[1858, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1858TYPE : rap [...]
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Description
[1858, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1858
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Flandrin, Hippolyte
PAGE DE TITRE : Séance du 11 septembre 1858.
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 11/09/1858
Rapport sur les envois de peinture de 1858
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Flandrin, Hippolyte
PAGE DE TITRE : Séance du 11 septembre 1858.
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 11/09/1858
Descriptions
Transcription :
M. Delaunay (première année) / Pour sa première année envoie deux petites figures d'étude qu'il appelle la leçon de flûte. Dans cette bonne composition d'un sentiment vrai et naïf, les deux figures bien assemblées par les lignes générales, sont encore reliées par l'heureux rapport de l'expression des têtes ; quoiqu'on puisse reprocher un peu de monotonie dans le ton et quelque mollesse dans le modelé des articulations, l'exécution est simple, bonne, et l'Académie voit avec beaucoup de satisfaction ce 1er travail de M. Delaunay. En examinant son dessin d'après la frise du Parthénon, bien que tout soit bon dans Phidias, on regrette qu'il n'ait pas choisi un fragment moins ruiné, la cariatide de la Salle de Constantin ne redit pas suffisamment toutes les qualités du modèle ; la figure d'après l'Incendie du Bourg est d'un dessin énergique et fin. En thèse générale nous ferons remarquer que MM. les Pensionnaires n'attachent pas assez d'importance à cette nature de travaux. // M. Clément (première année) / Envoie une figure d'étude d'un sentiment fin et naïf, d'une jolie lumière, d'une exécution simple et vraie ; c'est un bon début. Ses deux dessins d'après l'Incendie du bourg et la frise du Parthénon, n'ont pas l'élégance de proportions qui caractérisent leurs modèles et sont d'une exécution un peu lourde et molle. Nous voulons attribuer cette apparente négligence à l'état de souffrance dans lequel ce pensionnaire a été quelque temps. // M. Giacomotti (troisième année) / Ce pensionnaire, qui a eu le malheur d'être longtemps malade, nous adresse une figure qu'il intitule saint Vincent de Saragosse. Cette figure, d'un bon ensemble, offre des parties assez bien exécutées et d'une bonne couleur ; mais on regrette l'adjonction des figures d'anges, qui ont de la crudité dans le ton, et dont l'exécution sent trop la pratique. Son esquisse, qui représente Agrippine quittant le camp de Germanicus, est d'un beau ton, mais laisse à désirer sous le rapport de la composition, car le mouvement des figures n'a pas l'impulsion générale propre à exprimer le sujet. // M. Maillot (troisième année) / Adresse pour sa copie un dessin grand comme l'original du tableau de Raphaël représentant saint Luc, peignant la Vierge. Les bonnes qualités de ce dessin nous font regretter que malgré le fâcheux état dans lequel était alors ce tableau, ce pensionnaire n'ait pas exécuté ce travail en peinture car il eût été bien précieux d'avoir, de ce bel ouvrage, une reproduction complète et durable. / M. Maillot envoie aussi une esquisse intitulée : Martyr de sainte Juliette. Les lignes sont annulées par l'effet, qui confond et mêle tous les plans. Dans sa copie d'une figure d'enfant par Raphaël, le caractère des formes est rond et lourd, l'expression si vive et si pleine de feu qui anime la tête du modèle n'est pas rendue et chose qui tient peut être à la différence des moyens d'exécution, le ton est noir et ne rend pas complètement celui de la fresque. // M. Lévy (troisième année) / Pour son dernier envoi, M. Lévy, qui n'a que trois années de pension, a fait un tableau représentant le Souper libre, ou dernier repas des martyrs chrétiens. Cette scène, dont la pensée est belle, demandait dans son exécution plus de force et d'énergie, car c'était là l'un des principaux caractères de la physionomie romaine. L'action pouvait être plus soutenue en mesurant mieux la part que chacun y devait prendre, ainsi les chrétiens qui entourent la table, ne participent pas assez aux sentiments élevés exprimés par le saint, et la foule des spectateurs n'en reçoit pas une impression assez déterminée ; mais le sujet, nous l'avons dit, est bien choisi, les lignes sont heureuses, la figure du saint, bien placée, a de la noblesse et de l'autorité dans le geste, son ajustement est beau, d'une exécution large et souple ; enfin l'Académie reconnaît dans cet ouvrage de grands progrès dont elle félicite M. Lévy, et elle espère que ce jeune artiste saura conserver et suivre à Paris la bonne impulsion reçue de son trop court séjour à Rome. // M. Bernard (troisième année) / M. Bernard envoie pour sa dernière année un paysage dans lequel il a placé pour un sujet la Fuite de Néron. Des lignes brisées, des plans multipliés, ôtent à cet ouvrage le caractère de grandeur et de solennité d'une nature que le sujet choisi permettait de copier. Mais on remarque dans l'exécution des détails heureusement étudiés de la vérité dans le ton, et l'Académie reconnaît que les efforts de ce jeune artiste ont amené de véritables progrès. L'Académie a reçu cette année une bonne impression de l'examen des travaux des pensionnaires peintres. Elle est heureuse de l'exprimer ici et elle espère que ce sera pour eux un encouragement et une preuve de l'intérêt avec lequel elle suit leurs efforts et constate leurs progrès.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Académie des beaux-arts, 2 E 12, p. 331-333
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1858, peinture£ Notice créée le 20/09/2002. Notice modifiée le : 04/04/2017. Rédacteur : Pierre Serié.
Rédacteur
Pierre Serié