Plaque Campana : thiase bacchique
La scène prend place sous une frise de palmettes encerclées. À gauche, une ménade, en chiton et l’himation passé sur les bras et autour du corps, danse sur la pointe du pied gauche, le thyrse orné d’une bandelette sur l’épaule. Sa tête est renversée en arrière, la bouche ouverte et les cheveux volant. Au centre, un satyre nu ithyphallique bondit vers la droite. Il joue de la double flute (aulos). À droite, une autre ménade habillée de manière similaire danse de face, un sistre dans la main droite, la main gauche relevée. Une grande cassure centrale a été recollée, et les deux extrémités de part et d’autre sont refaites en plâtre peint.
Ces plaques dites Campana, du nom du collectionneur italien du 19e siècle qui s’intéressa le premier à ces monuments, pouvaient orner des édifices civils ou religieux. Ici, la scène représente un thiase bacchique, avec un cortège d'un satyre et de deux ménades. Ils célèbrent le dieu Dionysos en dansant et jouant de la musique, dans l’ivresse du vin. Ces plaques au décor moulé étaient produites en série ; une plaque similaire, au relief moins émoussé, est ainsi conservée au musée du Louvre : NIII 3172, https://collections.louvre.fr/en/ark:/53355/cl010288292. Mais de très nombreuses plaques de ce type montrant des scènes liées à Dionysos existent, qui combinent parfois des motifs proches. Ainsi, un exemple de comparaison est une plaque conservée au Musée du Louvre [Cp 4292 ; https://collections.louvre.fr/en/ark:/53355/cl010288267], qui porte une ménade comparable, bien que fragmentaire. La frise de motifs floraux en partie haute montre qu’il s’agit d’un élément de décor architectural d’un monument. On retrouve également des parallèles des motifs floraux dans la collection du Louvre [par exemple Cp 4100 ; https://collections.louvre.fr/en/ark:/53355/cl010288193] où l’on remarque également le lien entre ces motifs et la présence d’une scène liée à Dionysos.
Bibliographie : M. Rauch, Bacchische Themen und Nilbilder auf Campanareliefs, Rahden/Westfalen, 1999.
Auteur : Lionel Pernet
Collection Jean-Baptiste Muret, vendue après sa mort par son fils Ernest à Arnold Morel Fatio, qui la donne au musée en 1867.