[1822-1823, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de pe [...]
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Description
[1822-1823, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de peinture de 1822 et 1823
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Huyot, M.
PAGE DE TITRE : Rapports sur les envois des pensionnaires de l'Académie royale de France à Rome. 1822. Séance publique de l'Académie royale des Beaux-Arts du 4 octobre 1823, présidée par M. le Chevalier Cartellier. Rapport sur les ouvrages des élèves pensionnaires à l'École royale de France à Rome, et des pensionnaires graveurs en taille douce à Paris
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 04/10/1823
Rapport imprimé sur les envois de peinture de 1822 et 1823
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Huyot, M.
PAGE DE TITRE : Rapports sur les envois des pensionnaires de l'Académie royale de France à Rome. 1822. Séance publique de l'Académie royale des Beaux-Arts du 4 octobre 1823, présidée par M. le Chevalier Cartellier. Rapport sur les ouvrages des élèves pensionnaires à l'École royale de France à Rome, et des pensionnaires graveurs en taille douce à Paris
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 04/10/1823
Descriptions
Transcription :
L’Académie a l’usage de faire comparaître tous les ans, devant le public qui a été témoin de leurs premiers succès, les élèves de l’École de Rome dans ce rapport où elle rend compte de leurs travaux, de leurs progrès et de leurs écarts. Cette continuité de surveillance est pour le gouvernement une garantie de la bonne direction des études et pour les élèves soumis à cette critique un préservatif contre le relâchement ou les excès de zèle. Tous les arts ayant concouru cette année dans les envois qui nous sont parvenus, le nombre des morceaux, qui ont réclamé l’examen de l’Académie aurait exigé pour ce rapport un espace de temps que les limites de cette séance ne nous permettent point d’y employer. C’est pourquoi nous nous bornerons à un court extrait des articles qui forment l’ensemble des jugements que l’Académie fait parvenir à l’École de Rome. // PEINTURE // M. Coutan a envoyé deux grandes études. La première a pour sujet Arion sauvé par un dauphin. Cette figure, d’un bel aspect, présente aussi les principales conditions d’une bonne étude et en même temps tout l’intérêt d’un sujet poétique. L’effet en est précis, le dessin y est élégant et correct ; la tête, d’un beau caractère, est bien peinte ; le torse est d’un bon ton, d’un modelé naturel et vrai ; les eaux sont transparentes. Quelques légères critiques de détail n’affaibliraient en rien aucun de ces éloges. / Erésichton frappant de la hache un arbre consacré à Cérès est le second morceau de M. Coutan. Le choix du sujet a donné l’occasion de s’exercer dans un genre de nature, d’action et d’expression tout opposé. M. Coutan n’y a pas moins bien réussi : action juste et vigoureuse, beau développement de toutes les parties du corps. Cette figure réunit, sauf quelques légères observations, tout ce qu’on peut désirer d’une figure d’étude et de plus ce qui pourrait lui mériter une place dans une composition historique. / Dans le tableau Othryadès blessé à mort de M. Hesse, l’Académie a reconnu de la part de l’auteur des progrès sensibles. La composition de sa figure présente des lignes bien contrastées, un assez bon développement de formes. Il y a de la correction dans le dessin, mais ce dessin tombe dans la raideur et l’exécution générale a une dureté qui est surtout sensible dans la tête et dans l’expression du visage. M. Hesse aura sans doute appris par la belle copie qu’il a faite de la Descente de croix de Caravage ce que c’est que la vigueur du ton sans dureté, la puissance de l’effet sans effort et comment le large et le moelleux du pinceau peuvent s’unir à la force de l’expression. Il faut lui savoir gré de l’exécution de cette copie, digne d’occuper une place distinguée dans l’une de nos plus belles églises. / La pensée générale du groupe de Daphnis et Chloé par M. Dubois est satisfaisante ; on a regretté toutefois que le trop de draperies ait dérobé au peintre le moyen de mieux montrer son savoir. La composition des deux figures a de la naïveté, le dessin en est vrai, mais puisque le sujet est d’un genre poétique, on y désirerait un caractère plus noble, surtout dans les têtes. L’Académie a vu avec intérêt de M. Dubois un dessin d’un fragment de l’École d’Athènes. On y a reconnu la pureté, la finesse et la justesse du dessin de l’original. M. Dubois mérite encore des éloges pour l’exactitude avec laquelle il a satisfait à ses obligations par l’envoi de l’esquisse récemment exigée. / M. Court a envoyé pour sujet d’étude une Scène du Déluge. Ce programme et les quatre figures que renferme l’ouvrage annoncent un tableau d’histoire et quoique un ouvrage d’étude puisse quelquefois prétendre à ce titre, plus souvent encore il porte l’élève à éluder l’obligation que les règlements imposent de faire avant tout une étude. Il y a dans l’ouvrage de M. Court des parties bien étudiées, mais on lui objectera que l’esprit détourné du but principal, par un ensemble trop diversifié, est forcé de se soumettre à des difficultés très différentes de celles que l’artiste doit vaincre dans un sujet plus simple. Ainsi la pose de la figure principale tient peut-être du motif que l’auteur s’est donné quelque chose non seulement de forcé, mais de faux, par l’effet du plan incliné du terrain ; il y a de l’exagération dans certaines tensions ou flexions des membres ; on a retrouvé cependant de la science et de la fermeté dans le dessin général. En un mot le tout ne laisse pas de donner grandes espérances. / M. Rémond, dans un paysage historique, a placé Cincinnatus tiré de la charrue pour être dictateur. Le sujet est parfaitement choisi comme programme du tableau ; les figures sont bien dessinées. On ne saurait nier que l’aspect général du paysage ne soit d’un caractère noble, mais tout le site aurait plus d’intérêt si les plans eussent été moins parallèles. Une lumière plus large sur le devant aurait donné plus de profondeur au tableau et si l’arbre qui est d’une forme peu agréable se fût perdu dans la bordure, le tout aurait gagné de la grandeur. M. Rémond a fait preuve dans cet ouvrage d’un pinceau exercé et facile, mais la facilité est quelquefois un obstacle aux progrès. En peinture, il faut apprendre aussi à faire difficilement des choses qui paraissent faciles. C’est à cela que doivent conduire les ouvrages d’étude. On attend de M. Rémond pour son tableau de l’année prochaine un paysage qui, étant l’imitation d’un site donné témoigne davantage des efforts nécessaires pour arriver à une imitation plus positive de la nature. […] L’Académie a vu cette année avec un intérêt que le public a partagé une exposition complète des ouvrages de tous les pensionnaires du roi à Rome et elle a lieu d’espérer qu’elle aura de plus en plus à se louer de leur zèle et de leurs travaux. On doit en effet attacher d’autant plus d’importance à la bonne direction des études dans cette école, qu’elle occupe le point le plus élevé de l’enseignement des arts du dessin ; que là chaque talent reçoit, si l’on peut dire, ce dernier fini qui en complète le mérite, que de là procède aussi cette influence qui s’étend sur le goût général. François Ier l’avait déjà prévu, mais sous son règne la France ne jouit de ces avantages qu’en restant tributaire de l’Italie. Louis XIV, ce prince auquel nul genre de gloire n’échappa, comprit qu’au lieu de faire venir des colonies d’artistes de l’Italie, il valait mieux en envoyer de la France, qui naturaliseraient dans leur patrie les modèles et les traditions du beau et il fonda l’École de Rome, chaque année, les élèves apportent parmi nous de quoi entretenir le feu cette noble émulation, qui, des plus hautes régions de l’imitation, descend, se communique à toutes les parties subalternes des arts de l’industrie. Il importe donc que les études d’une école aussi élevée par son objet soient maintenues dans les principes qui seuls peuvent en perpétuer les succès. Aussi l’Académie met-elle au nombre de ses plus utiles fonctions d’exercer sur les productions de cette École une vigilante et salutaire critique. En présentant aux élèves de nouvelles espérances au terme de leur carrière, elle fait entrevoir les faveurs de la protection royale, prix définitifs et durables d’une longue suite d’efforts et dont les couronnes qui vont être décernées dans cette solennité ne sont en quelque sorte que les prémices.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1822-1823, tome 4, p. 2-11 (1823)
Bibliographies / archives
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1823, sculpture£ Notice créée le 05/03/2003. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Hélène Marraud.
Rédacteur
Hélène Marraud