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[1806-1809, peinture, rapport Institut primitif]Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 180 [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:46 (il y a environ 3 ans)
Type de document
Description
[1806-1809, peinture, rapport Institut primitif]
Rapport primitif de l'Institut sur les envois de 1806, 1807 et 1808 expédiés et examinés en 1809, peinture
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Lebreton, Joachim
PAGE DE TITRE : Rapport sur les études peintes par les pensionnaires de l'Académie de France à Rome, d'après l'examen qui en a été fait par la section de peinture de la Classe des beaux-arts de l'Institut
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1809
COMMENTAIRE : le rapport académique examine les envois arriérés de 1806 (année 1805-1806), 1807 (année 1806-1807) et 1808 (année 1807-1808) réceptionnés à Paris en 1809.
Descriptions
Transcription : 
[r°] M. Heim / La figure du pasteur buvant à une fontaine est heureusement composée, vigoureusement peinte, d'un bon effet et bien coloriée ; le haut du corps les mains et la jambe sont rendus avec sentiment ; en tout la figure serait fort bien ensemble, si elle n'était trop étroite dans la partie moyenne du torse ; le pied à gauche qui a de la vérité est cependant incorrect dans sa forme. On désirerait en général que les lumières fussent moins vives et moins tranchantes sur les contours ce qui détruit l'effet de la rondeur et de la saillie des corps ; que les ombres fussent moins noires et plus en rapport avec le ton local des chairs, des draperies et des terrains. Le fond du tableau a de la grandeur et de l'originalité. Le petit groupe de pasteurs sur un plan reculé est d'un bon style, ingénieusement pensé, mais incorrect de dessin ; il est dommage aussi que M. Heim, ait placé sur son terrain plusieurs points de lumière trop brillants qui produisent un espèce de cliquetis, et nuisent beaucoup à l'effet général de son tableau ; mais malgré ce qui laisse à désirer, ce tableau fait honneur à M. Heim. // M. Ingres / L'on a trouvé dans la figure d'Œdipe de M. Ingres des parties correctement dessinées, bien peintes et rendues avec vérité ; mais on désirerait dans toute la figure plus de dégradation de lumière et de couleur ; la tête est d'un ton pâle qui n'a point de rapport avec tout [rayé : le] le reste de la figure et elle manque de noblesse ; les mains sont finement dessinées et bien peintes ; il est dommage que par la manière dont elles sont disposées, elles forment deux lignes en équerre qui ne sont pas heureuses. La cuisse et la jambe droite sont bien peintes et d'un dessin vrai ; si le rocher eût été d'un ton plus coloré et plus solide, cela aurait donné plus de valeur aux chairs qui ne prennent pas un parti décidé sur les objets environnants. [v°] C'est une faute de perspective de n'avoir pas indiqué le lointain dans le fond du tableau ; car le pied gauche et la partie du rocher sur lequel il pose étant vu en dessous, les lignes doivent tendre au point de vue qui ne peut être que sur l'horizon. Dans la figure de la femme coiffée d'une espèce de turban, on a remarqué des parties finement dessinées, bien peintes et rendues avec vérité ; mais on aurait désiré dans ce tableau un parti d'effet plus décidé ; on ne devine pas bien d'où vient la lumière ; le reflet du corps perce avec le fond du linge dans la demi-teinte, et la figure ne porte point d'ombre sur le plan où elle est assise ; le rideau qui forme une ligne droite et sombre sur le devant du tableau n'est pas heureusement placé. En considérant le talent que M. Ingres montre dans ses ouvrages, on désirerait qu'il se pénétrât d'avantage du beau caractère de l'antiquité et du style grand et noble que doivent lui inspirer les belles productions des grands maîtres des beaux temps de l'École Romaine. // M. Granger / Le mouvement de la figure du guerrier aux Thermopyles est équivoque ; il paraît vouloir se soulever pour lire l'inscription gravée sur le pilier, mais le corps ne pourrait pas se soutenir même momentanément dans cette attitude, la tête manque d'expression, le derrière du casque est trop petit, et le col qui ne s'attache pas bien avec le corps est trop renversé en arrière. On remarque dans cette figure un pinceau soigné, mais privé de sentiment. Le pied gauche est maniéré dans la forme et mal attaché. Si la draperie rouge volante eût été d'un ton moins cru, elle aurait fait mieux valoir les chairs, on voudrait aussi que les cheveux ne fussent pas fait de manière à imiter plutôt le travail du marbre que la nature. Le rocher qui fait fond à la figure est trop égal de lumière et de couleur, ce qui le fait paraître sur un plan géométral et nuit à l'effet du tout ensemble. Dans la figure du guerrier Phrygien, il y a des parties bien senties et bien peintes dans le torse, mais la tête n'est pas assez [r°] animée pour l'action de la figure et le caractère n'est pas assez heureux. Le bras droit et les jambes sont faibles pour le corps, elles sont rondes et manquent de caractère, et de vérité ; généralement la teinte des carnations est égale, lourde, et manque de transparence et de vie ; les cheveux sont lourds, le bonnet phrygien n'est pas d'une bonne forme et le fond nuit plus à la figure qu'il ne la fait valoir. // M. Boisselier / Les deux figures d'hommes qui combattent des serpents ont de l'action et sont facilement peintes, on reproche à M. Boisselier des incorrections de dessin particulièrement dans les bras en avant et les jambes de ses figures ; de l'exagération dans les formes, ainsi que dans les ombres et le reflet qui sont plutôt une couleur de convention que celle de la nature ; dans tout ce tableau les lumières sont étroites, se disputent et ne produisent pas un heureux effet. La figure du berger appuyé sur un tombeau est mieux entendue pour l'effet général, il y a des parties grassement peintes, mais d'une forme lourde et un peu ronde ; on voudrait trouver dans ces deux études plus de correction et de vérité dans le dessin, et dans le coloris un ton moins égal, plus de dégradation de lumière, et moins de crudité dans les fonds qui sont cependant peints facilement et avec fermeté. // M. Odevarre [sic] / Le tableau de David combattant le géant Goliat [sic] offre des incorrections générales de dessin qui ne sont rachetées ni par le coloris, ni par l'entente de l'effet. Le fond du tableau est ce qu'il y a de mieux. La figure de femme sortant du bain est un peu mieux dessinée, la tête et les mains sont rendues avec finesse, ainsi que la draperie du linge transparent, mais l'ombre de toute la figure est d'une teinte égale et terreuse que ne donne pas la nature. La treille en feuillage est faite avec soin, mais tous ces petits détails nuisent à l'effet du tableau. Le tableau d'Achille et Thétis n'est pas heureusement composé, il est incorrect de dessin et sans caractère d'un ton lourd et égal. La figure de Thétis manque de grâce, elle est roide [sic], et sa [v°] draperie qui ne participe point de l'air forme dans ce tableau une tache sombre qui ne produit pas un bon effet. En général, on a remarqué avec peine que l'envoi des études en peinture de cette année est un des plus faibles que l'on ait vu depuis longtemps. [...] // Signé Vincent, Regnault, Bervie Visconti, Lebreton, Ménageot, rapporteur. Certifié conforme Le Secrétaire Perpétuel Joachim Le Breton.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 5 E 4
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, primitif, 1809, peinture£ Notice créée le 16/08/2002. Notice modifiée le : 16/07/2018. Rédacteur : Isabelle Loddé.
Rédacteur
Isabelle Loddé