[1811-1813, peinture, rapport Institut à AFR]Rapport de l'Institut sur les envois de 1811 examinés e [...]
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Description
[1811-1813, peinture, rapport Institut à AFR]
Rapport de l'Institut sur les envois de 1811 examinés en 1813, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Quatremère de Quincy, Antoine
PAGE DE TITRE : Rapport sur les derniers ouvrages de MM. les pensionnaires de l'École de Rome
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1813
COMMENTAIRE : Il s'agit de l'examen des envois de 1811 arrivés à Paris le 28 septembre 1812 et dont l'Académie des beaux-arts indique, dans la séance publique annuelle du 3 octobre 1812, qu'elle en diffère le jugement à l'année 1813.
Rapport de l'Institut sur les envois de 1811 examinés en 1813, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Quatremère de Quincy, Antoine
PAGE DE TITRE : Rapport sur les derniers ouvrages de MM. les pensionnaires de l'École de Rome
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1813
COMMENTAIRE : Il s'agit de l'examen des envois de 1811 arrivés à Paris le 28 septembre 1812 et dont l'Académie des beaux-arts indique, dans la séance publique annuelle du 3 octobre 1812, qu'elle en diffère le jugement à l'année 1813.
Descriptions
Transcription :
[f°19, recto] Le Secrétaire perpétuel de la Classe certifie que ce qui suit est extrait des procès verbaux des séances du 24 avril, 8 mai et 25 Septembre 1813. Peinture // Trois tableaux ont été soumis à l'examen de votre commission : 1° un Ajax par M. Langlois // 2° un Bacchus par M. Guillemot // 3° une étude représentant un adolescent près d'une fontaine par M. Droling [sic]. // Il serait à souhaiter que l'on pût ne considérer le tableau de M. Langlois que comme une simple figure d'étude ; le mérite qui distingue l'ouvrage appartient plus particulièrement à ce genre de peinture, et sous ce rapport, il satisfait aux conditions imposées aux peintres pensionnaires de l'Académie, mais en dénigrant d'une manière positive un sujet que lui-même a choisi, l'artiste a pris un engagement que son talent et les avantages dont il jouit aujourd'hui, lui permettraient de mieux remplir. Le tableau de M. Langlois n'offre aucun des caractères d'un sujet indiqué. Ce n'est point Ajax dont le courage téméraire [f°19, v°] triomphe des éléments en furie et ose défier même les dieux. C'est un soldat qui cherche à se sauver du naufrage, en suppliant le ciel de le secourir. L'attitude, les formes, l'expression ne représentent ni noblesse, ni fierté. Il a paru nécessaire de relever ces inconvenances afin que les jeunes artistes ne s'accoutument pas à donner trop légèrement à de simples études les noms imposant des héros de l'antiquité. On dit, cependant, qu'il y a un mérite réel dans cet ouvrage ; en effet, la figure a beaucoup de relief, le dessin et la couleur en sont très vrais, elle est peinte avec un grand soin, les muscles et les plans bien étudiés, mais la manière de faire en est un peu sèche et peinée : aussi, tout ce qui exige une exécution vive et brillante est peu satisfaisante dans le tableau de M. Langlois. // 2° Un Bacchus en repos par M. Guillemot. Ce tableau de deux figures présente quelque chose de grand et de simple au premier coup d'oeil, la composition en est heureuse ; mais elle offre des réminiscences trop visibles ; le dessin n'est pas sans noblesse, et la couleur quoique monotone a de la vérité, on remarque dans l'exécution quelque chose de laineux dont on ne peut comprendre ni l'objet, ni pour ainsi dire les moyens. Les détails assez importants en eux-mêmes sont peints avec trop peu d'adresse et de soin. Au lieu de se borner à une seule figure académique, M. Guillemot a entrepris un tableau ; on doit louer son zèle, sans négliger de faire observer cependant que l'étude est le but principal des ouvrages que Mrs les Pensionnaires doivent envoyer annuellement, et que celui dont nous parlons laisse beaucoup désirer à cet égard. // 3° Un adolescent près d'une fontaine par M. Droling [sic]. L'auteur avait montré dans le tableau sur lequel il remporta le prix, de l'aptitude à la couleur, du goût et de la facilité dans l'exécution. On devait penser que l'étude des grands modèles qui l'attendait à Rome, en développant ces heureuses qualités, donnerait à son talent un caractère plus historique. Nous [f°20, r°] nous avouons à regret que son ouvrage ne justifie pas encore cet espoir ; il pourrait même faire craindre que M. Droling [sic] ne négligeât le premier avantage dont la nature semblait l'avoir doué. En effet dans cette étude, la couleur manque de transparence ; l'exécution en est un peu pesante, et le dessin assez vrai, nous a paru trop pauvre. Cependant le paysage est ingénieux et agréablement coloré. Nous avons remarqué dans l'ensemble une sorte de prétention à la naïveté et à l'emploi des moyens les plus simples. On a déjà regretté cette manie qui consiste à se priver d'une partie des ressources de l'art pour mieux imiter, non pas la nature, mais les essais qui nous restent des premiers temps de la renaissance, ou des plus anciens monuments de l'antiquité, essais recommandables sans doute, et dignes quelques fois de notre admiration, mais qu'il n'appartient qu'à des esprits faux et bornés de préférer aux chefs-d’œuvre qui les ont suivis. Les dispositions et le talent même que ces artistes ont montré et que nous plaisons à rappeler, doivent faire espérer qu'ils sauront se garantir des défauts et des dangers que nous venons d'indiquer. Signé Vincent, Gérard, Percier, Dufourny, Jeuffroy, Lemot. // Dessins. // M. Guillemot a joint à l'envoi de son tableau, dont nous venons de parler, un dessin de sa composition. Il représente Ulysse combattant les poursuivants de Pénélope. La confusion qui règne dans cette composition est telle qu'il faut beaucoup d'attention pour reconnaître le sujet et ce n'est qu'avec la plus grande peine qu'on parvient à apercevoir les personnages principaux qui peuvent le rappeler à la pensée. Ulysse et Télémaque relégués [f°20, v°] au dernier plan, privés de toute noblesse et presque entièrement cachés par ce qui les entoure, ne paraissent que des personnages subalternes, tandis que les premiers plans de la scène sont occupés par une multitude de figures entassées sans goût, comme sans motifs apparents, sans aucune intention d'effet pittoresque, et qui prouvent seulement en faveur de la mémoire de M. Guillemot. Sans doute un sujet, tel que celui-ci dont il est ici question, exige un grand mouvement dans la composition et même une espèce de désordre ; mais dans les productions des arts le jugement et le goût doivent présider même au plus grand désordre apparent, qui alors est un effet de l'art. M. Guillemot semble avoir méconnu ou perdu de vue ce principe, avoué par tous les bons esprits. Son ouvrage bien que présentant quelques parties de détail assez bien exécutées est entièrement privé d'effet et pèche également contre toutes les convenances de l'art et de celle du sujet. Nous avons parlé avec sévérité des ouvrages de M. Guillemot, mais nous devons dire aussi que cet artiste nous paraît avoir des moyens qui mieux dirigés, le mettront à portée de se montrer avec plus de succès à l'avenir, et nous nous plaisons à le louer de s'être occupé de l'art de la composition, constamment l'objet de l'étude des grands maîtres et que nous devons croire négligés par plusieurs des peintres pensionnaires actuels, puisqu'ils n'ont pas mis la classe à portée de leur faire connaître son avis sur des productions du même ordre que celle de M. Guillemot. // Signé : Vincent, Gérard, Percier, Dufourny, Jouffroy, Lemot.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
20180071/1-7, fol. 19-26
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1813, peinture£ Notice créée le 16/08/2002. Notice modifiée le : 28/02/2018. Rédacteur : Isabelle Loddé.
Rédacteur
Isabelle Loddé