Du Terrain au terroir : appréhender les systèmes agraires grâce aux grands décapages : trois études carpologiques en territoires ménapien et arébate, de La Tène ancienne au Haut Moyen-âge.

Ces dernières années, les acteurs de l'archéologie préventive ont été amenés à intervenir sur de très vastes superficies. Ces opérations de 140 à 300 ha, permettent d'ouvrir de véritable fenêtre sur les campagnes protohistoriques et antiques, à l'échelle d'un terroir. Entre stratégie de prélèvements et d'échantillonnage, gestion du volume de sédiments à tamiser et temps de traitement du matériel et des données, l'étude carpologique des « grands décapages» ne va pas sans poser quelques problèmes méthodologiques. A l'échelle de la région, les sites étudiés permettent d'établir une première synthèse régionale sur les productions et l'alimentation végétales dans le nord de la Gaule Belgique au cours du deuxième Age du Fer et de l'époque romaine. Lors de La Tène ancienne, l'orge vêtue et l'amidonnier sont les principales céréales, de nombreuses autres cultures sont menées: épeautre, engrain, caméline, millet et avoine dont l'exploitation a été mise en évidence. L'orge et les blés vêtus demeurent les piliers de l'agriculture à la Tène finale et à la période romaine. Les blés nus sont cultivés dès le dernier quart du re, s. Av. J. -C. , mais demeurent une production secondaire pendant toute l'Antiquité. Lors de l'Antiquité, les facteurs principaux qui nous sont apparus, quant aux choix des cultures, sont les sols et la proximité des réseaux de circulation.