L'Offrande à l'amour
Pas d'illustration
Titres
Titre :
L'Offrande à l'amour
Localisations
Lieu de conservation :
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
14307
Type de Cote / numéro :
Cote / numéro :
354
Commentaire Cote / numéro :
Numéro du catalogue de vente de 1845
Créations / exécutions
Type de date :
Date de création :
Historiques de collection
Collection :
Mentionné en 1769 dans la collection du duc de Choiseul ; sa vente, Paris, 6 avril 1772, n° 133 ; acheté par Catelan pour 5650 livres pour le prince de Conti ; sa vente, Paris, 8 avril 1777, n° 742 ; acheté par Feuillet pour 5000 livres ; vente du marchand Dubois, Paris, 5e jour, 5 avril 1784 ; acheté par Seneville pour 4000 livres ; comte d'Artois ; saisi par la Commission temporaire des Arts le 7 juin 1794 (19 prairial an II) et estimé à 3600 livres par Jean-Baptiste-Pierre Lebrun le 1er septembre 1794 (15 fructidor an II) ; acheté par le cardinal Fesch "chez *** sur le quai : un Greuze l'Offrande à l'Amour, 2,000" le 22 septembre 1801 (1 vendémiaire an IX) ; estimé à 60 scudi dans l'inventaire après décès du cardinal Fesch ; sa vente, Rome, 17 mars-15 mai 1845, n° 354 ; acheté par le 4e Marquess of Hertford pour 6160 scudi ; réencadré à Hertford House en 1857 ; inventaire Hertford House, 1870.
Evénement :
Description du catalogue de vente :
Dans l'endroit le plus sombre et le plus solitaire d'une antique forêt, non loin d'un temple dont on n'aperçoit que le faite et l'extrémité des colonnes, s'élève la statue en marbre de l'Amour tenant à la main une couronne de fleurs. Elle est placée sur un piédestal, aussi en marbre, décoré d'un bas-relief représentant une nymphe qui, pour fuir un amant audacieux, se précipite dans les bras d'un fleuve. L'encens fume sur un autel, à côté du dieu dont la statue reçoit les flots de sa vapeur enivrante, qui vont ensuite, en s'élevant davantage, se perdre dans l'épaisseur du feuillage. Quelques offrandes qui consistent en des guirlandes de fleurs, deux jeunes colombes blanches, une aiguière d'or renversée auprès de son plateau, sont déposés, moitié à terre, moitié sur le socle du piédestal, où elles se mêlent au replis d'un voile de soie bleu bordé d'un liseré d'or.
L'autel et la statue du dieu sont isolés du bois par une petite muraille en marbre blanc, qui semble destinée à défendre l'abord de ce sanctuaire : mais cette épaisse forêt, cette solitude profonde, cette muraille même, sont de faibles obstacles contre l'élan d'un coeur qui veut sacrifier à l'amour ; et la délicieuse jeune fille, que nous voyons aux pieds du perfide enfant, a tout bravé, tout franchi, pour venir ici lui adresser sa timide prière. Un genou entièrement placé sur le socle du piédestal, l'autre à demi fléchi sur la pierre, les mains délicatement jointes sur son sein découvert, elle demande au dieu, avec une ferveur tout ingénue encore, de couronner ses feux naissants.
Jamais prière ne s'est exhalée d'un coeur plus tendre, d'une bouche plus gracieuse, et n'a emprunté des dehors plus séduisants. Non, sans doute, jamais deux yeux de quinze ans ne se sont levés plus limpides et plus doux vers l'amour, pour implorer sa puissance. Aussi, je ne sais quelle mystérieuse influence s'exerce déjà sur la jeune enfant, et excite en elle un imperceptible sentiment de crainte : sa chevelure s'élance vers la statue et cède à une force attractive, inconnue, qui semble l'attirer elle-même, et à laquelle elle en saurait plus résister. Derrière l'enfant et à ses pieds, croit une touffe de marguerites blanches dont les tiges délicates tendent amoureusement aussi vers la statue de l'Amour, à qui, hélas ! tout doit céder.
Un simple ruban bleu se même à la belle chevelure blonde de la jeune fille, dont les attraits sont à peine voilés par de légers vêtements. C'est une tunique blanche qui s'arrête au-dessus des genoux, et n'est retenue sur les épaules que par deux agrafes d'or ; c'est une longue robe de mousseline flottante, à manches courtes, ouverte sur les côtés à la manière grecque, qui laisse à nu toute la jambe droite, les bras, les épaules et une partie de la poitrine ; enfin une écharpe de gaz jaune, dont les extrémités sont terminées par des franges d'or, entoure ce joli corps de ses replis gracieux.
Ce tableau, cité dans les anciens catalogues sous le titre de L'Offrande à l'Amour, a fait partie des collections des princes de Conti et du duc de Choiseul ; on le trouve, dans le recueil du cabinet de ce dernier, gravé par Macret.
Dans l'endroit le plus sombre et le plus solitaire d'une antique forêt, non loin d'un temple dont on n'aperçoit que le faite et l'extrémité des colonnes, s'élève la statue en marbre de l'Amour tenant à la main une couronne de fleurs. Elle est placée sur un piédestal, aussi en marbre, décoré d'un bas-relief représentant une nymphe qui, pour fuir un amant audacieux, se précipite dans les bras d'un fleuve. L'encens fume sur un autel, à côté du dieu dont la statue reçoit les flots de sa vapeur enivrante, qui vont ensuite, en s'élevant davantage, se perdre dans l'épaisseur du feuillage. Quelques offrandes qui consistent en des guirlandes de fleurs, deux jeunes colombes blanches, une aiguière d'or renversée auprès de son plateau, sont déposés, moitié à terre, moitié sur le socle du piédestal, où elles se mêlent au replis d'un voile de soie bleu bordé d'un liseré d'or.
L'autel et la statue du dieu sont isolés du bois par une petite muraille en marbre blanc, qui semble destinée à défendre l'abord de ce sanctuaire : mais cette épaisse forêt, cette solitude profonde, cette muraille même, sont de faibles obstacles contre l'élan d'un coeur qui veut sacrifier à l'amour ; et la délicieuse jeune fille, que nous voyons aux pieds du perfide enfant, a tout bravé, tout franchi, pour venir ici lui adresser sa timide prière. Un genou entièrement placé sur le socle du piédestal, l'autre à demi fléchi sur la pierre, les mains délicatement jointes sur son sein découvert, elle demande au dieu, avec une ferveur tout ingénue encore, de couronner ses feux naissants.
Jamais prière ne s'est exhalée d'un coeur plus tendre, d'une bouche plus gracieuse, et n'a emprunté des dehors plus séduisants. Non, sans doute, jamais deux yeux de quinze ans ne se sont levés plus limpides et plus doux vers l'amour, pour implorer sa puissance. Aussi, je ne sais quelle mystérieuse influence s'exerce déjà sur la jeune enfant, et excite en elle un imperceptible sentiment de crainte : sa chevelure s'élance vers la statue et cède à une force attractive, inconnue, qui semble l'attirer elle-même, et à laquelle elle en saurait plus résister. Derrière l'enfant et à ses pieds, croit une touffe de marguerites blanches dont les tiges délicates tendent amoureusement aussi vers la statue de l'Amour, à qui, hélas ! tout doit céder.
Un simple ruban bleu se même à la belle chevelure blonde de la jeune fille, dont les attraits sont à peine voilés par de légers vêtements. C'est une tunique blanche qui s'arrête au-dessus des genoux, et n'est retenue sur les épaules que par deux agrafes d'or ; c'est une longue robe de mousseline flottante, à manches courtes, ouverte sur les côtés à la manière grecque, qui laisse à nu toute la jambe droite, les bras, les épaules et une partie de la poitrine ; enfin une écharpe de gaz jaune, dont les extrémités sont terminées par des franges d'or, entoure ce joli corps de ses replis gracieux.
Ce tableau, cité dans les anciens catalogues sous le titre de L'Offrande à l'Amour, a fait partie des collections des princes de Conti et du duc de Choiseul ; on le trouve, dans le recueil du cabinet de ce dernier, gravé par Macret.
Bibliographies / archives
Commentaire Bibliographies / archives :
p.182-183.
Référence :
Inventaire après décès du cardinal Fesch, Archivio dei 30 notari Capitolini, ufficio 11, notaio Apolloni Augustus, anno 1839, vol. 611, 37 r. 600 r.
fol. 427 v. n° 14307. Quadro in tela alto piedi quattro, e un quarto, largo piedi tre, e mezzo rappresentante una Donna coronata da un Amorino Scudi Sessanta 60
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) / Ville d'Ajaccio - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)