Plaque médiane de croix : Christ en majesté
Plaque médiane de la croisée circulaire du revers d’une croix composée, bordée d’un listel émaillé en bleu clair et blanc, sur laquelle la figure du Christ en majesté, en réserve, dorée (dorure disparue) et gravée, émerge entre les nuages. La silhouette se détache du fond émaillé, bénit de la main droite et tient le Livre de la main gauche voilée ; figure à mi-corps avec la tête inclinée à droite. Les lignes du visage et des vêtements concourent à une représentation majestueuse du Christ sous les traits d’un homme d’âge mûr. La composition s’organise autour d’un axe central occupé par la silhouette du Christ ; la tête posée sur le nimbe crucifère, légèrement déplacée vers la moitié droite, est parallèle au bras et à la main, tandis que, dans la moitié gauche de la composition, l’autre main tient un livre volumineux. L’alpha et l’oméga sont placés de chaque côté de la tête. Le visage est intemporel, yeux ouverts, cheveux courts jusqu’à la nuque laissant voir l’oreille gauche, barbe courte taillée en arrondi.
Le nimbe de forme circulaire se compose d’une alternance de zones émaillées et de branches de croix en réserve. La perte partielle de chromatisme ne permet pas d’identifier les émaux du nimbe, à part l’émail vert et jaune de la partie inférieure. Le fond de la plaque est de couleur bleu foncé, décoré de deux grands disques, l’un en vert foncé, vert clair et jaune, et l’autre qui laisse entrevoir du bleu clair avec une touche de blanc. Les nuages sont en rouge, vert foncé, vert clair et jaune, avec deux motifs en réserve sur la moitié supérieure.
La technique utilisée repose sur des lignes gravées courtes et précises pour définir la silhouette et la tunique, rehaussée sur l’encolure et le plastron par des hachures croisées comme sur la figure d’un autre Christ en majesté de la plaque de croix du musée de la Sénatorerie de Guéret (Creuse) (inv. OA 12), datée de 1210-1220 environ ; le graphisme des plis et la passementerie de la tunique, ainsi que certains éléments de la décoration de la plaque de Lima (Dalarnas Museum, Falun, Suède), datée d’environ 1220, sont des caractéristiques que partage la plaque du MNAC que nous pouvons dater de la même période.
Les quatre perforations permettaient de fixer la plaque sur la croix. Elle appartient au répertoire G-11, Ba. de François (1983, p. 108).
Perte importante de l’émail sur le fond ; lacunes dans les émaux sur le contour, les disques et le livre ; traces de peinture (?) blanche sur le livre ; interventions plus modernes sur l’email du contour et du livre ; cassure du métal sur le pourtour extérieur et la perforation de la partie supérieure de la plaque ; coup sur le cou ; dorure pratiquement disparue sauf quelques traces sur le bras droit.
millimètre
α /ω
Alpha / Oméga
Entrée au Museu Nacional d’Art de Catalunya suite à une donation en 1958 de l’industriel catalan Santiago Espona (1888-1958). Provenance antérieure inconnue.
p. 227, n° 67.
p. 162, nº MAB 65568.
p. 225.