Plaque médiane de croix avec figure d'applique du Christ
Plaque centrale provenant d’une croix processionnelle composée, à la croisée en mandorle et à l’empattement supérieur concave. Vingt-quatre perforations de fixation.
Au centre, figure d’applique de Christ clouée au bois de la croix, émaillée de vert et gravée de losanges dorés (en dessous de l’applique, la croix n’est pas émaillée). Le Christ, souffrant, la tête penchée à gauche, les yeux fermés, est coiffé d’un nimbe crucifère polychrome ; ses bras, très longs, comme les jambes, sont étirés et son corps dessiné par des traits marqués : sternum en trois lignes, cage thoracique étroite, épigastre à trois sillons.
Au-dessus de sa tête, Dextera Domini sortant d’une nuée et titulus inscrit en réserve sur un bandeau bleu clair. Aux pieds du Crucifié, silhouette en réserve d’Adam ressuscitant du tombeau, inhabituellement présenté presque en figure entière, comme dans la plaque de STAM – Musée de la Ville de Gand, inv. 00840.
La plaque est délimitée d’une bordure tricolore (bleu moyen et clair, blanc), entourée de deux filets dorés en réserve. Le fond bleu est parsemé de rosettes et disques polychromes.
Les dimensions de la plaque indiquent que la croix processionnelle d’origine était d’une taille considérable. La riche palette chromatique est déployée avec brio dans un répertoire décoratif typique de la production 1200. La figure d’applique, encore romane dans son hiératisme, n'est pas sans rappeler la sculpture monumentale en bois de l'époque romane,
Parmi les plusieurs comparaisons possibles, il faut souligner celle avec la plaque du Nationalmuseet de Copenhague, inv. D 9091. Outre l’empattement supérieur concave, rare sur les croix limousines de cette période, ces deux plaques présentent le même type de Christ d’applique : le visage lisse cerné d’une chevelure ordonnée en mèches parallèles, le regard souffrant mais digne, le corps raide et aux proportions allongées. La croix du musée de Picardie d’Amiens, M.P. 998.4.1, comporte en son centre un Christ d’applique du même genre.
En raison de ces caractéristiques et des rapprochements évoqués ci-dessus, une datation entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle est vraisemblable.
Manques d’émail, notamment aux extrémités inférieure et latérale droite. Perte presque totale de la dorure sur la figure d’applique, qui est lacunaire (main et pied droites brisés). Gemme de la ceinture manquante.
Main gauche refaite
IHS / XPS
Jésus-Christ
Titulus
Galerie Brimo de Laroussilhe (Paris) dans les années 1950 ; galerie Charles Ratton & Guy Ladrière (Paris) entre les années 1950 et 2009 ; collection Wyvern en mai 2009.
p. 6.