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[1857, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de sculpt [...]

Statut
Publiée
Contributeur
flechlei
Dernière modification
15/03/2022 09:30 (il y a environ 2 ans)
Type de document
Description
[1857, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de sculpture de 1857
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Halévy, Fromental
PAGE DE TITRE : Institut Impérial de France // Académie des beaux-arts // Séance publique annuelle / du samedi 3 octobre 1857, présidé par M. Hittorff, président // Rapport sur les travaux des pensionnaires de l’Académie de France à Rome, pendant l’année 1856 / Par M. Halévy, Secrétaire perpétuel
LIEU DE RÉDACTION : Paris
DATE : 1857
Descriptions
Transcription : 
[p. 25] L’Académie place au nombre de ses devoirs les plus chers l’examen des ouvrages des lauréats, de ces jeunes artistes devant lesquels s’ouvre l’avenir, mais qui dès aujourd’hui doivent rendre compte de leurs travaux et de leurs études, puisque la sollicitude du pays a institué pour eux d’honorables encouragements, de précieuses récompenses. // […] [p.29] SCULPTURE // M. Chapu (première année) / M. Chapu, pensionnaire de première année, nous a adressé un bas-relief, l’Adoration des anges, et l’esquisse d’un autre bas-relief, L'âge de Fer. / L’envoi de M. Chapu, qui, il y a deux ans, a remporté brillamment le grand prix de sculpture, ne remplit pas l’attente de l’Académie. Si elle écoutait la voix d’une sévérité qui n’est, après tout, que l’expression de l’intérêt qu’elle porte à ses lauréats, elle aurait plus d’un reproche à adresser à M. Chapu. Elle lui dirait que son bas-relief représentant l'Adoration des Anges n'a pas le calme, l’onction que comporte le sujet ; que ne justifie le mouvement désordonné des draperies des anges ; qu’il aurait dû éviter dans les plans des disparates qui nuisent à l’harmonie de l’ensemble. Mais elle serait heureuse d’ajouter qu’il y a dans la figure du Christ quelques parties d'étude bien modelées, et que M. Chapu a fait preuve de zèle en envoyant son esquisse l’Age de Fer, qui n’était pas demandée par le règlement. Elle devrait cependant reprocher encore à cette esquisse une exagération dans les mouvements des figures et des draperies, qui lui ôte ce caractère de grandeur, cette clarté que doit toujours conserver la sculpture, lors même qu’elle est appelée à rendre les passions les plus violentes. L’Académie [p. 30] espère beaucoup, pour le prochain envoi de M. Chapu, de ses réflexions et de ses études. // M. Doublemard (deuxième année) / M. Doublemard a envoyé, pour son travail de seconde année, un bas-relief : l’Enfance de Bacchus ; une tête de jeune fille, étude d'après nature ; une esquisse ronde bosse : Thésée triomphe du Minotaure. / L’Académie recommande aux pensionnaires et ne cessera jamais de leur recommander l’étude de l’antique, mais l’étude libre, féconde, inspiratrice, non l’imitation étroite et timide. Le bas-relief de M. Doublement, l’Enfance de Bacchus, a le tort de paraître un pastiche de l'antique ; l’étude directe de la nature ne s'y fait pas assez sentir, mais il est d’une disposition large et d’une bonne entente de plans. Nous sommes certains que M. Doublemard donnera à l’avenir, dans ses compositions, une part plus grande au sentiment qui lui est propre. / La tête d'étude, d'après une jeune fille, présente dans la forme générale un caractère agréable de naïveté. / L'esquisse représentant Thésée vainqueur du Minotaure est bien conçue et d’un bon aspect. / Le travail de M. Doublemard nous autorise à compter pour l’année prochaine sur un envoi qui ne lui méritera que des éloges. // Il nous reste un douloureux devoir à remplir. Les travaux de M. Bonnardel, enlevé il y a un an à nos espérances et à notre affection, nous sont parvenus cette année, et nous n’avons pu voir sans une profonde émotion ces derniers [p. 31] souvenirs, cette dernière expression d’un talent frappé dans sa fleur. Nous dirons peu de mots de son esquisse : les Vierges sages et les Vierges folles ; plusieurs figures de ce travail sont bien conçues et bien disposées. Nous avons hâte de parler de son groupe représentant Notre-Dame de Pitié. / En traitant ce sujet, souvent représenté par les maîtres, M. Bonnardel a sur rester original. Nous avons contemplé ce beau groupe, d’une expression pathétique, d’un sentiment véritablement religieux, et nous avons senti plus vivement encore la perte que vient de faire notre école. Nous entourons de notre affliction l’œuvre remarquable qui conserve la mémoire d’une jeune vie si promptement éteinte, et où se réunissent de touchants souvenirs. M. Bonnardel avait à peine ébauché le marbre quand la mort est venue le frapper. Ses amis, ses condisciples ont voulu achever son ouvrage. L’Académie a déjà à ces jeunes artistes combien elle est touchée de leur pieuse collaboration ; elle donne aujourd’hui à ces mains dévouées, à ces soins fraternels la part d’éloges qui leur revient dans l’exécution de ce travail important. // […] [p. 40] L’École de France à Rome a donc encore cette année produit des fruits, sous la savante direction du maître éclairé qui la gouverne. L’Académie répétera aux jeunes lauréats : fortifiez-vous par le travail, fécondez d’heureuses qualités, demandez à l’étude pleine de charme de la nature le secret d’exprimer tour à tour la force et la grâce, la finesse et la grandeur en restant vrais et naïfs, en restant l’expression de vous-mêmes. Étudiez toujours les œuvres des maîtres, pour élever votre âme à la hauteur de leur beauté et la remplir du parfum de leur poésie.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut de France, 4° AA 34 (usuel), 1857, tome 27, p. 27-49
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Rédacteur
France Lechleiter