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[1824, peinture, rapport Institut primitif 2]Rapport primitif sur les envois de peinture de 1824TYPE [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:47 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1824, peinture, rapport Institut primitif 2]
Rapport primitif sur les envois de peinture de 1824
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Commission de l'Académie des Beaux-Arts
PAGE DE TITRE : Rapport sur les ouvrages des peintres pensionnaires du Roi à Rome adopté par l'Académie R[oya]le des b[eaux]-arts
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1824
Descriptions
Transcription : 
[f°1] [dans la marge : 1824, envoyé à Rome le 9 octobre 1824] Dans les ouvrages qui composent l'envoi de cette année, l'Académie a trouvé plus d'une occasion de s'applaudir du zèle des pensionnaires, d'une plus grande exactitude à remplir les obligations imposées par les règlements et, sans les frustrer de la part d'éloges qu'ils méritent à cet égard, elle ne saurait s'empêcher d'en féliciter aussi la sage et habile direction qui préside aux études de l'Académie royale de France à Rome. / M. Dubois. Le motif de la figure représentant un Jeune chevrier est agréable et présente un caractère de naïveté dans l'intention et les accessoires. Le coloris du tableau est vrai et soutenu, il est brillant et vigoureux sans exagération. La tête du jeune berger est d'un assez bon caractère, le corps est d'un dessin vrai et largement peint. L'auteur a mis de la vérité dans le dessin des cuisses et des jambes qui indiquent bien le manque de développement des formes dans la première jeunesse. L'éloge qu'on fait de ce genre de vérité pourrait être ici une critique du genre du sujet en tant qu'il est moins favorable à la science du nu et à l'étude des belles formes que présenterait un choix de nature plus développée. Or c'est cette étude qui doit être le principal objet des élèves de l'École de Rome. Il faut savoir gré à M. Dubois du soin qu'il a apporté dans toutes les parties de son tableau, de la vérité qu'il a mise dans le mouvement et le caractère des animaux qui suivent le jeune chevrier. La nature y a été consultée avec intelligence. Les chèvres d'Italie étant ordinairement blanches, quelques couleurs un peu plus prononcées, quelques tons un peu plus chauds y auraient répandu plus de variété. / M. Coutan. Dans le groupe de Ceyx et Alcyone, la figure nue, point essentiel, est d'un dessin vrai et satisfaisant. Le ton local est bon et soutenu, l'exécution est large et franche. On pourrait reprocher à la pose de l'homme de ne pas offrir assez l'abandon d'un corps mort. Il paraît que l'attitude de la cuisse gauche ne pourrait [rayé : être soutenue] rester en cet état que soutenue par un modèle vivant. Il y a quelque chose à dire aussi dans l'attache du bras droit avec l'épaule. Cette partie ne semble pas avoir une longueur suffisante. Le mouvement de la figure d'Alcyone est convenable à la situation ; la tête a de l'expression ; les draperies sont bien ajustées. L'effet total du tableau est ferme et brillant. Les tons des draperies sont harmonieux. Le ciel est lumineux, les eaux, les rochers concourent bien à l'ensemble de cette composition ; l'exécution en est large et d'un pinceau facile et pur. Il faut aussi tenir compte à M. Coutan de l'esquisse qu'il a jointe à l'étude précédente. La composition est conçue d'une manière large ; les masses d'ombre et de clair sont bien établies et soutiennent bien l'effet. Le style de l'ensemble paraît être assez bien d'accord avec le caractère que Raphaël nous a habitués à reconnaître comme propre aux sujets de la Bible. / M. Court. Il paraîtrait que M. Court, en faisant succéder à la scène de son déluge de l'an passé un sujet d'un genre entièrement opposé, aurait eu en vue de répondre à quelques-uns des reproches qui lui avaient été faits, et montrer qu'il peut passer du terrible au gracieux. Il est certain que la composition dont il a fait choix cette [f°2] année offre le motif d'une scène agréable. La Jeune nymphe entraînée au bain par un jeune faune ne manque ni de quelque grâce dans sa pose, ni d'un dessin satisfaisant, ni de quelque finesse dans le ton. Mais la couleur générale de ce tableau rappelle un peu trop le goût maniéré d'une école dont nous sommes [rayé : fort loin] heureusement fort loin. Un aspect un peu [dans la marge : fade et] blafard, une affectation de teintes où le rose, le vert et le bleu semblent se disputer, voilà ce qu'offre la figure de femme. On peut reprocher à la figure du faune d'avoir quelque chose de maniéré dans ses contours, de ne pas faire assez opposition par sa couleur avec la nymphe. Sa tête n'a pas assez le caractère du sujet. On a trouvé de la crudité dans le paysage et dans les tons du fond. / M. Hesse. Le groupe de Pâris et Oenone par M. Hesse est bien composé. Les figures sont dessinées correctement, les ajustements ont un bon style. L'aspect du groupe a du grandiose, mais offrant peu d'action, il est de nature à exciter peu d'intérêt. [rayé : On peut dire que le peintre s'est approprié] Une telle composition [rayé : que le] [rayé : qui est ; mis à la place : aurait] peut-être mieux [rayé : appartenu ; mis à la place : été du domaine] de la sculpture, [rayé : et que les deux aspects qui soit ; mis à la place : cet art] pouvait, par la multiplicité des aspects, répandre sur une scène tranquille une variété qui dédommage du manque d'action. Cependant, considéré comme il doit l'être avant tout, c'est-à-dire comme objet d'étude et surtout de dessin, l'ouvrage de M. Hesse se recommande par de la pureté et de la sagesse, par une tendance au grand et par un caractère noble. On a trouvé que la mer d'un ton bleu trop cru n'est pas au plan que le peintre a voulu figurer. L'esquisse est largement conçue. Le groupe des deux Ajax est bien agencé. Il y a dans cette composition une [rayé : bonne] inspiration qui, dirigée par une bonne étude, peut produire un bon tableau. Il y faudra toutefois éviter de tomber dans une couleur grisâtre qui répandrait le froid sur cette belle scène. / M. Raymond [sic]. Le grand Paysage de M. Raymond [sic] offre une bonne composition. Il est peint avec facilité, mais cette facilité ressemble plus à celle de la pratique qu'à celle d'une imitation naïve de la nature. Dans le ciel, on voit le nuage qui se groupe bien avec les montagnes. Sa forme est grande mais, quoique très clair, il n'est pas lumineux, et surtout a un peu de lourdeur. Les terrasses intermédiaires entre les lointains et les premiers plans paraissent faites avec négligence. [rayé : On désirera] On désirerait [rayé : plus de vérité] dans le pin qui forme la masse d'arbres principale plus de vérité, tant pour la couleur du feuillage que pour celle du tronc. On n'a pas trouvé que la teinte générale de ce paysage eût le sentiment poétique qui conviendrait au sujet. Il y a sur la terrasse du premier plan des détails de plantes et arbustes exécutés avec autant de vérité que de goût. La scène des figures est fort satisfaisante. Mais M. Raymond [sic] ne doit pas perdre de vue que des figures empruntées à la mythologie et à l'histoire ne suffisent pas pour faire un paysage poétique ou historique. C'est le site qui doit [rayé : surtout] imprimer ce caractère aux figures plutôt que de le recevoir d'elles. [f°3] La vue du Campo Vaccino mérite des éloges. Le ciel, les nuages, les fabriques et les monuments des plans éloignés sont d'une teinte douce, lumineuse et très agréable. Mais les arbres qui sont en avant sont d'une teinte faible et la terrasse qui en est près est trop négligée. L'arc de Septime Sévère et les restes du temple de Jupiter tonnant sont un peu durs de ton ; leurs contours sont secs ce qui les fait paraître comme plaqués sur le fonds. Les restes du temple de la Concorde n'ont pas le même défaut. On trouve l'effet du soleil dans l'arbre qui est en avant. L'arbre est peint avec légèreté et transparence. La terrasse du premier plan est exécutée avec une grande facilité. Le paysage pris dans la Sabine est bien composé quant aux lignes. Mais la lumière y est trop dispersée. On pourrait dire que c'est plutôt du clair qu'une lumière imitant celle de la nature. Tout étant peint dans le même système, le ciel ne paraît pas aérien, les terrasses semblent manquer de solidité et les eaux de transparence. Celles-ci en auraient peut-être eu assez si les objets avoisinants avaient été plus nourris et plus empâtés. Le groupe d'arbres qui occupe le milieu du tableau est bien agité par le vent, fort bien touché, les contours en sont d'un dessin agréable. Le paysage en général est peint avec beaucoup de franchise, l'exécution en est vive, rien n'y est tâtonné. Ce dernier éloge pourrait un jour se convertir en critique si M. Raymond [sic] perdait de vue que ce qui fait souvent le mérite d'un maître consommé qui n'a plus rien à apprendre, n'est pas celui qu'on aime le plus à relever dans les études de celui dont [rayé : le but ; mis à la place : l'objet] principal doit être de chercher le vrai. La hardiesse et la facilité peuvent être le résultat du savoir mais ne doivent pas être le but de l'étude.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 15
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1824, peinture£ Notice créée le 10/06/2002. Notice modifiée le : 08/10/2018. Rédacteur : Isabelle Loddé.
Rédacteur
Isabelle Loddé