Pantoja de la Cruz, Juan
Peintre castillan, disciple et successeur de Sánchez Coello comme portraitiste de la cour, Juan Pantoja de la Cruz continue si fidèlement la manière de son maître que l'attribution de ses œuvres de jeunesse prête souvent à discussion. Sa galerie de portraits royaux qui s'étend de la fin du règne de Philippe II aux premières années de Philippe III est un peu monotone. Les personnages se ressemblent tous par la raideur de la pose — debout, une main appuyée sur un meuble et l'autre bras tombant le long du corps —, par la richesse des costumes et par l'impassibilité des visages. Mais cette uniformité traduirait davantage l'étiquette rigoureuse de la cour de Philippe III que le manque d'imagination de l'artiste. Le Portrait de Philippe II âgé (Escorial), en costume noir, semble, en effet, moins rigide que celui de Doña Margarita (Prado), écrasée par le poids des brocarts et des broderies à la mode sous Philippe III. Dans certaines de ses compositions religieuses, telle La Naissance de la Vierge (Prado), il continue à prendre ses modèles parmi les membres de la famille royale. Des préoccupations ténébristes et réalistes sont évidentes dans ses derniers tableaux, en particulier dans La Résurrection du Christ (hôpital de Valladolid).
[Claudie Ressort dans Encyclopaedia Universalis]