Buste conçu à mi-corps, sculpté et polychromé sur toutes ses faces : œuvre de dévotion indépendante ou provenant d'un retable.
- Identification du bois, Éisabeth Ravaud, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2005.
- Analyses de la polychromie, Anne-Solène Le Hô, Sandrine Pagès-Camagna, Centre de recherche et de restauration des musées de France, 2006.
- Étude et restauration, Dominique Faunières, 2006.
Sculpture taillée dans une pièce de bois (pin cembro dit aussi pin arolle) avec éléments assemblés.
- Traces de fixation dans l’étau de l’établi : sur la tête, percement cylindrique (diamètre 1 cm environ) ; sous la base, trois entailles (1 à 1,5 cm).
- Traces de sciage sous la base.
- Traces de fixation (présentation du 19e siècle ?) : trois clous forgés au revers, dans le dos.
- Éléments assemblés : épines de la couronne insérées dans des cavités circulaires (quelques restes des petites pièces de bois cassées pour la plupart).
- Fentes : importante fente dans l'axe médian de la sculpture, visible sur la face et le revers ; fente plus réduite sur le côté senestre.
- Faible attaque d’insectes xylophages (actuellement inactive).
- Principaux manques : épines de la couronne, éclats sur le bord inférieur de la sculpture et le bord du périzonium à dextre ; usures du bois (cheveux, liens, périzonium).
Polychromie d’origine lacunaire, avec restes d'une polychromie postérieure.
1. Polychromie d'origine :
Préparation blanche (sulfate de calcium, liant protéinique). Encollage protéinique.
- Périzonium : blanc (sulfate de calcium, blanc de plomb, liant protéinique) avec rayures vertes (glacis vert) et rouges (glacis rouge : cinabre et garance fixée sur une charge minérale -blanc de plomb et carbonate de calcium).
- Bordure du périzonium : mixtion, or.
- Couronne : vert clair et vert sombre.
- Liens : gris (couche hétérogène à grains blancs, noirs et rosés : terres riches en fer, oxydes de fer, blanc de plomb, carbonate de calcium, roche dolomitique -carbonate double de calcium et de magnésium-, noir d’os et noir de carbone).
- Cheveux, barbe, sourcils, ligne au bord des paupières : brun orangé (blanc de plomb, terres riches en fer, grains rouges contenant du cuivre, grains de garance).
- Carnations : sous-couche blanche (blanc de plomb, grains de quartz, terres, liant huileux) ; couche blanc rosé ; traces de fouet et plaies : rose ; coulures de sang : brun jaune ; gouttes de sang : rouge vif ; lèvres : gris brun.
2. Polychromie postérieure :
- Couronne : vert sombre.
- Liens : vert sombre (blanc de plomb, carbonate de calcium, terres, oxydes de fer, grains de vermillon) et brun (sulfate de calcium, blanc de plomb, terres).
- Cheveux : brun sombre (roches dolomitiques -carbonate double de calcium et de magnésium-, terres, blanc de plomb).
Cette représentation du Christ souffrant mêle les traits de deux types iconographiques. La couronne d'épines, les traces de sang et les mains croisées liées par une corde font référence au thème de l'Ecce Homo, Jésus présenté par Pilate au peuple de Jérusalem (Jean, 19, 4-5), après la Flagellation et le Couronnement d'épines. Les plaies de la Crucifixion sur les mains et le torse dénudé, vêtu du seul périzonium, rappellent la figure intemporelle du Christ de douleur (en allemand Schmerzensmann, l'« Homme de douleur »), qui dérive des représentations de la vision de saint Grégoire auquel le Christ est apparu lors de la célébration de la messe. L'évocation insistante des souffrances du supplice est traditionnelle dans le type du Christ de douleur. La sculpture offre une image symbolique de la Passion du Christ.
Autriche, Tyrol du Sud (Südtirol)
L'emploi du bois de pin cembro et certaines caractéristiques de la polychromie, en particulier la préparation à base de sulfate de calcium et la présence de roches dolomitiques, indiquent que la sculpture a été probablement réalisée dans le Tyrol du Sud (communication écrite Sophie Guillot de Suduiraut, 2007).
Origine inconnue. Collection Marcel Meyer (Paris, 1876 - Eaubonne, 1958). Legs verbal de ce dernier, transmis par sa sœur, Mme André Trèves, 1960.
p. 369 (Allemagne, 16e siècle).
p. 65 (idem).