[1834, peinture, rapport Institut primitif 3]Rapport sur les envois de peinture de 1834TYPE : rappor [...]
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Description
[1834, peinture, rapport Institut primitif 3]
Rapport sur les envois de peinture de 1834
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Drölling, Michel-Martin
PAGE DE TITRE : Par M. Drölling
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1834
Rapport sur les envois de peinture de 1834
TYPE : rapport de l'Institut de France - primitif
AUTEUR : Drölling, Michel-Martin
PAGE DE TITRE : Par M. Drölling
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1834
Descriptions
Transcription :
M. Bézard a envoyé pour sa quatrième année une copie d'après le possédé du Dominiquin et une esquisse peinte de grande dimension représentant les crimes des hommes chassant la justice divine. M. Bézard a fait sa copie à la détrempe dans l'intention probable d'imiter plus complètement la couleur de la fresque et sous ce point de vue il a parfaitement réussi ; cependant je pense que ce n'était pas là le but principal qu'il devait se proposer d'atteindre mais plutôt celui de produire fidèlement le caractère de l'original dans le rapport du dessin et en cela la copie de M. Bézard laisse à désirer dans plusieurs endroits. Quant à l'esquisse de M. Bézard, le sujet allégorique ne me paraît pas heureux car en effet, la justice divine ne peut pas être chassée, sa divinité peut susprendre sa justice ; mais aussitôt qu'elle apparaît aux hommes, elle accomplit sa mission sans obstacles, maintenant sous le rapport artistique, cette production que M. Bézard appelle esquisse me semble plutôt un tableau de médiocre exécution, sa composition en est très bonne mais sans effet ; les lignes des figures allégoriques ne sont pas très heureuses. / M. Schoppin [sic] a envoyé pour sa deuxième année une jeune femme peinte avec une chèvre [sic]. Ce groupe est très heureusement composé et bien exécuté. Le ton général du tableau est lourd et noir ; ce défaut se remarque surtout dans le paysage. M. Schoppin a envoyé en outre de ses obligations, un tableau représentant Charles IX signant l'ordre du massacre de la Saint Barthélemy. Ce tableau a les mêmes défauts que le précédent comme couleur et comme effet, les têtes manquent d'expression, surtout celle de la reine. Le roi ressemble plutôt à un voleur pris sur le fait qu'à Charles IX et enfin (il est fâcheux de le dire) ce qu'il y a de mieux fait dans le tableau c'est sa carabine qui est sur le premier plan. Je terminerai en disant à M. Schoppin qu'il doit ne pas oublier le but de ses études en Italie, celui d'y étudier la nature qui est si belle et si puissante dans ce beau pays, qu'il doit s'y affranchir de l'influence de la mode ; car tout en reconnaissant son empire sur la direction ou pour mieux dire sur l'emploi des arts en France il doit savoir aussi que cette mode change souvent et que par conséquent l'élève qui veut devenir un véritable peintre d'histoire et non pas peintre d'une histoire doit sérieusement s'occuper dans le recueillement de son séjour en Italie de s'instruire dans son art afin que de retour en France il puisse en faire l'application [ajouté au crayon : traiter également bien toute espèce de sujet] à toute espèce de sujet et pouvoir les traiter également bien. / M. Signol a envoyé pour sa troisième année un tableau représentant le Christ au tombeau et un ange agenouillé sur ce même tombeau. M. Signol a fait de très grands progrès et la critique doit faire ici presque exclusivement place à l'éloge. Le Christ est parfaitement bien peint et dessiné. Le nuage sur lequel il est posé est exécuté avec goût. L'ange est aussi fort bien, la tête est charmante seulement la draperie qui le couvre est un peu plate on pourrait aussi reprocher à M. Signol d'avoir mis trop de rapport entre l'effet intérieur du tombeau comme valeur et qualité de ton et celui du ton de la lumière extérieure ; ce qui fait que son tableau n'a pas l'effet que l'on aurait désiré. Néanmoins malgré ces observations, l'ouvrage de M. Signol est très remarquable. / M. Flandrin a envoyé pour sa première année une figure d'étude représentant Polytès fils de Priam observant les mouvements des Grecs. Cette figure est assise sur un tombeau. Chez les anciens encore plus que chez nous, les monuments consacrés aux sépultures étaient sacrés et je pense que M. Flandrin a eu tort de représenter un fils de Priam assis sur un de ces monuments. Cela n'empêche pas [rayé : que] cette figure [rayé : soit ; mis à la place : d'être] très bien et d'avoir un accent vrai. La tête surtout est remarquable. Les cheveux cependant manquent de lumière ainsi que toute la figure. Cela vient probablement de ce que M. Flandrin n'a pas mis assez de différence comme valeur de ton entre le tombeau et les chairs de sa figure. Il y aurait aussi quelque chose à désirer comme corrections du dessin dans le col et l'épaule gauche, le fond manque d'air. Le choix de ce sujet ainsi que celui de quelques uns traités les années précédentes par les élèves de l'École de Rome pourraient engager l'Académie à leur faire observer qu'ils ne doivent [rayé : perdre de] oublier que le but de leur [rayé : études ; mis à la place : travaux] est d'y étudier la nature si belle, si forte et si variée dans ce beau pays, qu'ils doivent s'y affranchir de l'influence de la mode et tout en reconnaissant cette influence [rayé : ils doivent] on leur rappelle que // cette mode change souvent et que par conséquent, l'élève qui veut devenir un véritable peintre d'histoire et non le peintre d'une histoire doit s'occuper sérieusement dans le recueillement de son séjour en Italie de s'instruire dans les diverses parties de l'art du peintre ; afin que de retour en France, il puisse faire l'application de ces études à toutes espèces de sujets et les traiter également bien.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Académie des beaux-arts, 5 E 24
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, 1834, peinture3£ Notice créée le 08/08/2004. Notice modifiée le : 06/03/2017. Rédacteur : Florence Colin.
Rédacteur
Florence Colin