Jeune homme au coq
Imberbe, les chairs encore potelées, un adolescent vêtu d’une chlamyde où s’enroule son bras droit maintient contre lui un coq de son avant-bras dégagé. |
Dans son annotation, Jean-Baptiste Muret résiste à l’interprétation mythologique qui aurait pu le conduire à identifier Ganymède, et préfère reconnaître ici un éromène, autrement dit un jeune homme auquel un admirateur plus âgé aurait offert un coq, cadeau d’amour fréquent. C’est bien ainsi que l’on lit aujourd’hui les figurines d’ « éphèbes au coq » qu’a par exemple produites en abondance la Béotie : le lièvre qui peut alors remplacer le volatile autorise cette connotation érotique, ou qualifie le jeune homme comme chasseur. La légende de la planche nous renseigne sur l’historique de la pièce : lorsque Muret la dessine, elle est la propriété de l’antiquaire Rollin. L’artiste la possédera à son tour, comme en témoigne une étiquette manuscrite (« coll. Muret »). C’est en revanche avec le legs Oppermann qu’elle rejoint la Bibliothèque nationale : un parcours analogue à celle du garçonnet au chien Opperman.tc.209, vraisemblablement issu du même atelier. Remerciements à Violaine Jeammet.
Auteur : Louise Detrez