Animaux et bergers

Vente de Madame Lenglier auprès de Le Brun, Paris, 10 mars 1788, lot n° 138, pour 2,200 francs ; coll. du cardinal Fesch ; estimé à 100 scudi dans l'inventaire après décès du cardinal Fesch ; sa vente, Rome, 1841 ; sa vente, Rome, 1845 ; acheté par Walsh, 1160 scudi ; coll. Robert Stayner Holford, Dorchester House, Londres, en 1848 ; acheté de Thomas R. Rutley par William Harvey of Barnsley, 6 novembre 1855, £350 ; par héritage à Henry Harvey, J. P. (1867-1879) ; par héritage à William Harvey of Leeds (1879-1917) ; donné par William Harvey au National Loan Collection Trust, le 19 juin 1917 ; transféré à la National Art Collections Fund, le 20 mai 2002.

Description du catalogue de 1845 :

Dans une petite vallée marécageuse, entourée de montagnes escarpées et rocailleuses, un pâtre italien drapé dans son manteau, croise, dans sa route, une villageoise montée sur un âne et s'arrête pour converser avec elle. Le chien du pâtre se tient à ses côtés, mais son regard vigilant n'en reste pas moins attentif à la garde d'un petit troupeau composé de deux vaches, de deux brebis et d une chèvre.

C'est bien certainement là un site d'Italie, avec sa couleur locale et son ciel lumineux ! il est simple, mais il frappe tout d'abord par son aspect grandiose et la belle forme de ses lignes. Les figures sont admirablement posées, et, Berchem, on peut le dire, a eu l'art d ennoblir ici jusqu'à la nature brute. Aussi, quel tact dans le choix de ses animaux, comme il sait les surprendre dans l'attitude la plus heureuse, et avec quelle supériorité il les dessine !

Sous le point de vue de la couleur et de la délicatesse apportée à son exécution, ce tableau peut être cité parmi les beaux ouvrages du maître. Il est d'une époque (1654) antérieure à celle où l'on sait que pour satisfaire aux exigences d'une femme avaricieuse, Berchem se laissa aller avec négligence à toute la facilité de son talent. Sa touche pétillante et inimitable brille ici dans tout son éclat ; jamais elle n'a été plus ferme, plus légère et mieux fondue à la fois ; l'harmonie de l'ensemble est enchanteresse, la distribution de la lumière est si bien comprise, qu'elle pénètre jusque dans les ombres : l'air circule partout.

Description du catalogue de 1841 :

Paysage d'une composition délicieuse dont le coloris est toutes fois vigoureux : on y voit de petites figures et des animaux : c'est une œuvre de Berghen.