Bas-relief appliqué à l’origine sur la face interne d’un volet de retable.
- Étude et restauration, Delphine Laverrière, École des beaux-arts de Tours, 2001-2002.
- Identification du bois, Élisabeth Ravaud, Centre de recherche et de de restauration des musées de France, 2002.
- Analyses de la polychromie, Sandrine Pagès-Camagna, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2002.
Bas-relief constitué de neuf planches assemblées par collage, avant la taille : quatre planches en pin cembro (dit aussi pin arolle) pour la partie postérieure formant le fond du relief et, pour la partie antérieure, cinq planches en saule dans lesquelles ont été sculptés les personnages et éléments de la scène de l'Annonciation (certaines parties des ailes de l'ange et de son phylactère ont été également taillées dans les planches de fond en pin cembro).
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : cavité cylindrique sous la base.
- Boucles des cheveux de l’ange creusées avec un foret.
- Revers du relief : traces de gouges ; pièces de toile (lin ou chanvre) encollées appliquées sur le bois à l’emplacement des nœuds.
- Manque : extrémité senestre de l'étagère.
- Plusieurs cavités ou percements de date indéterminée : traces de la fixation du relief (certaines d’origine ?) ; traces de pointes métalliques fixant postérieurement la figure de l’ange et le phylactère qui s’étaient légèrement détachés du fond (pointes ôtées au 19e siècle) ; un clou conservé à senestre sous l’étagère.
- Éléments assemblés postérieurement : côté senestre du sol dallé ; pièces de bois constituant les ailes de l’ange ; bord senestre du relief reconstitué (19e siècle).
- Pièces de toile (lin) encollées appliquées au 19e siècle sur les joints d’assemblage et les bords du relief.
Infimes vestiges de polychromie (peut-être d’origine) au revers du relief ; bois décapé et réfection complète de la polychromie au 19e siècle.
Préparation : sous-couche blanc-bleuté (carbonate de calcium, amidon), couche blanche (carbonate de calcium, amidon en plus faible proportion).
- Chape, ailes, chaussure et bâton de messager de l’ange, manteau et bord de la robe de la Vierge, cercles de tête : bol ocre-rouge, alliage or-argent-cuivre.
- Chevelures de l’ange et de la Vierge : bol (argile potassique ferrugineuse), laiton (alliage cuivre-zinc).
- Revers de la chape de l’ange : bleu.
- Aube de l’ange : motifs d’inspiration médiévale, ocrés et bleus, peints sur le fond blanc.
- Aile : blanc, vert et rose.
- Phylactère : blanc avec filet rouge et inscription en lettres noires.
- Revers du manteau de la Vierge, tranche du livre : rouge (vermillon, sulfate de mercure, grains d’amidon).
- Robe de la Vierge : vert pâle (carbonate de calcium, blanc de plomb, oxyde de zinc, grains d’amidon, grains verts).
- Sol, couverture du livre : noir ; mur, porte : brun-rouge ; prie-Dieu, étagère : brun ; fenêtre : fleurettes rouges et feuilles vertes sur fond blanc-bleuté.
- Carnations : couche organique beige translucide avec des grains noirs et rouges (mélange de pigments au plomb, de noir d’os et de terre d‘ombre).
Ave Maria plenam dominus tecum
Salut Marie, pleine [de grâce], le Seigneur est avec toi.
Suivant la tradition iconographique, la scène de l’Annonciation dans la maison de Marie à Nazareth (Luc 1, 26-38) est représentée dans un intérieur, ici l’oratoire de la Vierge évoqué par la fenêtre à remplage gothique et les assises du mur de pierre. Vêtu d’une aube et d’une chape, l’ange lève la main droite, l’index tendu en un geste d’orateur pour souligner ses paroles inscrites sur le phylactère, qui est enroulé autour du bâton de messager tenu dans la main gauche. Les ailes déployées et le pan flottant de la chape traduisent l’irruption du messager céleste qui arrive en volant, fléchissant légèrement les genoux pour saluer la Vierge. Agenouillée à son prie-Dieu, Marie interrompt sa pieuse lecture et lève la main ouverte en signe d’acceptation de la volonté divine (Luc 1, 38).
La datation de l’Annonciation a prêté à discussion. Le relief fut tour à tour considéré comme une œuvre médiévale et un pastiche du 19e siècle. L’étude technique approfondie menée en 2001-2002 a apporté des arguments en faveur de l’ancienneté de la sculpture, mais il manque encore des éléments stylistiques probants pour appuyer cette hypothèse.
Autriche, Tyrol
Origine inconnue. Collection du Marquis Charles Jean Melchior de Voguë (Paris, 1829-1916), vendue à Paris en 1908. Commerce de l'art, Paris. Collection Atherton Curtis (Brooklyn, 1863-Paris, 1943). Don de ce dernier et de son épouse, née Ingeborg Flinch (décédée en 1943), sous réserve d'usufruit, 1939. Délivrance du don en 1949.
n° 8 (Souabe, école de Syrlin, fin du 15e siècle).
p. 374 (Tyrol ?, début du 16e siècle ?).
p. 65 (idem).
Textes validés - déf (février 2021)