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[1809-1812, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport sur les envois de peinture e [...]

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Dernière modification
15/03/2022 09:31 (il y a presque 3 ans)
Type de document
Description
[1809-1812, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport sur les envois de peinture exécutés en 1809, 1810 et 1811 réexaminés en 1812
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Lebreton, Joachim
PAGE DE TITRE : Notice des travaux de la classe des Beaux-Arts de l'Institut impérial de France pour l'année 1812 par Joachim Le Breton, secrétaire perpétuel de la classe, membre de celle d'histoire et de littérature ancienne et de la Légion d'honneur, // Lue en séance publique samedi 3 octobre 1812.
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 03/10/1812
COMMENTAIRE : ce document analyse les envois de Rome exécutés en 1809, 1810 et 1811 par les pensionnaires peintres de l'Académie de France à Rome (sauf Ingres, Granger et Odevaere). Comme les envois ont été expédiés à Paris le 1er août 1811 et qu'ils ne sont arrivés à l’École des beaux-arts qu'à la date du 28 septembre 1811, l'Académie des beaux-arts a préféré en différer leur examen. Ainsi, la séance publique annuelle du 5 octobre 1811 ne présente-t-elle qu'une nomenclature des envois tandis que la séance publique annuelle du 13 octobre 1812 reprend, avec des modifications, le rapport primitif du mois de décembre 1811.
Descriptions
Transcription : 
[p. 1] Nous ne pûmes offrir, l'an dernier, qu'une simple nomenclature des travaux de l'École impériale des beaux-arts à Rome, parce que les ouvrages de MM. les pensionnaires ne nous parvinrent qu'assez longtemps après la séance solennelle où nous devons en rendre compte au public. Quoique M. le directeur ait expédié plus tôt, cette année, le tribut annuel des études, il n'est arrivé à sa destination que le 28 septembre et il était impossible, dans l'espace de cinq jours, d'en faire un examen réfléchi. // Remettant donc encore à l'an prochain le compte des travaux de l'École de perfectionnement des arts, pendant 1812, [p. 2] nous ajouterons à la nomenclature trop stérile de 1810 et 1811 le précis des jugements que la classe a portés sur les ouvrages de ces deux années, lorsqu'ils ont été placés sous ses yeux. // Peinture // Nous avions annoncé, dès 1809, que les pensionnaires peintres, cédant à une influence dangereuse, recherchaient une simplicité exagérée qui rétrogradait vers l'enfance de l'art. Cet avertissement, donné par la classe à M. le directeur de l'École, aux élèves et à S. Ex. le ministre de l'Intérieur, n'a pas été inutile ; les jeunes ont vu avec plaisir le tableau de la Mort d'Adonis, par M. Boisselier, une figure heureusement pensée, un coloris vrai et fin ; et dans sa copie de Mercure et Psyché, d'après Raphaël, qu'elle était bien dessinée et grassement peinte. Ces deux tableaux ont renouvelés les regrets que nous avaient fait éprouver la mort prématurée de ce jeune artiste. // Le tableau de l'Arrivée de Jacob en Mésopotamie, par M. Heim, a paru d'un aspect grand et large, qui rappelle les bons maîtres de l'école lombarde. La composition en est simple et neuve. La figure de Jacob a un mouvement vrai, animé, expressif ; elle est saillante et largement peinte. Il y a dans tout le tableau un bon parti d'effet, et l'exécution en est ferme. On aurait désiré plus de correction de dessin dans les bergers, et que le fond eût été plus suave, ce qui l'aurait mis plus en harmonie avec la teinte générale. La figure d'étude représentant un jeune homme, par le même, réunit la vérité du dessin à la finesse de ton. // Le petit flûteur, de M. Guillemot, a le caractère convenable au sujet, et possède par conséquent le premier mérite des arts [p. 3] d'imitation, celui d'être vrai. La tête est jolie et bien peinte. L'ensemble de cette figure est agréable, tandis que le tableau de Thésée terrassant le Minotaure et l'étude de Diomède tenant le Palladium sont dessinés et peints avec fermeté. La tête de Diomède est mieux de caractère et d'expression que celle de Thésée. On a regretté que le peintre n'ait pas varié et animé davantage ses tons. Au reste on ne peut pas lui faire ce reproche pour sa bonne copie d'après Raphaël, représentant Psyché qui se plaint à Cérès et à Junon. M. Guillemot s'est, au contraire, tenu en garde contre le ton de couleur rouge et uniforme qui règne dans cette fresque. Son dessin d'un Combat des Grecs et des Troyens a du style et de l'expression. // On a examiné trois tableaux de M. Blondel, dont les sujets sont : une figure d'étude, représentant Un jeune homme qui se lave les pieds au bord d'une fontaine, La mort du jeune Hyacinthe, au moment où Apollon pleure sur son corps, et une copie du Christ au tombeau (de San Pietro in Montorio). // On voudrait, dans le premier, un peu plus de fermeté de dessin. Le second est bien composé et d'un pinceau agréable. La tête d'Apollon est noble et expressive. La figure d'Hyacinthe exprime bien l'affaissement d'un homme qui expire, mais le dessin pourrait en être plus correct et d'un style plus élevé surtout vers le bas du torse et l'attache des cuisses. Le Christ au tombeau est très bien peint ; l'exécution en est ferme, le coloris est vigoureux. Cette copie, qui donne une idée très exacte de l'original, fait honneur à M. Blondel. // Le tableau d'étude de M. Langlois représente Cassandre qui vient d'être outragée par Ajax, aux pieds de la statue de Minerve. La tête de la fille de Priam a de la noblesse, de l'expression et de la grâce. Les draperies et les accessoires du tableau sont vivement et finement rendus. La partie du fond, éclairée par la lune et par l'incendie de Troie, produit un [p. 4] contraste très piquant avec le ton chaud de tout le reste du tableau et sert en même temps à en expliquer le sujet. On a remarqué quelques négligences dans la perspective, et quelques défauts de détails ; l'auteur en est maintenant averti ; mais ces taches légères n'ont point empêché de sentir tout le mérite d'un ouvrage qui, étant le fruit de la première année de séjour de M. Langlois à Rome, lui présage de beaux succès, lorsqu'il aura terminé le cours entier de ses études. // Ainsi l'état de la peinture à l'École impériale de Rome est satisfaisant et nous pourrions promettre qu'il le sera bientôt davantage. // Nous passerons sous silence les ouvrages de trois pensionnaires, parce que les éloges ne compenseraient pas les critiques ; ils connaissent l'opinion motivée de la classe et peuvent en profiter. D'ailleurs, quelques fondés que soient les reproches qu'on puisse faire à leurs manières et à leurs ouvrages, ne serait-il pas injuste de flétrir leur jeunesse par une censure qu'ils peuvent encore effacer ? L'intérêt de l'art exige que la classe fasse connaître aux élèves toutes leurs erreurs, et qu'elle remarque leur progrès ; mais la sévérité paternelle renferme dans le sanctuaire de la famille les conseils austères et les réprimandes. "
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 4ème classe des beaux-arts, 1803-1816 (1812)
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1812, peinture£ Notice créée le 23/05/2002. Notice modifiée le : 18/05/2018. Rédacteur : Isabelle Loddé.
Rédacteur
Isabelle Loddé