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Commentaire biographique

Bachelier en lettres et philosophie et bachelier en lettres et mathématiques en 1895, Henri Marchal est admis à l’École des beaux-arts, section architecture, dans l’atelier dirigé par Gaston Redon (1853-1921). Parallèlement, il donne des conférences dans les universités populaires et un cours du soir de dessin industriel à l’Association polytechnique. Nommé inspecteur des bâtiments civils du Cambodge en 1905, il effectue une mission en Thaïlande afin de préparer le projet d'une nouvelle légation de France. En 1910, il passe le brevet de langue cambodgienne ; il est nommé conservateur adjoint du musée de l’École à Phnom Penh (ភ្នំពេញ), en tant que responsable de la nouvelle section des antiquités khmères. En 1912, il est affecté à Saïgon, comme inspecteur des bâtiments civils de la Cochinchine. En 1916, à la suite de la disparition de Jean Commaille (1868-1916), il est détaché auprès de l’EFEO pour assurer la direction de la Conservation d’Angkor. Il reprend tout d'abord l’œuvre de débroussaillement d’Angkor Vat (ប្រាសាទអង្គរវត្) et des principaux monuments construits à la périphérie de la place Royale (Bayon [ប្រាសាទបាយ័ន], Baphuon [ប្រាសាទបាពួន], Palais royal, Preah Pithu ប្រាសាទព្រះពិធូរ, etc.). Cette mise en valeur de la zone centrale d’Angkor Thom (អង្គរធំ) est complétée par le repérage des très nombreux vestiges situés à l'intérieur ou à proximité immédiate de l'enceinte d’Angkor Thom. En 1919, Henri Marchal est nommé membre permanent de l’EFEO et conservateur d’Angkor. Il poursuit le dégagement des douves d'Angkor Vat, en même temps qu'il entreprend des consolidations ponctuelles au Bakheng (ប្រាសាទភ្នំបាខែង)[1922-1929], au Baphuon, au Bayon, à la porte de la Victoire, ainsi que dans des monuments légèrement excentrés comme le Preah Khan (ប្រាសាទព្រះខ័ន) ou Banteay Kdei (ប្រាសាទបន្ទាយក្). Il prend cependant conscience des limites des méthodes de consolidation utilisées jusqu'alors et, en 1930, part à Java pour étudier les principes de l'anastylose auprès du service archéologique des Indes néerlandaises. À son retour, il décide de les mettre en œuvre sur le temple de Banteay Srei (ប្រាសាទបន្ទាយស្រី), récemment découvert (1931-1933). Cette restauration est unanimement saluée. En 1933, Henri Marchal prend officiellement sa retraite et quitte la Conservation d’Angkor pour remplacer Henri Parmentier (1871-1949) à la tête du service archéologique de l’EFEO. En 1938, sur le chemin du retour vers la France, il effectue un séjour à Ceylan et en Inde, dont il donnera un récit imagé dans les Souvenirs d'un ancien conservateur d’Angkor. Arrivé en France au début de la guerre, il y restera jusqu'en 1946, année où il effectue une mission à Pondichéry pour prendre la direction du chantier de Virampatnam. Un an plus tard, il est rappelé pour assurer le remplacement de Maurice Glaize (1886-1964) comme conservateur d'Angkor et y reste six ans. Il restaure les édifices situés le long de la chaussée ouest d'Angkor Vat (1948) et travaille aussi à la terrasse des Éléphants (ព្រះលានជល់ដំរី) [1948], au Baphuon (1948), à Banteay Kdei (1950), au Prah Khan (1950) et à Thommanon (ប្រាសាទធម្មនន្) [1950]. Après un bref séjour en France, il repart à Hanoï pour assurer temporairement la conservation du musée Louis Finot (1864-1935). En 1954, il est nommé conseiller technique des monuments historiques et chef du bureau de l'architecture au ministère des Travaux publics du royaume du Laos, poste qu'il occupe jusqu'en 1957. C’est à cette date qu'il prend définitivement sa retraite et décide de rester au Cambodge. Il s'installe alors à Siem Reap (សៀមរាប), où il meurt à l'âge de quatre-vingt-quatorze ans. La vie d'Henri Marchal se confond pendant près de quarante ans avec les travaux de restauration menés sur le site d'Angkor. Profondément attaché au Cambodge et à la conservation de son patrimoine, il a professionnalisé l'action de l’École, en appliquant aux monuments khmers les procédés développés en Grèce et à Java. Appelé à travailler sur de très nombreux monuments, il en a donné des descriptions précises, tant dans les journaux et rapports de fouilles que dans de très nombreuses monographies, qui sont un support indispensable à l'approche architecturale de bien des monuments.

La collection se compose de 3 096 clichés stéréoscopiques réalisés entre 1905 et 1957 au Cambodge, au Vietnam, au Laos, en Chine, en Birmanie, à Ceylan et en Thaïlande.