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[1889, peinture, rapport Institut procès-verbal]Rapport sur les envois de peinture de 1889TYPE : rap [...]

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Dernière modification
02/12/2021 10:46 (il y a plus de 2 ans)
Type de document
Description
[1889, peinture, rapport Institut procès-verbal]
Rapport sur les envois de peinture de 1889
TYPE : rapport de l'Institut de France - officiel
AUTEUR : Bonnat, Léon
PAGE DE TITRE : Séance du 2 novembre 1889. M. Bonnat, au nom de la section de peinture donne lecture du rapport suivant sur les envois de MM. les Pensionnaires peintres
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 02/11/1889
COMMENTAIRE : Le passage consacré à la copie d'Axilette est retranscrit tel qu'écrit dans la version originale du procès-verbal. Le rapport adressé par l'Académie au directeur de la Villa Médicis présente une version corrigée de ce passage dont le sens faisait défaut. Mis à part cet élément de détail, le reste du texte est identique à la version du procès-verbal.
Descriptions
Transcription : 
[p. 601] 4e année, M. Pinta : l'Aurore : l'ordonnance de ce tableau est assez bonne, malheureusement le ton général lourd, triste, le caractère du dessin médiocre et vulgaire, l'exécution monotone et sans valeur nuisent à l'expression du sujet. On peut [p. 602] cependant reconnaître certaines qualités dans la figure du premier plan dont le mouvement indique bien le réveil. 3e année, M. Axilette : 1° copie : le prophète Isaïe, d'après Michel-Ange (chapelle Sixtine) appartient à l'État. 2° L'amour et la Folie, esquisse. On ne peut que féliciter M. Axilette d'avoir choisit un morceau aussi important et dont la copie offrait de grandes difficultés. Mais on doit reprocher à ce pensionnaire de s'être trop attaché à rendre les accidents de vétusté de la fresque. Il semble qu'en présence du grand caractère du modèle, quoiqu'il en doit [sic] cette copie a du mérite, sa préoccupation des détails matériels aurait dû disparaître [sic]. 2° l'Amour et la Folie : l'Académie dans son règlement en demandant une esquisse donne aux pensionnaires l'occasion de faire preuve d'invention et d'imagination. L'envoi de M. Axilette n'est pas dans les conditions requises, le petit tableau envoyé par lui est d'une exécution assez soignée, mais d'un dessin faible, indécis et manque totalement d'effet. M. Axilette dont l'envoi précédent, dans certaines de ses parties, faisait espérer un peintre vrai et franc, nous envoie-t-il cette année un petit tableau incolore dans lequel l'habileté de la main paraît être la préoccupation dominante et qui, de plus, a le tort grave de ne pas remplir les obligations réglementaires imposées aux pensionnaires de troisième année. 2e année, M. Lebayle : la Mer et le Berger (Lafontaine) : la composition est banale et indécise, le caractère de la figure de la mer manque de noblesse ainsi que de grandeur. M. Lebayle ayant à personnifier la mer a pu se contenter de mal copier un modèle quelconque. Comment son imagination ne lui est-elle pas venue en aide et ne lui a-t-elle pas fait voir ce qu'il y avait de vulgaire dans l'interprétation de son sujet ? Toutefois [p. 603] la figure du berger est satisfaisante comme mouvement et comme dessin et n'était l'insuffisance de l'effet et de la couleur, cette partie du tableau mériterait des éloges. 1e année, M. Danger : 1° Actéon : assez bonne académie, certains morceaux sont bien modelés et témoignent d'une grande application ainsi que d'une sérieuse bonne volonté. Il est à regretter que la jambe gauche de la figure soit défectueuse et qu'elle ne s'attache pas mieux, le paysage est fait avec beaucoup de soin et de sincérité. 2° La Madone au donataire, d'après Léonard de Vinci (couvent des Onophre à Rome) : ce dessin d'après Léonard rend convenablement le sentiment de l'original, on peut lui reprocher une exécution un peu lourde, manquant de la précision et de la finesse de la fresque. 3° Dessin : Bacchus (Musée du Capitole) : ce dessin est tout à fait insuffisant quant au modelé. La forme y est très incomplètement étudiée. L'Académie reconnaît que si elle ne trouve pas dans l'ensemble des envois un travail tout à fait digne d'éloges, un morceau révélant un amour de l'art réel et attachant, en revanche il n'y a pas lieu de signaler aucune défaillance par trop évidente. La bonne volonté est manifeste. L'Académie toutefois ne saurait s'élever assez énergiquement contre une mode qui, elle l'espère, et elle fait des vœux pour qu'il en soit ainsi, ne sera que passagère, mode qui depuis quelques années consiste pour certains pensionnaires à supprimer les tons francs, les affirmations de dessin, les oppositions des ombres et des lumières pour leur substituer des harmonies blafardes, des tons sans éclat et un dessin effacé. Il est grand temps de réagir contre cet affadissement, contre cette absence de courage qui étonnent péniblement chez des jeunes artistes au début de leur carrière.
Localisations
Cote / numéro : 
Académie des beaux-arts, 2 E 17, p. 601-603
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, procès-verbal, 1889, peinture£ Notice créée le 19/06/2002. Notice modifiée le : 19/10/2018. Rédacteur : France Lechleiter.
Rédacteur
France Lechleiter