, à l'Académie son dernier envoi : il nous avait été impossible l'an dernier de nous prononcer définitivement sur le mérite de ce travail, en raison de son peu d'avancement. A notre grand regret, il nous parait aujourd'hui tout aussi obscur de pensée et aussi décousu de composition : l'exécution reste insuffisante. / M. Sabatté a joint à ce tableau une toile moins importante dont, certes, l'aspect est moins déconcertant. Le sujet, bien qu'encore trop du domaine littéraire, est pourtant écrit avec plus de simplicité et de franchise. L'harmonie, adoptée dans les gris est agréable. Toutefois on déplore un manque d'équilibre entre les diverses parties de ce tableau, dont les fonds compliqués luttent d'intérêt avec le sujet principal. / En résumé, tout en rendant justice à l'effort que s'est imposé M. Sabatté, l'Académie regrette de voir un jeune artiste, laborieux et bien doué, demeurer à ce point préoccupé de [p. 547] littérature en des travaux où les qualités plastiques doivent dominer avant tout. En présence des envois de MM. Les pensionnaires peintres, l'Académie a éprouvé une sorte de malaise qu'il lui est impossible de dissimuler. Elle espère retrouver l'an prochain dans les travaux de peinture qui lui seront soumis, cette vaillance et ce beau souffle d'art qu'elle a eu le plaisir de constater dans la plupart des ouvrages des autres pensionnaires.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 21, p. 545-547
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1906, peinture£ Notice créée le 24/08/2002. Notice modifiée le : 24/07/2018. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter