[1846, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de sculpt [...]
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Description
[1846, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de sculpture de 1846
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Raoul-Rochette, Désiré
PAGE DE TITRE : Institut royal de France. Académie des Beaux-Arts, séance publique annuelle du samedi 10 octobre 1846, présidée par M. Ramey, Président
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 10/10/1846
Rapport imprimé sur les envois de sculpture de 1846
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Raoul-Rochette, Désiré
PAGE DE TITRE : Institut royal de France. Académie des Beaux-Arts, séance publique annuelle du samedi 10 octobre 1846, présidée par M. Ramey, Président
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 10/10/1846
Descriptions
Transcription :
[p. 54] Nous regrettons d'avoir à signaler encore dans l'envoi de la sculpture un défaut d'études sérieuses, qui ne se fait que trop apercevoir à la faiblesse des ouvrages ; et nous ne cesserons de rappeler nos jeunes statuaires à l'observation d'un devoir auquel est attaché tout l'avenir de leur talent. // M. Diebolt / Une statue de Sapho entreprise par M. Diebolt pour son travail de quatrième année, n'a pu faire partie de l'exposition, parce que le modèle en plâtre, nécessaire pour [p. 55] l'exécution en marbre, a dû rester à Rome. L'Académie n'a donc rien cette année de M. Diebolt qu'une esquisse, où l'auteur a voulu représenter l'Enlèvement de Déjanire. Le sujet n'est pas bien rendu, en ce que la femme devrait être portée sur le centaure et non traînée à pied, comme elle l'est dans cette esquisse ; ce qui produit un arrangement de deux figures malheureux. L'artiste a fait d'ailleurs un abus blâmable d'un accessoire, comme le rocher, qui ne devrait jamais prendre tant d'importance. On le dit à regret : l'esquisse de M. Diebolt n'offre, dans un sujet si favorable à la statuaire, qu'un groupe froidement senti, qui manque de goût et de caractère. // M. Godde / M. Godde a envoyé pour son travail de quatrième année une figure qu'il a intitulée un Berger. C'est une figure si mal composée et d'une exécution si faible, qu'on s'abstient d'entrer dans des critiques de détail mais l'intérêt même qu'elle porte à nos jeunes artistes, oblige l'Académie à dire à M. Godde, que c'est le manque d'étude, trop sensible dans cette statue qui a produit la nullité de l'ouvrage ; et le même sentiment fait espérer à l'Académie que cet utile avertissement ne sera pas perdu pour l'auteur. // M. Cavelier / Les trois morceaux que M. Cavelier a produit à l'exposition de cette année, et qui signalent, de la part de l'artiste, des efforts louables, donnent lieu à des observations de plus d'un genre. [p. 56] Tobie, statue en plâtre, n'est pas une figure conçue d'une manière sculpturale, en ce qu'elle se présente, en raccourci sous plusieurs aspects. On pourrait dire aussi que ce n'est pas le personnage de Tobie qui est rendu dans cette figure d'un adulte, occupé à retirer de l'eau un poisson, sans rien qui réponde au caractère biblique du sujet. Après ces observations, qui portent sur la composition, l'Académie se plaît à louer, dans la figure de M. Cavelier, une exécution large, quoiqu'un peu molle dans quelques parties, de la vérité dans le modelé, et de l'élégance. La tête, surtout, considérée sous le rapport de la forme offre un caractère d'individualité dans une race judaïque, qui mérite des éloges ; et, à tout prendre, c'est un ouvrage qui permet de concevoir de flatteuses espérances pour l'avenir de son auteur. L'esquisse du même artiste est un sujet allégorique, la Mort arrêtant les hommes de talent sur le seuil de la Gloire et de l'Immortalité. Ce qui frappe au premier aspect dans cette esquisse, c'est qu'elle est composée dans des conditions qui conviennent plutôt à la peinture qu'à la statuaire. La figure principale, d'après la place qu'elle occupe au centre de la composition, la divise en deux moitiés, qui ne se correspondent pas, ni pour le nombre des figures, ni pour la distribution des masses, ni pour la richesse des détails. Il y a donc là un défaut d'harmonie sensible et le choix du sujet qui était beau et qui a pu être produit par une intention touchante, pouvait fournir une composition plus heureuse, si l'artiste s'était davantage inspiré des données antiques. La Tête du Dante ne remplit pas l'objet que s'est proposé l'Académie, en demandant à nos jeunes pensionnaires statuaires des têtes [p. 57] d'étude, c'est à dire, des têtes exécutées d'après nature, tout en exprimant un sujet. Or cette condition ne se trouvait pas dans le portrait du Dante, qui ne reproduit qu'un type consacré par la tradition. La faute commise ici par l'artiste a eu le résultat qu'elle devait avoir, en ce que son travail ne porte pas l'empreinte de la nature. Il y a d'ailleurs, dans cette tête, un défaut d'ensemble, en ce que, vue de profil, elle est démesurément large ; et le modelé manque de fermeté et d'étude. // M. Maréchal / M. Maréchal a exposé deux morceaux, un bas-relief en plâtre, représentant, d'après la tragédie de Sophocle, le Reconnaissance d'Électre et d'Oreste, et une Tête d'étude en marbre. Le bas-relief manque du caractère grec du sujet ; la composition en est insignifiante et froide, et l'exécution est entièrement dépourvue d'étude. / La Tête d'étude se recommande par quelques parties finement modelées et par un travail du marbre exécuté avec soin. Mais on regrette que l'artiste n'ait pas rempli l'obligation d'exprimer un caractère. // M. Lequesne / On sait que le travail imposé au pensionnaire sculpteur pour sa première année, est la copie en marbre d'une statue antique. En choisissant pour sujet de cette copie le célèbre Faune Barberini, M. Lequesne a fait preuve d'un zèle que [p. 58] l'Académie se plaît à reconnaître ; car il y avait là un travail considérable et difficile. Mais nous ne pouvons nous dispenser de joindre une observation à cet éloge, c'est que la copie demandée à nos pensionnaires doit être exécutée d'après un antique dont l'original soit à Rome afin que l'artiste soit en mesure de restaurer lui-même les parties qui peuvent manquer au monument antique. En copiant le Faune Barberini qui orne aujourd'hui le Musée de Munich, M. Lequesne s'est donc privé lui-même de l'avantage de s'inspirer du marbre antique et il n'a pu faire preuve de l'habileté que l'Académie voudrait voir acquérir à nos jeunes artistes, en s'exerçant à restaurer eux-mêmes le modèle qu'ils reproduisent. Sauf cette observation, on ne doit que des éloges à la copie de M. Lequesne qui est d'une exécution très satisfaisante.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1846, tome 16, p. 54-58
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives :
p. 54-58
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1846, sculpture£ Notice créée le 25/07/2002. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Christiane Dotal.
Rédacteur
Christiane Dotal