Plaque centrale de croix
Localisation actuelle incertaine
Plaque centrale d’une croix composée à croisée en forme de mandorle, dix-huit trous de fixation. La plaque est bordée d’un contour classique blanc et bleu (deux bleus) et d’une ligne décorative extérieure en zigzag, d’après les traces qui en ont été conservées. La croix intérieure sert de support à la figure en applique du Christ crucifié, fixée par quatre clous, tête classicisante, corps fléchi à droite et tête inclinée du même côté, cheveux longs partagés en deux moitiés, retombant sur les épaules et laissant voir l’oreille gauche, barbe coupée court et en arrondi, yeux clos et expression de souffrance. Le thorax, les côtes et la poitrine sont ciselés de traits curvilignes très marqués. Les bras sont tendus à l’horizontale et, en dépit de l’absence de mains, le dessin préliminaire permet de constater que la longueur totale des bras est inférieure à celle qu’ils auraient dû avoir (comparés aux autres christs limousins), d’où l’aspect disproportionné de la figure par rapport aux branches de la croix. Par ailleurs, la largeur du montant et de la traverse excède la largeur qui est habituelle sur ces plaques. Ajoutons à cela les dimensions de la mandorle qui sont très disproportionnées, comparées aux mesures habituelles sur une plaque de ces caractéristiques.
Si nous comparons la figure d’applique (pas les têtes) de cette plaque à celle du MNAC 4097 (cataloguée au CEM II), nous retrouvons les mêmes caractéristiques dans l’exécution du corps et tout particulièrement dans celle du perizonium. Ces similitudes ont permis d’établir une datation vers 1220.
Les pieds du Christ en croix reposent sur le suppedaneum, sans traces d’émail, avec au-dessous un monticule orné d’une onde polychrome. À l’extrémité du montant supérieur, entre deux fragments de croix intérieure, le monogramme de Jésus-Christ s’inscrit dans un double cartouche IHS / XPS, avec un trou au milieu qui dénature cette partie de la plaque.
Le nimbe est très petit par rapport à la mandorle. Son contour circulaire est divisé en quatre parties festonnées et polychromes.
Le fond de la plaque est décoré de disques de deux dimensions, avec dans les interstices de la mandorle quatre quatre-feuilles en forme de croisette, dont trois de grande dimension. Le Christ de la plaque du reliquaire du Walters Art Museum de Baltimore (CEM II I G 2a, n°2) est comparable à celui de la plaque, bien que ce dernier soit plus grossier et les traits de son corps généralement moins délicats. Les têtes sont classiques, en applique, c’est-à-dire rapportées et rivetées aux figures d’applique, et le perizonium présente les mêmes caractéristiques. La plaque du reliquaire date de la période comprise entre 1210-1220. Nous considérons qu’il y a lieu de dater la plaque de 1220 environ, au vu des caractéristiques notées plus haut et de la décoration des croisettes qui correspond à cette date. La disproportion du montant inférieur, de la mandorle et les fâcheuses interventions sur la partie gauche de la plaque et l’extrémité supérieure l’éloignent du canon caractéristique des plaques de croix limousines des années 1210-1220.
François (1993) la classe dans le groupe Aa. CEM/GF-7. Quant à nous, nous partageons l’avis de Gauthier (fiche manuscrite) et l’incluons dans le groupe GF-8.
Perte généralisée de l’émail dont il ne reste que quelques traces sur le titulus, sur la bordure, à l’intérieur du nimbe, des quatre-feuilles et de petits disques de décoration végétale, sur le suppedaneum, avec une trace minuscule sur le perizonium. Il manque une partie de la main gauche et la totalité de la main droite. La partie supérieure gauche de la mandorle est endommagée, le métal ayant partiellement disparu ; le grand orifice de la partie supérieure du montant de la croix a été percé ultérieurement.
dimensions inconnues
IHS / XPS
Jésus-Christ
Cette plaque n’est connue que par la photographie provenant des archives Mas (Barcelone) et datée de 1917. Selon la légende de la photographie, elle faisait partie de l’ancienne collection Lluis Plandiura i Pou (1882-1956) et serait entrée dans les collections du Museo Nacional d’Arte de Catalunya (Barcelone). D’après les recherches récentes de l’auteur, cette plaque n’est jamais entrée dans les collections de ce musée. Sa localisation actuelle est donc inconnue.
Caractéristiques similaires dans l'exécution du corps et du perizonium.
TOME CEM II