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Commentaire biographique

P. E. Milhe est originaire du département du Vaucluse. Gratifié du titre honorifique d’esquire, il a exercé au sein de l’Imperial maritime customs à Sivatow (actuelle Shantou [汕頭]), dans la province du Guangdong (廣東) [FC / PV / Séance du samedi 28 avril 1894]. Shantou est à la fois poste de douane, lieu de passage du chemin de fer et un des principaux ports ouverts au commerce étranger. La ville portuaire s’est tournée vers l’Occident en février 1860, suivant les clauses du traité de Tianjin (天津), signé en juin 1858 par la France et l’Angleterre, et ratifié en 1860 par l’empereur. On sait également que Milhe a résidé au Tonkin, dans les années 1893, et s’est rendu à Hong Kong (香港), concession anglaise depuis 1842, d’où il a pu envoyer ses collections jusqu’en 1895.

L’Imperial maritime customs constitue un service chinois, géré par une administration étrangère, émergeant en 1854 après la révolte des Taiping (太平) [1851-1864] et établi formellement à partir de 1861. Le consul et interprète anglais Horatio Nelson Lay (1832-1898) en est le premier inspecteur général. Il est remplacé en 1863 par Sir Robert Hart (1835-1911), qui incarnera l’institution jusqu’à sa mort. « Toute nomination dans le service dépend de la seule volonté de l’inspecteur général, Sir Robert Hart », qui recrute un personnel jeune, de dix-huit/vingt-trois ans, ayant une bonne culture générale et sachant parler anglais (Cordier H., 1902, p. 15). Ce type de profils nous permet d’esquisser le portrait de Milhe, dont on ne sait à quel moment il rejoint l’institution.

Constitution de la collection

P. E. Milhe adresse ses objets d’art et d’ethnographie, collectés en Chine, à la Fondation Calvet, en effectuant plusieurs envois, entre 1892 et 1895, par l’intermédiaire de la Compagnie des messageries maritimes de Marseille. Le musée Requien d’Histoire naturelle d’Avignon s’enrichit également, suivant ses attributions, de spécimens issus de la faune et de la flore caractéristiques de la Chine.

En 1893, Milhe adresse ainsi un ensemble de 213 objets chinois de natures diverses, non spécifiées dans les procès-verbaux, qui représentent autant de « curiosités » en provenance de Hong Kong. L’année suivante, d’autres objets d’ethnographie sont adressés à la Fondation. En 1894, les comptes rendus se font plus précis sur la qualité des objets envoyés. Il s’agit de pièces évoquant l’artisanat chinois, des miniatures et des statuettes, dont on ignore le matériau. Ainsi, peut-on relever deux pagodes à sept étages, ornées de pendeloques ou encore une maisonnette dans laquelle deux ouvriers décortiquent le riz. Un « personnage allégorique employé dans les cérémonies religieuses » et cinq figurines en bois de thé complètent cet ensemble.

Ces collections ont été rassemblées, semble-t-il, au grès des opportunités, dans l’intention de les donner à la Fondation Calvet. Ces collections ont une fonction documentaire, voire « scientifique », permettant de compléter les connaissances sur cette région du monde encore méconnue. Pour autant, il est difficile d’identifier ces objets dans l’inventaire des collections du musée.