[1904, sculpture, rapport Institut procès-verbal]Procès-verbal du rapport sur les envois de sculptur [...]

[p. 268] Monsieur Terroir, première année, devait envoyer un bas-relief de deux figures grandeur nature, l'Académie regrette qu'il ne se soit pas en cela conformé au règlement et ait soumis à [p. 269] son examen un groupe en ronde-bosse, elle ne peut laisser passer cette infraction sans la blâmer. / Le groupe de M. Terroir est intitulé Les deux mères. La composition et l'expression font naître un doute dans l'esprit sur le sentiment qu'a voulu rendre l'auteur, la tendresse maternelle qui devrait s'accuser dans les deux mères n'est exprimée que dans la figure de l'aïeule pressant l'enfant dans ses bras ; la jeune mère semble rêver à tout autre chose que son enfant. L'exécution paraît assez bonne, il y a des recherches d'étude dans les parties nues, mais M. Terroir a couvert son travail d'une patine de mauvais goût qui empêche de juger des quelques qualités de son ouvrage. / La copie d'un des Niobé [sic], qui complète l'envoi de M. Terroir, est faible d'exécution et ne montre pour ainsi dire que le travail du praticien. Peut-être aussi le pensionnaire aurait-il pu faire un meilleur choix. M. Bouchard, 2e année, envoie une figure d'étude de ronde-bosse en plâtre intitulé Faucheur. Le motif qui le représente aiguisant sa faux a paru banal, il est regrettable que l'auteur ait cru devoir couvrir la partie inférieure de sa figure d'un pantalon, le privant ainsi de l'étude intéressante des jambes, la figure eût certainement gagné à être nue, l'exécution du torse et des bras offre de bonnes parties, auxquelles on peut reprocher de la sécheresse ; la tête quoique d'un type vulgaire est cependant assez bien modelée, les mains surtout sont bien traitées. / M. Bouchard devait aussi une esquisse de bas-relief, celle qu'il soumet à l'examen de l'Académie et qu'il intitule Tribune en plein air serait plutôt un morceau d'architecture, dont la frise-personnages derrière la tribune ne serait que l'ornementation, est aussi mal conçue que mal exécutée, la foule de travailleurs dont les intentions ne sont pas définies n'exprime pas l'idée que l'on pourrait se faire du sujet. [p. 270] Monsieur Landowski, 3e année, devait une figure destinée à être exécutée en marbre pour son travail de quatrième année, il a fait un groupe intitulé le Poète, le modèle en plâtre de ce groupe est réglementairement resté à Rome pour l'ébauche et l'exécution du marbre. Monsieur Vermare, dernière année, envoie une statue en marbre Suzanne, gracieuse composition où une grande délicatesse d'exécution et un dessin distingué font valoir l'expression bien rendue du sujet. En restant dans les termes du règlement qui n'exige qu'une figure de ronde-bosse, monsieur Vermare a pu envoyer un ouvrage complet et digne d'éloge dont l'Académie est heureuse de le féliciter.