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[1860, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de peintur [...]

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Dernière modification
15/03/2022 09:30 (il y a environ 2 ans)
Type de document
Description
[1860, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de peinture de 1860
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Halévy, Fromental
PAGE DE TITRE : Rapport sur les travaux des Pensionnaires de l'Académie impériale de France à Rome pendant l'année 1859, par M. F. Halevy, secrétaire perpétuel
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1860
Descriptions
Transcription : 
Peinture // M. HENNER (première année) / Ce jeune lauréat a adressé à l'Académie, pour son envoi, deux figures peintes. L'une représente un Jeune pêcheur, l'autre est une figure d'étude. L'Académie aurait préféré qu'à la place de cette figure d'étude qui n'offre pas un grand intérêt, M. HENNER eût envoyé les deux figures dessinées que le règlement de l'École lui demandait. L'Académie recommande la pratique sérieuse du dessin. Les règlements ont été établis dans l'intérêt véritable des pensionnaires. Quant au Jeune pêcheur, de M. Henner, c'est une étude d'un sentiment vrai et d'une couleur puissante et l'Académie en témoigne sa satisfaction. // M. DE CONNINCK [sic] (première année) / M. DE CONNICK [sic] ne devait qu'une figure d'étude, il a voulu en augmenter l'intérêt en lui donnant un nom, il l'a appelée le Paysan du Danube, et il l'a mise devant le sénat de Rome. Il est difficile de reconnaître dans la peinture de M. de Conninck [sic] le Paysan de La Fontaine. L'homme dont Marc-Aurèle nous fait un portrait si fidèle, Voici dit La Fontaine Le personnage en raccourci : / son menton nourrissait une barbe touffue ; / Toute sa personne velue / Représentant un ours mal léché ; / Le regard de travaers [sic], nez tortu [sic], grosse lèvre, / Portait sayon [sic] de poil de chèvre / Et ceinture de joncs marins. / Certes M. de Conninck [sic] n'a pas voulu faire ce portrait qui n'a rien d'académique ; mais il aurait pu donner à son personnage quelque chose de l'ajustement pittoresque et de l'aspect sauvage que dépeint si bien la Fontaine. En le représentant entièrement nu et vu de dos, il s'est retiré les moyens d'expression qui pouvaient concourir à l'intelligence du sujet. La couleur un peu conventionnelle de ce personnage ne s'harmonise pas bien avec l'aspect blanchâtre des sénateurs. M. de Conninck [sic] a envoyé un dessin d'après la fresque de Raphaël à la Farnésine, représentant Mercure et Psyché. Nous regrettons que M. de Conninck [sic] ait cru devoir exagérer l'ampleur de formes de ces deux figures, nécessitée dans l'original par la place élevée qu'elles occupent. Mais on reconnaît dans le travail de M. de Conninck [sic] un désir sincère de l'étude et de bonnes et louables intentions qu'un plus long séjour à Rome développera sans doute. // M. SELLIER (deuxième année) / On voudrait trouver dans l'étude envoyée par ce jeune pensionnaire et qu'il a nommée la Mort de Léandre, plus de précision dans la forme. Nous engageons M. Sellier à se tenir en garde contre une propension à des effets de convention. Toutefois sa figure est d'un sentiment distingué de dessin ; il y a de la souplesse dans le mouvement et du charme dans l'effet général. // M. DELAUNAY (troisième année) / La copie que nous adresse M. DELAUNAY, d'un fragment de la belle fresque de Raphaël représentant Les Sibylles qui est à l'église Della Pace a de bonnes parties mais laisse cependant à désirer. Nous nous hâtons de dire que les détériorations que le temps a apportées à ces belles peintures ajoutent beaucoup de difficultés déjà très grandes d'un travail de ce genre. // M. CLÉMENT (troisième année) / L'envoi de M. CLÉMENT se compose d'une seule figure ; Un jeune garçon donnant la becquée à de petits oiseaux. Le dessin est fin et la figure vraie quoique un peu uniforme de ton ; la tête est charmante d'expression et de naïveté. M. Clément a, de plus, envoyé un dessin qu'il devait de l'année dernière. C'est la Descente de Croix d'après Daniel de Volterra. Quoique ce dessin n'exprime pas tout à fait l'énergie si remarquable de l'original, chef-d’œuvre de grandeur et de simplicité, il est exécuté avec une conscience et un talent que nous aimons à reconnaître. // M. GIACOMOTTI (cinquième année) / Le tableau exécuté par M. Giacomotti, pour la dernière année de son pensionnat, représente la Mort de saint Hippolyte. C'est un sujet bien choisi et très dramatique. Le tableau de M. Giacomotti, pittoresque dans son ensemble, n'atteint pas au caractère, au style élevé qu'exige un semblable sujet. Le tribunal, trop éloigné du supplice qu'il vient d'ordonner, trop isolé de la scène principale, n'y prend pas une part assez importante. Mais il y a dans le tableau de M. Giacomotti des parties bien exécutées. La figure du saint, le groupe qui le domine, sont bien modelés et d'une couleur vraie. L'enfant effrayé qui se réfugie dans le sein de sa mère forme un autre groupe heureusement conçu et bien exécuté. M. Giacomotti nous eût sans doute adressé un ouvrage entièrement satisfaisant, plus conforme aux espérances que nous nous plaisons à concevoir, s'il n'eût été éprouvé par des souffrances prolongées qui l'ont obligé à quitter Rome pendant un assez long espace de temps. // PAYSAGE HISTORIQUE / M. DIDIER / Les deux paysages exécutés par M. Didier et qu'il a nommés Vues des environs de Rome, n'expriment pas la limpidité de ce beau climat et le petit tableau de genre, représentant des Pêcheurs lançant une barque, ne remplace, ni pour lui, ni pour nous, les deux études de figures d'après nature, de moyenne dimension, que lui demandait le règlement. [...] L'Académie a été satisfaite des envois d'architecture, de gravure en médaille et de composition musicale ; mais elle a regretté de ne pas trouver dans l'ensemble des autres travaux les qualités qu'elle était en droit d'attendre du talent des jeunes lauréats. Elle aurait désiré de plus grands efforts, plus d'élévation dans le caractère et dans le style, de plus vives impressions de ce beau pays et des chefs-d’œuvre qu'il sont appelés à étudier, plus de reconnaissance enfin pour la sollicitude de l'État. Nous ne leur demandons, en échange de cette haute sollicitude, que des travaux auxquels ils pourront devoir un jour succès et renommée, si ces travaux sont sérieux, persévérants et médités en vue de l'avenir, avec l'amour de l'art et le sentiment du beau. Peut-être les circonstances où se sont trouvées les lauréats ont-elles été pour quelque chose dans la faiblesse d'une partie de cet envoi. Nous dirons à ces jeunes artistes, ainsi qu'aux nouveaux lauréats qui vont les rejoindre de ne pas se laisser troubler dans leurs études par les agitations qui peuvent les entourer. Protogène, au milieu de Rhodes assiégé, achevait son tableau. Archimède méditait sur un problème pendant qu'on saccageait Syracuse. Plus heureux, nos jeunes artistes n'ont pas à se préoccuper des destinées de la patrie, tranquille et florissante ; le gouvernement de l'Empereur les protège et le drapeau de la France flotte sur la villa Médicis.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1860, tome 30, p. 27-33
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1860, peinture2£ Notice créée le 11/08/2004. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Florence Colin.
Rédacteur
Florence Colin