[1884, sculpture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de sculpture de 1884TYPE : r [...]

[p. 119] M. Fagel 4ème année. / La Maternité, groupe marbre, et modèle en plâtre. M. Fagel a représenté sa maternité sous la forme d'une femme qui allaite son enfant. Le sentiment exprimé par ce groupe, rend plutôt la fonction naturelle de la maternité, que l'idée de tendresse, qu'un pareil sujet devait éveiller. La proportion de l'oeuvre indique chez l'artiste, la préoccupation de lui donner un caractère symbolique. Mais alors les [rayé : figures ; mis à la place : lignes] ne répondent pas à cet ordre d'idées. / Le marbre n'est pas terminé. L'Académie appelle l'attention de M. Fagel sur le dessin du nu qui a de la rondeur, et en même temps, sur la multiplicité des détails que l'on remarque sur la poitrine de la mère, dans certaines parties de l'enfant, et de la draperie. / Sous ces réserves, il faut reconnaître dans cet ouvrage, du talent et un grand effort. / M. Fagel joint à son envoi un buste d'homme intitulé : Capriote. / C'est une bonne tête d'étude, modelée dans l'esprit des bronzes de Naples. Le type est choisi avec discernement, il a un caractère individuel, très bien saisi. / En ce qui concerne une esquisse du même pensionnaire, représentant Don Juan aux enfers, l'Académie estime, que ce travail ne remplissant aucune des conditions imposées par le règlement, ne doit pas être admis comme envoi, et par suite du refus de l'Académie d'autoriser l'exposition de cet envoi M. Fagel sera tenu de compléter son travail par une nouvelle esquisse. M. Peynot. 3ème année. / Sénateur romain buste en plâtre. / Ce buste quoique d'une exécution manquant un peu de virilité, est un bon travail qui a l'approbation de l'Académie. M. Peynot qui déjà l'année dernière n'avait pas envoyé l'esquisse en bas-relief demandée par le règlement, ne l'a pas davantage l'envoyée cette année. M. Labatut. 2ème année. / Moïse. Statue en plâtre. [p. 120] Le choix du sujet était heureux. Mais bien que M. Labatut ait représenté Moïse jeune, le caractère de la statue, n'éveille pas suffisamment l'idée d'un tel personnage. Les lignes ne se présentent pas favorablement sous tous les aspects. La préoccupation de certaines oeuvres de la Renaissance, a donné à cette étude, un caractère impersonnel et quelque peu maniéré. / Néanmoins on peut louer une recherche d'exécution, qui dans plusieurs parties est tout-à-fait remarquable. M. Labatut devait avec sa figure, une esquisse en bas-relief. Il ne s'est pas acquitté de cette obligation. / Les pensionnaires semblent ne pas attacher assez d'importance à cet envoi, exigé dans le but d'exercer leur esprit, et de former leur goût, dans les applications si variées que comporte cette forme de leur art. M. Ferrary. 1ère année. / Copie en marbre de la Psyché du musée de Naples. / Bonne copie, faite avec soin et fidélité, mais l'Académie regrette que les pensionnaires, en diminuant l'importance de cet envoi ne se conforment plus à la lettre du règlement. M. Ferrary joint à sa copie un bas-relief, dont le sujet est : Roger et Angélique. / La composition en est maniérée, dépourvue de clarté et de style, comprise plutôt dans le sens d'une vignette que d'une oeuvre de sculpture. Il y règne une véritable confusion ; elle est d'ailleurs peu conforme au texte de l'Arioste. / L'exécution est habile, particulièrement dans la figure de la femme ; mais on ne saurait trop regretter l'agencement de la draperie qui est mal disposée, lourde et d'une facture métallique.