Intérieur d'une tabagie
L'inventaire mentionne une
Scène domestique au clair de lune
.
Acheté par le cardinal Fesch chez Robert avec d'autres tableaux pour 10000 francs en septembre 1800 ; estimé à 50 scudi dans l'inventaire après-décès du cardinal Fesch ; sa vente, Rome, 17-18 mars 1845 ; acheté par George pour sa collection personnelle pour 86 écus romains ; coll. du comte de Pastoret ; acheté en 1865 par le baron de Pourtalès-Gorgier ; coll. de la baronne de Watteville Berckheim ; acheté par le musée du Louvre à cette dernière.
Description du catalogue de 1845 :
Au milieu d’un corps-de-garde qu’éclaire une seule chandelle placée sur une table ronde couverte d’un tapis rouge, six militaires se trouvent réunis. Le plus en avant, assis sur un escabeau devant la table, est un jeune homme de vingt ans, à la tournure élégante, au visage martial, et dont la tête ornée de beaux cheveux châtains qui tombent à flots sur ses épaules, est couverte d’un chapeau gris à larges bords, ombragé par des plumes de diverses couleurs. Sa main gauche, placée sur sa hanche, imprime à son manteau rouge un mouvement qui ajoute au chevaleresque de son maintien. Derrière lui, et debout, se tient un grand nègre dont les yeux, ressortent sur le fond d’ébène de sa figure, se tournent vers le spectateur. En face du jeune militaire, un de ses compagnons également assis, et enveloppé d’un long manteau vert-foncé, s’est laissé tomber sur la table où il dort, la tête appuyée sur ses coudes. Les quatre autres personnages, à l’exception d’un seul, sont coiffés de larges chapeaux gris ; trois d’entr’eux s’amusent à fumer : tous ont une prestance pleine de noblesse et de fierté. Au fond du corps-de-garde, un septième militaire, assis sur un escabeau renversé, se chauffe devant un feu qui brille sous la cheminée. Les costumes de nos jeunes chevaliers se rapportent au temps de Louis XIII ; ils sont cossus, pleins d’élégance, et du bon ton qui caractérise cette époque.
L’effet de cette scène est à la fois juste et piquant, et chacun des personnages se fait admirer par un naturel parfait. Si d’un côté, la fermetè d’un pinceau bien accusé annonce une exécution savante ; de l’autre, la puissance et la vérité de la couleur sont bien propres à relever le mérite de cette production. Louis Le Nain peignait l’histoire ; mais, si l’on prend la peine de considérer son talent sous son véritable point de vue ; si surtout l’on fait attention à la belle simplicité de ses compositions dans les scènes familières, et au grand effet qu’elles produisent, on trouvera sa véritable place parmi les meilleurs peintres de genre de l’école française.
Description du catalogue de 1841 :
Sujet traité avec intelligence et dans le style de Gherardo delle Notti.
fol. 416 v. n° 14156. Quadro in tela alto piedi quattro, largo piedi quattro, e un sesto rappresentante una Scena domestica al lume di notte ad imitazione di Gherardo delle Notti Scudi Cinquanta 50