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[1889, peinture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1889, pe [...]

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Dernière modification
14/03/2023 09:48 (il y a presque 2 ans)
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Description
[1889, peinture, rapport Institut primitif]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1889, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Bonnat, Léon
PAGE DE TITRE : Envois de Rome, 1889. Peinture
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1889
Descriptions
Transcription : 
M. Danger / 1e année. L'envoi de M. Danger se compose d'une figure peinte, d'une copie dessinée d'après Léonard de Vinci et d'une figure également dessinée d'après l'antique. / La figure peinte représentant Actéon au moment où il cherche à entrevoir Diane au bain [ajouté : entourée de] ses nymphes, est une assez bonne académie dont l'attitude et le geste s'approprient bien au sujet. L'ensemble en est traité avec soin et le modelé de certaines parties ne manque pas de délicatesse. Il est regrettable seulement que le dessin de la jambe gauche d'Actéon soit aussi défectueux. Quant au paysage servant de fond à cette figure, il révèle une étude attentive de la nature et une recherche sincère de la vérité. / Le dessin qui reproduit la Vierge au donataire peinte par Léonard sur un des murs du couvent de San Onofrio à Rome rend convenablement l'aspect général de cette petite peinture à fresques mais l'exécution en est un peu lourde et ne rappelle qu'incomplètement dans les détails la précision et la finesse qui caractérisent l'original. / Quant au dessin d'après le Bacchus du Capitole il est tout a fait insuffisant, au double point de vue de l'étude des formes et du modelé. M. Lebayle / 2e année / Le berger et la mer. La scène que M. Lebayle a composée d'après la fable de La Fontaine est d'un aspect banal et d'une signification équivoque. [rayé : On peut se demander comment ; mis à la place : En face de cette scène à peu près inintelligible pour quiconque ignorerait la lettre qui lui a été donné on se demande comment], pour personnifier la mer, le peintre a pu se contenter de copies, et de copier très négligemment d'ailleurs un modèle de femme quelconque ; comment, pour toute interprétation poétique du sujet il a pu juger suffisant de mettre à peu près au hasard deux figures en face l'une de l'autre. Celle du berger toutefois, à n'en considérer que le mouvement et le dessin, n'est pas sans un certain mérite, et, n'était ici, commandant le reste [rayé : du tableau, la langueur du coloris ; mis à la place : de l'oeuvre la faiblesse du coloris] il y aurait lieu d'accorder à M. Lebayle quelques éloges pour cette partie de son tableau. M. Axilette / 3e année / l'Académie en prescrivant aux pensionnaires de troisième année l'envoi d'une esquisse peinte, a entendu leur fournir par là l'occasion de donner la mesure de leur imagination, ou tout au moins de l'exercer dans une partie spéciale de leur art, celle qui concerne expressément la composition. M. Axilette semble avoir méconnu le sens de l'obligation que le règlement lui imposait puisque, au lieu d'une esquisse, il a soumis à l'examen de l'Académie un petit tableau de deux figures, représentant l'Amour et la Folie. Ce petit tableau d'ailleurs, quelque soignée qu'en soit l'exécution, laisse beaucoup à désirer sous le rapport du dessin qui est indécis et faible, du coloris qui est fade et de l'effet qui à vrai dire n'existe pas. L'Académie regrette que M. Axilette, dont les travaux semblaient promettre, révélant même déjà dans certaines parties un talent vif et franc, ait envoyé cette année un ouvrage incolore dans lequel on dirait qu'il s'est, à l'exclusion du reste, attaché à montrer l'habileté de sa main, et qui de plus a, nous le répétons, ce tort grave de ne pas remplir les conditions réglementaires imposées aux pensionnaires de troisième année. / L'Académie en revanche félicite M. Axilette d'avoir choisi pour le modèle de la copie qu'il avait à faire Le prophète Isaïe peint par Michel Ange aux voûtes de la chapelle Sixtine et dont la reproduction offrait de grandes difficultés. Elle sait gré à M. Axilette du soin avec lequel il s'est acquitté de sa tâche, sauf à lui reprocher l'excès de ce soin même, là où il ne s'agissait que de reproduire la majesté du style et les grands caractères de l'original. L'imitation des traces de vétusté et des accidents matériels qu'à subit le modèle était en réalité inutile : la copie peinte par M. Axilette n'en serait pas moins fidèle si les lézardes qui sillonnent la fresque ou les tâches qui la [rayé : déshonorent ; mis à la place : salissent] n'avaient pas été aussi scrupuleusement étudiées et rendues. M. Pinta / 4e année / M. Pinta a peint, pour son envoi de dernière année, un tableau intitulé l'Aurore dont l'ordonnance générale peut paraître assez bonne, si on l'apprécie en elle-même et sans tenir compte des faiblesses de l'exécution. Malheureusement la lourdeur et la tristesse du ton général, [rayé : le caractère vulgaire du dessin ; mis à la place : la médiocrité du dessin], la monotonie des procédés employés pour rendre les chairs ou les draperies, les terrains ou les arbres, tout contribue à compromettre l'effet de la scène et à la priver du charme qu'elle semblait devoir comporter. On peut cependant constater [ajouté : des intentions assez heureuses dans la figure au premier plan dont le mouvement indique bien le réveil]. Si dans l'ensemble des envois de peinture l'Académie a le regret de ne pouvoir signaler aucune oeuvre tout a fait digne d'éloge, elle reconnaît qu'il n'y a pas lieu pour elle de signaler aucune oeuvre absolument blâmable. Elle ne saurait d'ailleurs s'élever trop énergiquement contre [rayé : la soumission des pensionnaires peintres à une mode fâcheuse ; mis à la place : une mode qui, l'Académie l'espère bien, ne sera que passagère] mais dont les effets sont à tout égards des plus fâcheux dans le présent : mode qui, depuis quelques années consiste pour certains pensionnaires à procéder par la suppression des tons francs, du dessin précis, des oppositions nécessaires entre les ombres et les lumières pour substituer au tout des harmonies blafardes, un coloris systématiquement terne et un dessin négatif jusqu'à l'effacement des formes. Il est grand temps de réagir contre cette langueur du sentiment personnel et de la volonté qui étonne d'autant plus péniblement ici qu'elle se rencontre chez des artistes dont la jeunesse même devrait soutenir le courage et exciter les généreuses ambitions.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 61
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1889, peinture£ Notice créée le 12/06/2002. Notice modifiée le : 07/04/2017. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter