Delahache, Georges
nom de plume devenu officiel
L’adresse natale de Nancy (48, rue de la Hache) servira à forger son pseudonyme à consonances plus affirmativement françaises (source : AD de Meurthe et Moselle, 5MI 374/R160, acte n° 153).
Père : Aaron, Moïse, né à Bouxwiller (18/09/1826), négociant (source : AD du Bas-Rhin 4E61/4, acte n° 108)
Mère : Uhri, Ester, née à Ingwiller (02/09/1828) (source : AD du Bas-Rhin 4E221/3, acte n° 52)
6, rue Thimonnier
(source : carte de visite, BINHA, 12 C 457)
Publie de nombreux textes sur les Alsaciens-Lorrains, ceux restés dans les régions annexées par le Reich en 1871, ou ceux optant pour la nationalité française et sommés de quitter leur province natale. Son premier opuscule Plaidoyer pour les annexés (1898) est suivi de nombreuses contributions à des journaux et des revues parfois réunis en livres. Il en fut ainsi pour Juifs (1901), La Carte au liseré vert (1909) ou L’Exode (1914).
Vient 20 fois la première année, puis 5 la seconde (source : Fichier des lecteurs, AN, AJ/16/8416-8417). La première date coïncide avec la préparation et la parution d’un petit livre informatif sur La Cathédrale de Strasbourg, son seul ouvrage d’histoire de l’art à proprement parlé. Un exemplaire adressé à Jacques Doucet comporte une dédicace sur la page titre : « A Monsieur J. Doucet, avec les remerciements et les hommages très sympathiques de l’auteur » (BINHA, 12 C 457). L’envoi est encore répété sur la carte de visite jointe et aujourd’hui reliée à l'intérieur du volume : « Cher Monsieur, en modeste remerciement pour l’honneur que vous m’avez fait de m’accueillir dans votre Bibliothèque, vous me permettrez, j’espère, de vous offrir cet exemplaire de « La Cathédrale de Strasbourg » et d’y joindre l’expression de mes plus sincères et distinguées sympathies comme de ma respectueuse gratitude. » Le livre est publié dans une collection dirigée par Paul Vitry, conseiller de Jacques Doucet, et qui en a relu les épreuves comme signalé dans l'avant-propos. La même collection (Notices historiques et archéologiques sur les grands monuments) accueille d’autres érudits collaborateurs ou familiers de la Bibliothèque d’art et d’archéologie (Aubert, Stein, Bertaux, etc.) pouvant expliquer que de Delahache y fut introduit.
Son expérience dans l’installation d’une administration française sur les terres reprises à l’Allemagne, ses écrits historiques et ses convictions nationales le qualifient pour prendre la succession d’Otto Winckelmann, fonctionnaire du Reich, à la tête des archives de la ville de Strasbourg.
(source : AN 19800035/1303/50521)
Fils d’un couple d’« Alsaciens optants », ayant quitté l’Alsace annexée par l’Allemagne pour Nancy (1871), puis Paris (1873). Études au lycée Condorcet, Licence de lettre à la Sorbonne (1892), travaille pour des éditeurs à partir de 1896, puis entre en journalisme pour défendre les provinces perdues et leurs habitants, ou la cause juive suite à l’affaire Dreyfus. Collabore à de nombreuses revues (Cahiers de la Quinzaine, Revue de Paris, Figaro, Messager d’Alsace-Lorraine et autres revues locales). Publie La Carte au liseré vert (1909), distinguée d’un prix de l’Académie française (1910) et plusieurs fois rééditée. Mobilisé dans l’armée française, termine la guerre comme capitaine interprète. Devient dans la capitale alsacienne reconquise membre de la nouvelle administration française comme second secrétaire de Basse Alsace (1918). Abandonne ses fonctions pour devenir Directeur des archives et de la bibliothèque de Strasbourg (1919). Avait peu avant publié une Petite histoire de l’Alsace-Lorraine (1918) préfacée par Paul Deschanel.
Paul Vitry accueille dans sa collection Delahache, publie et relit les épreuves de La Cathédrale de Strasbourg.