[1823, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]Rapport imprimé sur les envois de sculpt [...]
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Description
[1823, sculpture, rapport Institut séance publique annuelle]
Rapport imprimé sur les envois de sculpture de 1823
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Huyot, M.
PAGE DE TITRE : Institut royal de France, séance publique de l'Académie royale des Beaux-Arts du 4 octobre 1823, présidée par M. le Chevalier Cartellier. Rapport sur les ouvrages des élèves pensionnaires à l'École royale de France à Rome, et des pensionnaires graveurs en taille douce à Paris
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 04/10/1823
Rapport imprimé sur les envois de sculpture de 1823
TYPE : rapport de la séance publique annuelle de l'Académie des beaux-arts
AUTEUR : Huyot, M.
PAGE DE TITRE : Institut royal de France, séance publique de l'Académie royale des Beaux-Arts du 4 octobre 1823, présidée par M. le Chevalier Cartellier. Rapport sur les ouvrages des élèves pensionnaires à l'École royale de France à Rome, et des pensionnaires graveurs en taille douce à Paris
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 04/10/1823
Descriptions
Transcription :
L’Académie a l’usage de faire comparaître tous les ans, devant le public qui a été témoin de leurs premiers succès, les élèves de l’École de Rome dans ce rapport où elle rend compte de leurs travaux, de leurs progrès et de leurs écarts. Cette continuité de surveillance est pour le gouvernement une garantie de la bonne direction des études et pour les élèves soumis à cette critique un préservatif contre le relâchement ou les excès de zèle. Tous les arts ayant concouru cette année dans les envois qui nous sont parvenus, le nombre des morceaux, qui ont réclamé l’examen de l’Académie aurait exigé pour ce rapport un espace de temps que les limites de cette séance ne nous permettent point d’y employer. C’est pourquoi nous nous bornerons à un court extrait des articles qui forment l’ensemble des jugements que l’Académie fait parvenir à l’École de Rome. SCULPTURE // Les pensionnaires sculpteurs ne le cèdent en rien dans leurs ouvrages, pour le zèle et le talent, aux pensionnaires peintres. L'Académie a trouvé du mérite dans la statue en marbre de M. Nanteuil, représentant Eurydice piquée par un serpent. Le sujet est bien rendu par la pose et le mouvement d'une figure heureuse sous tous les aspects. Le dessin en est pur, vrai et de bon goût ; il y a du moelleux dans les chairs, un ajustement agréable dans la coiffure et la draperie ; enfin un travail d'exécution qui mérite les plus grands éloges. On eût désiré néanmoins plus de vie dans la tête, qui est traitée un peu froidement, et si le serpent se fût groupé avec des fleurs, sur la plinthe et avec la jambe droite, on croit que le tout y aurait gagné, et que le sujet aurait été mieux expliqué. On doit des éloges à M. Nanteuil pour la précieuse exécution de la copie de Vénus accroupie. Il en mérite aussi pour la ressemblance, la vérité et la belle manière de faire des deux portraits qui complètent son envoi. M. Dimier a envoyé l'étude grande comme nature d'une figure modelée et moulée en plâtre, à laquelle il a donné le nom de Linus frappé par une flèche d'Apollon. On y a trouvé le motif d'une bonne figure dont le développement prêterait à l'étude, mais les formes en sont mollement arrondies, les contours indécis et l'exécution vague dans toutes les parties. Si la nature juvénile ne comporte pas des formes d'un caractère prononcé, ces formes n'en doivent pas moins être lisiblement écrites, et l'art ne doit s'y cacher que pour se mieux faire voir. Le choix que M. Lemaire a fait pour son sujet d'un Titan foudroyé, ne l'expose pas au même reproche, à beaucoup près. L'Académie ne peut que blâmer l'exagération des dimensions d'une étude qui sort autant des conditions prescrites à la fois par la lettre et par l'esprit des règlements. En assujettissant les élèves à des travaux graduels et progressifs, on veut surtout empêcher le talent de s'énerver dans des ouvrages hors de mesure avec leurs forces, et qui peuvent leur faire manquer à la fois le but auquel ils doivent tendre, et les moyens d'y parvenir. On rend toutefois justice à quelques parties de ce colosse, il y a un sentiment d'énergie dans un des bras surtout qui rappelle celui de l'Ajax enlevant le corps de Patrocle. Deux copies en marbre d'après l'antique, l'une du Tireur d'épine par M. Dimier, l'autre de l'Apolline par M. Jacquot, donnent une assez juste idée d'originaux très-connus, mais tellement multipliés par les copies, qu'il est difficile d'exciter de nouveau l'intérêt sur ces répétitions. […] L’Académie a vu cette année avec un intérêt que le public a partagé une exposition complète des ouvrages de tous les pensionnaires du roi à Rome et elle a lieu d’espérer qu’elle aura de plus en plus à se louer de leur zèle et de leurs travaux. On doit en effet attacher d’autant plus d’importance à la bonne direction des études dans cette école, qu’elle occupe le point le plus élevé de l’enseignement des arts du dessin ; que là chaque talent reçoit, si l’on peut dire, ce dernier fini qui en complète le mérite, que de là procède aussi cette influence qui s’étend sur le goût général. François Ier l’avait déjà prévu, mais sous son règne la France ne jouit de ces avantages qu’en restant tributaire de l’Italie. Louis XIV, ce prince auquel nul genre de gloire n’échappa, comprit qu’au lieu de faire venir des colonies d’artistes de l’Italie, il valait mieux en envoyer de la France, qui naturaliseraient dans leur patrie les modèles et les traditions du beau et il fonda l’École de Rome, chaque année, les élèves apportent parmi nous de quoi entretenir le feu cette noble émulation, qui, des plus hautes régions de l’imitation, descend, se communique à toutes les parties subalternes des arts de l’industrie. Il importe donc que les études d’une école aussi élevée par son objet soient maintenues dans les principes qui seuls peuvent en perpétuer les succès. Aussi l’Académie met-elle au nombre de ses plus utiles fonctions d’exercer sur les productions de cette École une vigilante et salutaire critique. En présentant aux élèves de nouvelles espérances au terme de leur carrière, elle fait entrevoir les faveurs de la protection royale, prix définitifs et durables d’une longue suite d’efforts et dont les couronnes qui vont être décernées dans cette solennité ne sont en quelque sorte que les prémices.
Localisations
Institution :
Cote / numéro :
Paris, Bibliothèque de l'Institut, 4° AA 34 (usuel), 1822-1823, tome 4, p. 2-11 (1823)
Bibliographies / archives
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1823, sculpture£ Notice créée le 05/03/2003. Notice modifiée le : 04/07/2018. Rédacteur : Hélène Marraud.
Rédacteur
Hélène Marraud