[1845, sculpture, rapport Institut primitif 1]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1845, [...]
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Description
[1845, sculpture, rapport Institut primitif 1]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1845, sculpture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1845
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1845, sculpture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Anonyme
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1845
Descriptions
Transcription :
Gruyère / cinquième année / M. Gruyère qui avait envoyé l'année dernière une figure remarquable, n'a pas été aussi heureux cette année. Sa statue en marbre de Mucius Scévola [sic] est mal conçue et mal composée, en ce qu'elle est représentée en marche tandis que l'action du personnage exigeait une attitude ferme et pour ainsi dire immuable, pour rendre sensible la fermeté inébranlable du héros romain. D'ailleurs la figure est courte de proportions, lourde et molle de formes, d'une nature commune et l'expression de souffrance de la tête n'est pas celle du sujet. L'on ne peut s'empêcher aussi de relever la manière maladroite dont le trépied est placé devant la figure qui est encore embarrassé par sa draperie : sans compter que ce trépied même est rapporté en une matière différente ce qui est contraire aux lois de la statuaire. Ce sont là des défauts graves que l'Académie s'est vue à regret dans la nécessité de relever, chez un artiste qui avait produit l'année dernière une figure aussi remarquable que celle de Chactas mais à côté de ces reproches, qui s'adressent surtout à un Mucius Scévola [sic], on aime à reconnaître dans la statue de M. Gruyère des parties bien modelées. La Baigneuse surprise du même artiste est d'une nature sans jeunesse et sans fraîcheur et la composition en est maniérée, sans que l'exécution rachète ces défauts, c'est une erreur d'un homme de talent sur laquelle l'Académie aurait été heureuse de n'avoir à prononcer son jugement que par son silence. Mais il est fâcheux qu'un artiste comme M. Gruyère ne semble pas avoir compris que la sculpture est un art grave, même dans les sujets gracieux, et qu'une simplicité noble est le premier mérite de la statuaire. // Diebolt / troisième année / M. Diebolt a envoyé pour son travail de troisième année une statue en marbre qui représente la Méditation. La composition de cette figure est savante, elle est d'un sentiment [ajouté : fin et] vrai. Le torse en est [ajouté : généralement] bien modelé, d'un travail où il y a de la grâce et de la naïveté [rayé : comme dans la figure même]. [ajouté : La tête malgré quelques défauts est d'une expression [rayé : ill.] qui s'allie bien avec le torse] Mais on aurait désiré surtout que les [rayé : bras ; mis à la place : mains] surtout celle qui tient le livre [rayé : ne répondent pas au mérite de la figure ; mis à la place : fussent moins sèches et plus étudiées] [rayé : et d'un dessin plus simple] et que la draperie fut ajustée [rayé : et plus de jet exécutée d'une manière] plus ferme et rendue d'une manière propre à faire valoir les nus. // Godde / troisième [année] / L'esquisse de M. Godde est une composition déplorable par l'amoncellement des figures qui [ajouté : joint à l'absence de goût et de style], produit une oeuvre, tout à fait étrangère à la sculpture. Jamais une masse de figures pareille à celle-là n'avait encore été produite, et lorsqu'on se rappelle le groupe du Laocoon et surtout celui du Taureau Farnèse, où les figures, combinées entre elles, sont disposées avec tant de goût et si convenablement espacées, on comprend toute l'erreur où l'artiste est tombé. Cette erreur paraît surtout sensible, en songeant qu'une esquisse doit toujours être la pensée d'un ouvrage, et que celle-ci serait tout à fait inexécutable. C'est d'ailleurs une vérité qu'on ne saurait trop rappeler à nos jeunes artistes que la sculpture n'admet pas des groupes compliqués d'un grand nombre de figures, attendu qu'il ne saurait résulter d'une pareille combinaison de figures des lignes partout heureuses : ce qui est une des principales conditions de la statuaire. // Cavelier / deuxième année / Ce que l'on peut reprocher à l'artiste c'est que le bon sujet qu'il avait choisi, n'est pas rendu, [rayé : il s'agissait en effet de montrer le moment où le romain fait placer sur le char, dont la famille est descendue, le Flamine et les Vestales : il y avait là une opposition sensible d'attitude et de mouvement qui eut jeté dans la composition de la vérité et de l'intérêt] au lieu que cette composition, telle qu'il l'a conçue n'offre, dans sa disposition générale, que de la monotonie. Il faut ajouter à cela que même en le plaçant dans la donnée adoptée par l'artiste, on doit lui reprocher d'avoir conçu son bas-relief d'une manière qui n'exprime pas l'opposition naturelle des personnages [ill.] dans l'action] [rayé : en même temps que l'on doit louer l'intention de s'imposer une grande tâche. La disposition générale est monotone. La composition est plus dans le goût du sujet que dans celui de la statuaire]. Le bas-relief n'est pas bien entendu de plan. Si [rayé : toutes les têtes semblent modelées d'après un même type] il est d'un modelé sans effet ; les têtes sont [rayé : modelées d'après un] toutes d'un même type et ce type n'est pas heureux. Mais il y a un groupe d'une femme portant un enfant, qui est bien disposé et rendu avec sentiments, et [rayé : l'homme placé devant le taureau est d'un bon arrang] l'on doit aussi des éloges au groupe de l'homme et des taureaux. Quant à la tête idéale de la Tragédie, on doit dire qu'elle manque tout à fait d'étude et de caractère et de style ; on s'abstient d'en dire davantage sur ce morceau. // Maréchal / Ce qui frappe au premier aspect de la copie de M. Maréchal, c'est la mauvaise qualité du marbre qui offre un double inconvénient, en ce qu'elle diminue beaucoup de la valeur d'une oeuvre de sculpture qui est la propriété de l'État, et qui est destinée [rayé : à former ; mis à la place : contribuer] à l'ornement de nos musées et en ce qu'elle peut exercer une influence fâcheuse sur le travail même du sculpteur. Ce doit donc être le premier [rayé : devoir ; mis à la place : soin] de l'artiste d'obtenir un marbre qui soit dans les meilleures conditions pour que sa copie réponde aux vues généreuses du Gouvernement, et pour qu'elle soit digne du talent de son auteur ; nous insistons sur cette observation parce que nous avons besoin [ill.] et même d'expliquer, d'après le marbre défectueux que M. Maréchal avait à sa disposition. En général, l'envoi de la sculpture est faible parce que l'étude n'y domine pas assez et parce que l'on se méprend sur le caractère essentiellement grave de l'art statuaire. L'Académie tout en reconnaissant que les pensionnaires plus que jamais ont généralement fait des choix heureux, leur recommande surtout à ceux qui sont d'un ordre élevé et à [rayé : s'abstenir surtout de ces] motifs familiers ou indéterminés, qui ne comportent ni style, ni caractère et parce qu'à défaut de sujets déterminés qui exigent des études sérieuses, on choisit [rayé : en général] des [rayé : données vagues] motifs [rayé : vagues et] vulgaires, qui ne comportent ni style, ni caractère.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Académie des beaux-arts, 5 E 32
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1845, sculpture£ Notice créée le 24/07/2002. Notice modifiée le : 03/07/2018. Rédacteur : Christiane Dotal.
Rédacteur
Christiane Dotal