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[1842, sculpture, rapport Institut primitif 3]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1842, [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:47 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1842, sculpture, rapport Institut primitif 3]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1842, sculpture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Rapport sur les travaux envoyés par les pensionnaires sculpteurs de l'Académie de France à Rome
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1842
Descriptions
Transcription : 
L'envoi de la sculpture n'a pas répondu complètement aux espérances de l'Académie et à ce regret qu'elle éprouve, se mêle une crainte dont elle voudrait pouvoir détourner l'accomplissement, c'est que des pensées étrangères à l'art n'influent sur le choix des travaux de quelques-uns de nos jeunes sculpteurs. Ils doivent pourtant être bien convaincus et l'Académie ne saurait trop leur dire trop souvent et trop haut que c'est par des études sérieuses qu'ils doivent cultiver leurs talents à Rome au lieu de chercher à l'appliquer d'avance à des travaux lucratifs. / M. Bonnassieux / M. Bonnassieux a envoyé pour la cinquième année un David tendant la fronde. Le mouvement de cette statue telle qu'elle est conçue offre des développements heureux pour l'étude et peut-être considérée plutôt comme une composition bien sentie. L'auteur ne s'est pas assez pénétré du sentiment profond du sujet qu'il a choisi. Rien n'indique que le jeune David va sauver Israël par la volonté et avec l'aide du Seigneur. Les belles paroles de la Bible que M. Bonnassieux n'a pas assez méditées auraient pu lui fournir une pensée plus élevée. On ne trouve pas non plus dans cette figure la nature et le style que comportait le sujet ; elle est d'une proportion courte et d'un modelé rond, mais ces imperfections disparaîtront sans doute en partie par l'achèvement qui manque encore à la statue de M. Bonnassieux et l'on doit croire qu'elle parviendra plus svelte et d'un caractère plus élevé par tout ce que l'artiste est capable d'ajouter à son travail. M. Bonnassieux a joint à son envoi une tête d'étude en marbre représentant la modestie. Il y a dans cet ouvrage beaucoup de finesse d'exécution. C'est l'oeuvre d'un ciseau délicat, mais ce n'est ni l'expression que l'auteur a voulu rendre, ni surtout un heureux choix de nature. // M. Chamban [sic] / L'envoi de M. Chamban [sic] pour la quatrième année se compose pareillement de deux morceaux : une tête de Christ en marbre et une esquisse en terre cuite dont le sujet est Apollon et Coronis. On ne trouve pas dans la tête du Christ la noblesse et surtout la douleur qui appartiennent au sujet : la sévérité de l'expression ne convient pas au Rédempteur. La forme des yeux trahit une manière systématique contre laquelle on doit prémunir l'artiste et qui se retrouve dans le travail des cheveux qui est mou et laineux. C'est aussi un appendice tout à fait malheureux que ce nimbe en marbre ajouté à la tête et qui produit un effet lourd et désagréable. L'esquisse manque d'originalité et de sentiment. Les lignes n'en sont pas heureuses. On peut aussi reprocher au groupe de M. Chamban [sic] une certaine affectation du fini sur des plans qui auraient dû, avant tout, être plus étudiés et plus vrais. // M Villain [sic] / M. Villain [sic] pour sa troisième année a envoyé une figure de plâtre de saint Jean qui prêche dans le désert. On ne peut que regretter que ce pensionnaire n'ait pas été mieux inspiré pour produire une figure dont le sujet est intéressant et bien choisi. Mais elle n'offre véritablement aucun mérite, ni sous le rapport du caractère, ni sous celui de l'exécution. // M. Guyère / M. Gruyère pour la seconde année devait une figure d'étude en plâtre ; il a envoyé une statue en marbre de Psyché. Son premier tort est d'avoir exécuté en marbre une figure qui n'était pas suffisamment étudiée. Cette impatience de reproduire en marbre des ouvrages qui manquent d'une étude sérieuse a toujours été blâmée par l'Académie et c'est plus que jamais pour elle un devoir de rappeler nos jeunes artiste à la stricte observation des règlements qui ont été conçus dans leur intérêt même et dictés par l'expérience. // La statue de M. Gruyère est une fausse réminiscence de l'antique ; elle est d'une proportion bâtarde, l'exécution manque de vérité et de style, la tête est trop petite et présente plutôt un sentiment d'afféterie que le caractère de candeur et de grâce propre au sujet. Il y a pourtant dans cette figure quelques parties bien modelées. Quant à la tête d'étude en plâtre du même artiste, qui fait aussi partie de ses obligations de seconde année, on n'a que des éloges à lui donner : elle est d'un beau caractère et rappelle l'antique, bien que le type en soit tout à fait original. C'est là vraiment une étude qui montre tout ce que l'auteur est capable de faire et qui doit en même temps lui prouver qu'il eut été plus profitable pour son talent d'employer à faire une figure en plâtre sérieusement étudiée, le temps qu'il a passé à exécuter un marbre médiocre. M. Vauthier a envoyé pour sa seconde année un bas-relief de deux figures et un projet de médaille de deux figures aussi. Le bas-relief qui a pour sujet : symbole d'amitié ; se recommande par un caractère de vérité de nature et par une fermeté de modelé dignes d'éloges La figure nue surtout est d'un bon sentiment. On voudrait dans la figure drapée, principalement sur la poitrine, des plis disposés d'une manière plus large. Le projet de médaille relatif aux secours distribués aux victimes des inondations de 1840 offre un sujet bien conçu et une composition heureuse. Il y a du sentiment dans les motifs des deux figures, mais l'exécution pèche par trop de mollesse et d'uniformité dans le travail, surtout dans les draperies. On n'y trouve pas au même degré la vérité et l'étude qui distingue l'autre bas-relief. Les têtes ne manquent pas d'expression, mais elles ne sont pas d'un caractère assez élevé. En considérant ces deux ouvrages de M. Vauthier, l'Académie se plaît à reconnaître qu'il y a dans le talent de ce pensionnaire des progrès remarquables. Il étudie la nature et l'antique et mérite des éloges pour la bonne direction qu'il donne à ses travaux. // La section exprime le vœu que l'Académie veuille bien engager M. le Directeur de l'École de Rome à veiller à ce qu'à l'avenir les pensionnaires n'exécutent que les travaux exigés par le règlement afin qu'ils puissent se livrer à d'autres études non moins sérieuses et non moins utiles. C'est en étudiant les chefs-d'oeuvre des grands maîtres, c'est en cherchant dans les ouvrages de l'antiquité les principes du grand et du beau, c'est en fréquentant les musées, les galeries, les bibliothèques qu'ils pourront former leur goût, grandir leur talent et envoyer des travaux qui réalisent les espérances que l'Académie a placées en eux.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 30
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1842, sculpture3£ Notice créée le 09/08/2004. Notice modifiée le : 20/11/2017. Rédacteur : Florence Colin.
Rédacteur
Florence Colin