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[1830, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de peintur [...]

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Dernière modification
15/03/2022 09:30 (il y a plus de 2 ans)
Type de document
Description
[1830, peinture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de peinture de 1830
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Anonyme
PAGE DE TITRE : Rapport sur les ouvrages envoyés de Rome par MM. les Pensionnaires de l'Académie de France, lu à la séance publique de l'Académie royale des Beaux-arts le samedi 30 octobre 1830 par M. Lebas
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1830
Descriptions
Transcription : 
Messieurs, La révolution aussi soudaine que glorieuse qui vient de régénérer notre belle patrie et d'établir le trône sur l'amour de la nation, ne sera pas inutile aux arts. Il nous appartient donc, comme artistes, de saluer cette ère qui commence et d'y trouver le gage de nouveau succès et de nouvelles palmes pour notre gloire nationale. Combien cet avenir ne s'offre-t-il pas à nous sous l'aspect le plus prospère, quant nous voyons placé sur le trône un prince ami des arts, auxquels il a dû ses consolations dans l'infortune et ses plus douces jouissances dans le bonheur ! Combien la protection qu'il se plaît à leur accorder et qu'il regarde comme un des plus beaux droits de sa couronne, ne sera-t-elle pas salutaire, quant nous trouverons dans le prince appelé à récompenser les talents ce goût éclairé qui donne à la récompense le prix d'un éloge, ce patriotisme qui dirige les inspirations de l'artiste vers les pensées grandes et généreuses ; enfin, cet esprit de noblesse qui emploie les arts sans les asservir et les protège sans les enchaîner ! Un tel espoir ne peut qu'enflammer d'un nouveau zèle nos jeunes artistes et donner une impulsion plus vive encore à des travaux déjà féconds en heureux résultats. L'Académie se félicite donc de pouvoir exprimer toute sa satisfaction sur la bonne direction des études et sur le mérite des ouvrages de MM. les Pensionnaires qui en général ont pris à tâche de remplir dignement leurs obligations. Ces travaux, sans doute, ne sont pas à l'abri de la critique, mais celles que, par devoir, l'Académie est amenée à exercer, est toute de bienveillance ; ce sont des conseils dictés par l'intérêt qu'elle prend aux succès des jeunes artistes, l'espoir de notre école. Ce devoir, l'un des plus importants de l'Académie, devient pour elle doux et facile, lorsque son examen a lieu sur des ouvrages dans lesquels elle se plaît à reconnaître les efforts tentés par MM. les Pensionnaires pour mériter les suffrages et répondre aux bienfaits du gouvernement. Le petit nombre d'ouvrages envoyés l'année dernière par MM. les Pensionnaires peintres avait fait naître sur le zèle qu'ils mettent à remplir leurs obligations quelques doutes que l'Académie était loin de partager. Elle était informée au contraire que de vastes sujets avaient été entrepris par plusieurs d'entre eux, qu'ils n'avaient pu les terminer dans la même année et qu'ainsi il convenait plutôt de louer leurs efforts généreux que de les accuser d'avoir apporté de la négligence dans l'accomplissement de leurs devoirs. Le nombre et le mérite varié des ouvrages dont se compose le dernier envoi sont venus confirmer l'opinion de l'Académie. C'est avec une satisfaction bien vive que nous citerons ici textuellement un passage de la lettre adressée par M. Horace Vernet à l'Académie en lui annonçant le départ de Rome des travaux faits par les Pensionnaires. Voici comment s'exprime M. le directeur : " L'Académie aura à se prononcer sur les ouvrages exécutés à Rome en 1829. Je ne chercherai point à devancer ici son opinion, mais elle ne jugera pas hors de propos que je rende encore un plein hommage à l'artiste célèbre qui par la sagesse de ses conseils et la pureté de ses principes a préparé l'élan qui paraît se manifester aujourd'hui. Si l'exposition de Rome a eu cette fois un grand éclat, il est juste d'en rapporter la gloire à mon prédécesseur et je ne laisserai pas échapper les occasions de lui payer le tribut qui lui appartient. " L'Académie en partageant l'opinion de M. Horace Vernet croit devoir s'associer aux justes éloges qu'il donne à son prédécesseur. Elle ne doute pas qu'il continuera à soutenir pas son exemple et ses conseils une institution dont il doit connaître mieux que personne les immenses avantages et à la tête de laquelle il a si vivement ambitionné l'honneur d'être placé. // PEINTURE / M. Debay, pour sa cinquième année a choisi le sujet de la mort de Lucrèce. La composition de ce tableau est d'un aspect imposant, l'ordonnance en est bien entendue ; la variété des groupes, les mouvements des figures présentent de belles masses et de grandes lignes. Les têtes ont le caractère et l'expression convenable au sujet, l'exécution est large et facile ; elle est remarquable dans plusieurs parties et surtout dans la figure de Lucrèce. Si dans quelques autres elle n'est pas aussi soutenue, il suffit de les comparer à celle que nous venons de citer pour reconnaître quelles ne sont pas terminées et que les moyens ne manquent pas à l'auteur pour donner à son tableau toute la perfection dont il est susceptible. / M. Bouchot, pour sa cinquième année a envoyé un tableau représentant Silène surpris par les bergers. Ce sujet, d'un genre gracieux, est d'un effet agréable. Si le dessin, dans quelques parties, laisse à désirer un peu plus de correction dans les formes, ce léger défaut est suffisamment racheté par les qualités que l'on reconnaît dans la couleur, l'harmonie et l'exécution de ce tableau. Les têtes sont d'une expression vive et spirituelle, le paysage touché avec une grande facilité et peut-être un peu trop brillant et d'un ton local qui nuit au coloris des chairs. / Le tableau envoyé par M. Larivière pour sa cinquième année représente la peste à Rome sous le pontificat de Nicolas V. Ce sujet intéressant a fourni à M. Larivière les moyens de développer les ressources de son talent. La scène est grande et pathétique, l'exécution franche, le coloris brillant et vrai, l'ensemble d'une belle harmonie. Dans la partie supérieure du tableau, la tête du souverain pontife est très remarquable ; les prélats dont il est accompagné présentent la dignité et la gravité qui convient à leur caractère. Sur le devant du tableau, l'épisode d'un religieux enlevant un enfant qui vient de rendre le dernier soupir sur les genoux de sa mère expirante et du plus touchant intérêt. Les autres personnages attaqués de la peste sont d'une exécution énergique. En général ce grand ouvrage est fait pour placer son auteur au rang de ceux sur lesquels on a droit de compter pour soutenir la gloire de notre école. / M. Norblin, pour sa quatrième année, avait à faire la copie demandée par le règlement. On le félicite d'avoir fait choix d'un tableau de la Vierge de Foligno. L'étude de ce bel ouvrage de Raphaël, si remarquable par la vérité du coloris, doit être très avantageuse pour M. Norblin qui l'a consciencieusement copié. L'esquisse arrêtée d'un grand sujet doit compléter le travail de la quatrième année. M. Norblin a rempli cette obligation en traitant la mort de Phalaris. Cette composition, exécutée en grand, peut prêter à de beaux développements et produire un ouvrage remarquable. / M. Féron, pour sa troisième année, a fait une étude représentant un jeune chasseur au repos. La pose de cette figure est simple et naturelle. La couleur est bonne. On désirerait que le choix des formes fût plus heureux. On doit cependant des éloges à M. Féron pour s'être maintenu dans une bonne direction d'étude. / M. Dupré, pour sa deuxième année, présente une scène de naufrage. On voit avec plaisir les progrès marquants qu'il a fait depuis son dernier envoi. Son groupe, quoique un peu froid, ne manque pas de grâce. Le dessin a plus de finesse que de force. La figure du jeune homme est bien étudiée et peinte avec soin, celle de la jeune fille manque d'action et le ton général des chairs est trop clair. / M. Giroux, pour sa troisième année a représenté la vue d'un site agreste prise à Casa Prota, dans la campagne romaine dite la Sabine. Ce paysage confirme les belles espérances que les précédents envois de M. Giroux avaient fait concevoir. Le choix du site est peu pittoresque, mais il règne une grande vérité et une grande intelligence d'effet. Le ciel est bien, les montagnes à l'horizon s'éloignent insensiblement et sans contraste affecté. Les devants de ce tableau prennent plus d'éclat, peut-être le terrain est-il un peu trop clair. Les figures, bien composées, contribuent à enrichir le paysage dont l'exécution est facile et large, sans négligence. Le mérite de cet ouvrage fait regretter qu'une maladie grave n'ait pas permis à M. Giroux d'exécuter le tableau de sa composition qui devait compléter les études de sa dernière année. En résumé, cette exposition très remarquable par les ouvrages dont elle se compose est d'autant plus intéressante qu'elle offre une variété singulière dans les différents talents de leurs auteurs.
Localisations
Cote / numéro : 
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1830-1831, tome 8, p. 4-14 (1830)
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives : 
Séance publique annuelle du samedi 30 octobre 1830 présidée par M. Galle ; Institut de France, Académie royale des beaux-arts, Paris, Institut royal de France, 1830, Imprimerie de Firmin-Didot Frère
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1830, peinture£ Notice créée le 03/08/2004. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Florence Colin.
Rédacteur
Florence Colin