Saint Jérôme pénitent
Pas d'illustration
Titres
Titre :
Saint Jérôme pénitent
Localisations
Lieu de conservation :
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
40337
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
554
Créations / exécutions
Type de date :
Date de création :
1480
-
1490
Période de création :
Historiques de collection
Collection :
Coll. d'Angelika Kauffmann ; mentionné dans son inventaire en 1803 ; coll. du cardinal Fesch ; estimé à 400 scudi dans l'inventaire après-décès du cardinal Fesch ; acquis par le marchand Alessandro Aducci ; acquis par l'État pontifical entre 1846 et 1847 pour la somme de 2,500 francs.
Evénement :
Description du catalogue de 1845 :
Un genou en terre au milieu de sa grotte, le bras vigoureusement tendu et armé d'une pierre, le courageux anachorète écarte de la main gauche le manteau qui le couvre à demi, pour présenter sa poitrine nue aux coups dont il va le frapper. Sur ses traits enflammés par l'amour divin, perce néanmoins une profonde compoction. On comprend tout le prix qu'il arrache à la miséricorde de Dieu, et par quelles sortes de sacrifices il est prêt la mériter. On voit vibrer chacun des muscles de son visage ; on pénètre sa pensée dans le feu de son regard, et il semble que le peintre ait creusé cette tête pour y trouver la place des mille émotions qui remuent le coeur du solitaire. Le lion, couché à quelques pas de Jérôme, s'émeut lui-même à l'aspect d'un tel spectacle et, la gueule béante, dirige sur le saint ses regards effrayés.
Eminemment peintre et possédé, au plus haut degré, de l'amour de son art, Léonard s'est montré, plus que tout autre, exigeant pour ses propres ouvrages. Sans cesse tendant à la perfection, rarement satisfait de lui-même, il a dû nécessairement laisser beaucoup de travaux inachevés ; mais aussi les tableaux qu'il a finis l'ont-ils été avec des soins si extraordinaires, qu'on a n'a pas de peine à les compter : la plupart d'entre eux ne sont jamais sortis des galeries des souverains pour lesquels il les exécuta.
C'est donc une chose rare et précieuse à la fois que la rencontre d'un ouvrage de Léonard au milieu d'une vente publique, quand d'ailleurs il ne manque à cet ouvrage aucune garantie de son authenticité, et lorsque nous savons pertinemment que maintes galeries se targuent de l'honneur de posséder un Léonard, qui ne possèdent en réalité qu'un tableau de son école. Toutefois, nous ne chercherons point à le nier : ce n'est ici qu'une ébauche dans laquelle la tête seule est un peu plus avancée... mais n'est-ce donc rien qu'une ébauche de Léonard, de ce peintre qui sut, le premier, assujettir son art à des principes certains ? N'est-ce rien, sous le rapport de l'intérêt qui s'y attache et de l'instruction qui en ressort, qu'une oeuvre qui, ainsi que nous l'avons dit à l'occasion d'André del Sarte, en mettant à nu la manière de préparer d'un grand peintre, révèle son exécution tout entière. Nous voyons, pour ainsi dire, se développer un à un sous nos yeux tous les procédés de son talent ; nous découvrons comment il arrivait par gradations à placer ses couleurs, comment il savait distribuer ses ombres, ménager ses lumières, et produire enfin ses beaux effets de clair-obscur. Ici rien ne saurait nous échapper, ni la pureté de son dessin dont les premiers traits à l'encre ne sont pas encore recouverts, ni son beau modelé qui se manifeste, dans la tête, le cou et l'épaule droite, avec toute la délicatesse de son pinceau et la finesse de sa touche. Quant à l'expression, nous l'avions déjà fait comprendre, elle ne saurait être, dans le tableau le plus achevé du maître, ni plus vive ni plus forte, puisqu'elle a le secret de vous émouvoir jusqu'au fond de l'âme ; et ce secret, après tout, n'est-il pas la partie la plus sublime de l'art ?
Un genou en terre au milieu de sa grotte, le bras vigoureusement tendu et armé d'une pierre, le courageux anachorète écarte de la main gauche le manteau qui le couvre à demi, pour présenter sa poitrine nue aux coups dont il va le frapper. Sur ses traits enflammés par l'amour divin, perce néanmoins une profonde compoction. On comprend tout le prix qu'il arrache à la miséricorde de Dieu, et par quelles sortes de sacrifices il est prêt la mériter. On voit vibrer chacun des muscles de son visage ; on pénètre sa pensée dans le feu de son regard, et il semble que le peintre ait creusé cette tête pour y trouver la place des mille émotions qui remuent le coeur du solitaire. Le lion, couché à quelques pas de Jérôme, s'émeut lui-même à l'aspect d'un tel spectacle et, la gueule béante, dirige sur le saint ses regards effrayés.
Eminemment peintre et possédé, au plus haut degré, de l'amour de son art, Léonard s'est montré, plus que tout autre, exigeant pour ses propres ouvrages. Sans cesse tendant à la perfection, rarement satisfait de lui-même, il a dû nécessairement laisser beaucoup de travaux inachevés ; mais aussi les tableaux qu'il a finis l'ont-ils été avec des soins si extraordinaires, qu'on a n'a pas de peine à les compter : la plupart d'entre eux ne sont jamais sortis des galeries des souverains pour lesquels il les exécuta.
C'est donc une chose rare et précieuse à la fois que la rencontre d'un ouvrage de Léonard au milieu d'une vente publique, quand d'ailleurs il ne manque à cet ouvrage aucune garantie de son authenticité, et lorsque nous savons pertinemment que maintes galeries se targuent de l'honneur de posséder un Léonard, qui ne possèdent en réalité qu'un tableau de son école. Toutefois, nous ne chercherons point à le nier : ce n'est ici qu'une ébauche dans laquelle la tête seule est un peu plus avancée... mais n'est-ce donc rien qu'une ébauche de Léonard, de ce peintre qui sut, le premier, assujettir son art à des principes certains ? N'est-ce rien, sous le rapport de l'intérêt qui s'y attache et de l'instruction qui en ressort, qu'une oeuvre qui, ainsi que nous l'avons dit à l'occasion d'André del Sarte, en mettant à nu la manière de préparer d'un grand peintre, révèle son exécution tout entière. Nous voyons, pour ainsi dire, se développer un à un sous nos yeux tous les procédés de son talent ; nous découvrons comment il arrivait par gradations à placer ses couleurs, comment il savait distribuer ses ombres, ménager ses lumières, et produire enfin ses beaux effets de clair-obscur. Ici rien ne saurait nous échapper, ni la pureté de son dessin dont les premiers traits à l'encre ne sont pas encore recouverts, ni son beau modelé qui se manifeste, dans la tête, le cou et l'épaule droite, avec toute la délicatesse de son pinceau et la finesse de sa touche. Quant à l'expression, nous l'avions déjà fait comprendre, elle ne saurait être, dans le tableau le plus achevé du maître, ni plus vive ni plus forte, puisqu'elle a le secret de vous émouvoir jusqu'au fond de l'âme ; et ce secret, après tout, n'est-il pas la partie la plus sublime de l'art ?
Evénement :
Description du catalogue de 1841 :
Ebauche bien précieuse dans la quelle on reconnait l'admirable pinceau de Leonardo da Vinci, surtout dans les parties les plus terminées, comme la tête, le col et le commençement du bras droit. Cette peinture est d'une grande rareté.
Ebauche bien précieuse dans la quelle on reconnait l'admirable pinceau de Leonardo da Vinci, surtout dans les parties les plus terminées, comme la tête, le col et le commençement du bras droit. Cette peinture est d'une grande rareté.
Bibliographies / archives
Référence :
Commentaire Bibliographies / archives :
p.122-125 ; cat.51 p.406.
Référence :
Inventaire après décès du cardinal Fesch, Archivio dei 30 notari Capitolini, ufficio 11, notaio Apolloni Augustus, anno 1839, vol. 611, 37 r. 600 r.
fol. 112. n° 554. Quadro in tavola alto piedi tre, e un quarto, largo piedi due, e un quarto rappresentante S. Girolamo, che li sudetti Sig.i Cavr Minardi, e Durantini si riservano di dare il loro giudizio dopo averne interpellato il Sig.r Baron Camuccini ed a tale effetto tanto il sudetto quadro che quello descritto al num° 530. furono trasportati nella contigua camera onde farli ispezionare con comodo dal nominato Sigr. Baron Camuccini (...) fol. 113 v.-114. Il Quadro descritto sotto il n° 554. rappresentante un S. Girolamo semplicemente abbozzato, anzi in alcune parti soltanto indicato, la Testa per altro del medesimo è di un merito tale che non fà dubitare essere opera di Leonardo da Vinci benché sia in molti luoghi guasta dal restauro per cui si valuta Scudi Quattrocento 400
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Ville d'Ajaccio - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)