Fragment de croix avec figure d'ange

Fragment de croix avec figure d'ange

La plaquette en cuivre doré est de forme rectangulaire, avec le côté droit irrégulier, légèrement convexe. Le fond est gravé de rinceaux végétaux s’achevant en fleurons trilobés. Au centre, fixée par deux petits clous, plaquette ovale émaillée avec figure d’ange à mi- buste, dorée en réserve. Le nimbe de l’ange, ainsi que la nuée de laquelle il émerge, sont en émail champlevé. La plaquette provient du verso d’une croix processionnelle. Puisque son côté droit est légèrement incurvé, il est probable qu’elle était fixée sur la traverse gauche de la croix (le côté droit de la plaquette était tourné vers la croisée de la croix). Celle-ci devait comporter trois autres plaquettes décorées de figures d’anges : une, identique, fixée sur la traverse droite ; et deux autres, disposées verticalement, sur la hampe inférieure et supérieure. Ces plaquettes faisaient partie du décor du verso de la croix, dont les éléments les plus importants étaient le Christ en majesté, à la croisée, et les symboles des évangélistes, aux quatre extrémités. La croix du Walters Art Museum de Baltimore, inv. 44.76, comportait les deux types de plaquette, mais a perdu les émaux ovales avec les anges. Une autre croix décorée de plaquettes rectangulaires gravées de rinceaux végétaux est conservée au V&A de Londres, inv. M 575-1910 (vers 1200-1210). D’autres fragments proches de celui de Turin sont ceux de la cathédrale Saint-André de Bordeaux, ancienne collection Marcadé, du Gotlands Museum de Visby (Suède) et de Villariés, Haute-Garonne. Ce dernier fragment a été retrouvé lors des fouilles de l’église Notre-Dame de Pinel.

Achetée en 1874 à Vittorio Avondo, peintre, collectionneur et directeur du Museo Civico de Turin de 1890 à 1910. Vittorio Avondo vendit au musée deux autres émaux limousins : la plaquette 15/S en 1878 et la figure d’applique avec saint Jean 66/S en 1892.