Musica dans les Conservatoires des Départements / M. Heticu / Professeur de violon au Conservatoire de Lyon. / La plupart des élèves au Conservatoire de Paris ont appris les premiers éléments de leur [...]

<i>Musica</i> dans les Conservatoires des Départements / M. Heticu / Professeur de violon au Conservatoire de Lyon. / La plupart des élèves au Conservatoire de Paris ont appris les premiers éléments de leur art si complexe au Conservatoire du département où ils sont nés; et quiconque se ferait le contempteur des professeurs talentueux et dévoués qui, dans nos préféctures et nos sous-préfectures, se dévouent au labeur ingrat des leçons nierait la valeur de l'enseignement prodigué par les admirables et réputés maîtres de la capitale. / Mais pourquoi les professeurs au mérite éprouvé sont-ils si peu nombreux dans les départements ? Cela tient uniquement à ce que Paris exerce sur l'esprit de nos jeunes artistes un mirage fallacieux. Combien d'élèves à l'Ecole nationale de la rue de Madrid reçoivent chaque année consécration officielle de leur talent ? Deux cents environ. Ces artistes, au lieu de revenir à Paris, feraient mieux d'acquérir des postes de professeurs dans les départements; si le luxe et la gloire ne satisferont jamais leur orgueil, du moins ils auront les ressources d'une vie aisée et indépendante.

<i>Musica</i> dans les Conservatoires des Départements / M. Heticu / Professeur de violon au Conservatoire de Lyon. / La plupart des élèves au Conservatoire de Paris ont appris les premiers éléments de leur art si complexe au Conservatoire du département où ils sont nés; et quiconque se ferait le contempteur des professeurs talentueux et dévoués qui, dans nos préféctures et nos sous-préfectures, se dévouent au labeur ingrat des leçons nierait la valeur de l'enseignement prodigué par les admirables et réputés maîtres de la capitale. / Mais pourquoi les professeurs au mérite éprouvé sont-ils si peu nombreux dans les départements ? Cela tient uniquement à ce que Paris exerce sur l'esprit de nos jeunes artistes un mirage fallacieux. Combien d'élèves à l'Ecole nationale de la rue de Madrid reçoivent chaque année consécration officielle de leur talent ? Deux cents environ. Ces artistes, au lieu de revenir à Paris, feraient mieux d'acquérir des postes de professeurs dans les départements; si le luxe et la gloire ne satisferont jamais leur orgueil, du moins ils auront les ressources d'une vie aisée et indépendante.