PV Noël des Vergers 1867 n°075
Commissaire-priseur
N° PV : 75
N° catalogue : 139
Prix : 16 francs
Description du catalogue de vente Noël des Vergers (1867) :
139. — Stamnos, retouches brunes. Fouilles de 1850.
Hauteur 0 m 40.
Hercule au tombeau de Pholus, de Croton ou d'Icare.
— «Il arriva quelque chose de singulier à Pholus, l'ami d'Hercule ; car, pendant qu'il donnait la sépulture aux centaures tués dans le combat, il se blessa d'une flèche qu'il avait arrachée du corps de l'un d'eux, et il en mourut. Hercule l'ensevelit magnifiquement sous une montagne, tombeau plus glorieux qu'une stèle richement ornée. » (Diodore de Sicile, IV, 12.) Ce fait est également mentionné par Apollodore (liv. II, ch. v, 5).
— « Hercule tua involontairement Croton, lui fit des obsèques magnifiques, et lui éleva un tombeau. » (Diod. Sic., IV, 24.)
— « Ayant abordé à l'île Dolichée, il y trouva le corps d'Icare qui y avait été apporté par les flots ; il lui donna la sépulture, et changea le nom de l'île en celui d'Icarie. » (Apoll., II, v, 3.)
C'est l'un de ces faits que représente notre vase, peut-être plutôt un des derniers, puisqu'il est dit que Pholus eut une montagne pour tombeau. Mais la difficulté de représenter cette montagne a pu faire manquer l'artiste à l'exactitude de la tradition. Les monuments et les textes de l'antiquité nous montrent fréquemment des divergences considérables.
Hercule imberbe et entièrement nu, la tête ceinte d'un diadéma, est assis sur une base surmontée d'une stèle. Le héros a les cheveux crépus, détail exprimé par de petits globules noirs légèrement en relief. Un baudrier soutient son corytus ; l'arc et la dépouille du lion
sont déposés sur la base à côté de lui. Il appuie sa main gauche sur sa massue, et de la droite présente un dépas à une femme coiffée d'un cécryphale et vêtue d'une tunique talaire, qui verse une libation au héros. Un troisième personnage est debout derrière cette femme.
Une partie de son vêtement et l'extrémité du fourreau de son épée sont seuls antiques.
Revers. Un satyre nu, de face, entre deux éphèbes drapés.
Malgré son mauvais état de conservation, ce vase se fait remarquer par la beauté de ses figures.