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Dernière modification
25/10/2023 17:38 (il y a environ 1 an)
Type d'oeuvre
Titres
Titre : 
Banqueteur
Localisations
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
RES-MS-70100-MUR-GF-5_P29_OBJET_2
Type de Cote / numéro : 
Cote / numéro : 
03880
Commentaires descriptifs
Commentaire descriptif : 
Cette figurine montre un banqueteur couché sur un lit couvert d’un matelas. Le lit, de plan rectangulaire, est doté de deux pieds moulurés, et recouvert d’un drap dont les plis sont visibles sur la face avant. Le matelas sur le dessus du lit dépasse légèrement du plan vertical du drap, et remonte également aux deux extrémités courtes, où il se distingue bien du cadre. Le personnage masculin, vêtu d’une tunique et d’un long vêtement qui retombe de son épaule gauche pour former un gros pli en bas du ventre et recouvrir ses jambes, s’appuie sur son bras gauche, le bras droit étant posé sur la cuisse droite. Le pied droit, au bout de la jambe légèrement fléchie, dépasse du drapé qui recouvre la partie inférieure du corps. La jambe gauche est plaquée contre le lit. Le visage est travaillé avec un assez grand détail : les lèvres sont figurées par un trait d’argile chacun, et sur les yeux paupières et iris ont été figurés. Les cheveux sont ondulés sous une couronne enroulée. Les flancs droit et gauche du lit sont lissés, mais l’arrière n’est que grossièrement traité, et un gros trou d’évent circulaire (diamètre 3,2 cm) se trouve au milieu. Des traces de polychromie brune sont conservées sur le flanc gauche du lit, vers les pieds du personnage, sur le devant du lit et autour de la bouche du personnage. Des concrétions blanchâtres demeurent sur la partie inférieure gauche du lit. La couronne a été travaillée à part et rajoutée ensuite : les traces de façonnage sont très nettes dans la partie arrière, comme les traces à l’intérieur de la jonction entre la partie avant moulée et la plaque d’argile de l’arrière.
Commentaire descriptif : 

Ce petit banqueteur trouve de proches parallèles dans des objets conservés au musée du Louvre, originellement dans la collection Campana, et qui ont probablement été découverts en Apulie (Cp 5042 ; Cp 5060). L’Antiquarium de Berlin en conserve également plusieurs exemplaires, dont le lieu de découverte est indiqué comme Italie, Italie du Sud ou Apulie (n° 5193, n° 4993, n° 5039, n° 5194). Or, on connait à la cité grecque de Tarente, sur la côte apulienne, une tradition de telles terres cuites, dont les dépôts sont liés directement ou indirectement à des sanctuaires. Il s’agit d’offrandes, sans doute fabriquées dans des ateliers proches des sanctuaires, voire intégrés à ces derniers, et vendues là aux fidèles qui les offraient. Le contexte originel de la plupart de ces objets étant perdus, on ne peut pas savoir si certains d’entre eux avaient aussi un contexte funéraire. Si ce type de figurine a une datation plutôt basse, vers la fin du 1er siècle av. J.-C., le motif du banquet couché est beaucoup plus ancien dans le monde grec, apparaissant au tournant des 7e et 6e siècles av. J.-C. Avec la chasse et la guerre, la pratique du banquet est un des symboles du pouvoir aristocratique — c’est en tant que tel qu’il s’exporte aussi par exemple chez les Étrusques, qui l’ont volontiers représenté sur les parois de leurs tombes peintes. Son iconographie mute progressivement pour évoquer le symposium, la réunion de buveurs, évènement central de la commensalité et la convivialité masculine et aristocratique, avec parfois des sous-tons religieux, notamment en Italie où se répandent à l’époque républicaine les religions à mystères tels que les cultes dionysiaques ou orphiques. Du fait de leur découverte à proximité de sanctuaires, il y a un assez large consensus pour attribuer ces figurines de banqueteur à un culte, mais pas pour les attribuer à un culte en particulier. Une fonction magique de ces figurines, destinées à assurer au défunt héroïser un banquet dans l’autre monde, a souvent été proposée : pour B. Neutsch, le personnage est un défunt héroïsé au repas des bienheureux, dans l’Élysée. Pour d’autres, le type est à rattacher à des cultes chtoniens ; parfois, les banqueteurs sont en couple, et J. A. Evans a vu chez eux des références au couple de Dionysos-Hadès et Perséphone-Gaia. Il a été suivi par Ch. Lenormant, A. Furtwängler, S. Mollard-Besques et E. Higgins. E. Paribeni y voit plutôt des représentations de Dioscures accueillis à des banquets, tandis que chez P. Wuilleumier ces figurines ont un rapport avec l’orphisme.

Bibliographie : J.-M. Dentzer, Le motif du banquet couché dans le Proche-Orient et le monde grec du 7e au 4e siècle avant J.-C., Rome, 1982.

Auteur : Euan Wall

Matérialité
Matériau : 
Dimensions
Hauteur : 
12
Largeur : 
10
Unité de mesure : 
Représentations
Commentaire Représentations : 
Proche de Winter 1903, I, pl. 206 n°9.
Créations / exécutions
Période de création : 
Lieu de création : 
Commentaires historiques
Commentaire historique : 
Collection Jean-Baptiste Muret, vendue après sa mort par son fils Ernest à Arnold Morel Fatio, qui la donne au musée en 1867
Historiques de collection
Nom du propriétaire : 
Nom du propriétaire : 
Découvertes
Date de découverte : 
Avant 1866
Sources en ligne
Date de consultation : 
17/11/2020
Source
Institut national d'histoire de l'art (France)
Licence
Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Base de données
Rédacteur
Euan Wall