Vase en forme de singe assis
Ce vase à parfum prend la forme d'un singe accroupi sur une base bordée de noir. La tête tournée vers la droite, il appuie la main droite sur son genou et se gratte une fesse de la main gauche. Le pelage est noté par des points en vernis noirs, les yeux sont détaillés au trait noir, et la calotte crânienne entièrement noire. Un "coup de feu" a fait virer le vernis en rouge sur le revers. L'embouchure étroite, sur un col court s'élevant de la tête, est terminée par une lèvre plate, décorée de points et de traits.
Les petits vases à parfum en forme d'animaux, d'humains ou autres motifs ont été produits en nombre et ont beaucoup circulé en Méditerranée à l'époque archaïque (voir aussi le lièvre de la collection). Leur embouchure étroite pouvait être facilement bouchée et leur lèvre plate permettait d'étaler l'onguent parfumé. Ce petit singe semble avoir été fabriqué sur l'île de Rhodes, comme cet exemplaire par exemple du British Museum (https://www.britishmuseum.org/collection/object/G_1867-0508-868). L'attitude très anthropomorphe du singe et le détail de la main grattant l'arrière-train amènent sur cet amusant exemplaire un élément de surprise à celui qui manipule le vase et, le faisant tourner dans sa main, découvre ainsi le geste de l'animal (les singes gardent plus couramment leurs deux mains sur les genoux, comme sur cet autre exemplaire du British Museum https://www.britishmuseum.org/collection/object/G_1860-0404-33). Muret a incorporé le dessin de ce vase dans un ensemble de trois planches représentant des singes dans des attitudes variées (VI, pl. 105-107).
Bibliographie : M.I. Maximova, Les vases plastiques dans l’antiquité, Paris, 1927 ; J. Ducat, Les vases plastiques rhodiens archaïques en terre cuite, Paris, 1966 ; A. Coulié, M. Filī́monos-Tsopotoú (éd.), Rhodes : une île grecque aux portes de l’Orient XVe-Ve siècle avant J.-C. [exposition, Paris, Musée du Louvre, 14 novembre 2014-9 février 2015], Paris, 2014.
Auteur : Cécile Colonna
Le vase est indiqué par Muret comme appartenant au marchand Rollin. Collection Jean-Baptiste Muret, vendue après sa mort par son fils Ernest à Arnold Morel Fatio, qui la donne au musée en 1867.
n°50a, p. 72-73
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