L'architecture de la ville comme lieu de l'affrontement et du dialogue culturels : les transformations coloniales de Constantine et d'Alger (1830-1930)

En traitant des colonies comme laboratoires d'idées et de formes exportées de la métropole notre thèse s'inscrit dans le champ d'investigation concernant les confrontations et les transactions en matière de ville et de territoire, d'architecture et d'esthétique. Elle vise à la compréhension du projet de la ville coloniale française et de ses fondements, et s'étend à la question des représentations de l'autre et de soi en des lieux et des durées privilégiées. En premier lieu, notre travail a consisté en l'étude de projets urbains coloniaux, en Algérie, précédée de l'analyse générale de la ville contemporaine montrant certains phénomènes de permanence coloniale - malgré les discours nationaux de rupture. Cette double étude de la ville, à la fois dans son histoire coloniale et dans son actualité, a ensuite servi à développer en particulier trois axes thématiques :
a) les phénomènes de refondation coloniale
b) les figures et les thèmes culturels choisis, incorporés dans les quartiers "européens" et "arabes"
c) enfin, les images architecturales et urbaines de l'autre et de soi.
Le développement de ces axes a été mené de manière à explorer les thèmes fondamentaux (et leurs représentations collectives) regroupés en trois séries :
a) la maladie, le mal et la mort
b) le passé, la raison et la nature
c) le progrès, la technique, la science et la civilisation, et à apporter un nouvel éclairage des villes et des architectures contemporaines du Maghreb, à partir de la saisie des différences entre les cultures spatiales "orientale" et "occidentale".