Quatre fragments provenant d'une même croix composée et processionnelle remontés sur un support de plexiglas. Les deux éléments situés sur la hampe supérieure et sur la traverse inférieure sont illisibles en raison de leur état très dégradé (cf. Précisions état de conservation). À l'extrémité droite, plaque aux empattements droits représentant le bœuf de saint Luc, gravé en réserve sur un fond émaillé.
L'analyse de l'oeuvre ne peut être effectuée qu'en considérant la belle plaque à l'extrémité inférieure de la hampe. Sur un fond émaillé et constellé de disques polychromes, se détache la figure en réserve dorée de l'homme ailé, symbole de saint Matthieu. Le dessin de la gravure est très fin, notamment dans la chevelure et les ailes du personnage. Le décor de reprise en pointillé autour du nimbe et des disques émaillés est également une marque de raffinement. Ces aspects, ainsi que la riche palette chromatique, comprenant plusieurs tons de bleu, du jaune et du vert, rattachent ces fragments à la production des ateliers limousins du début du XIIIe siècle. Le rapprochement avec la croix du musée des Beaux-Arts de Dijon (inv. T 1256 ; UK 89087), datable également de cette période, est très probant : la plaque figurant l'homme ailé de saint Mathieu est tout à fait semblable à celle cataloguée ici par sa structure, son style et son décor.

Trouvée en 1914 à Lund (Suède), lors d'une fouille archéologique, sur le site de l'église Sainte Marie Mineure, détruite après la Réforme danoise de 1536, qui entraîna le passage du catholicisme au protestantisme. Au moment de l'acquisition de ces fragments par le musée, ils furent erronément inventoriés comme ayant fait partie d'un reliquaire.

Cl. B. Leden (s. d.) = Corpus14042 (reconstruction) et 14040 -14044 (4 fragments).