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Estampe d'Utamaro représentant une sauterelle posée sur un tuteur au milieu de fleurs roses et violettes.

DAUPHIN Jean-Baptiste (FR)

Commentaire biographique

On sait très peu de choses sur la vie de Jean-Baptiste Louis Dauphin. Il naît à Marseille le 15 avril 1823, de Gaspard François Régis Dauphin, imprimeur de son état, et de Marie-Thérèse Renoux, sans profession.

Il est antiquaire, figurant pour la première fois dans l’Indicateur marseillais en l’année 1864. Tenant boutique au 121, rue d’Aubagne jusqu’en 1867, il déménage au 2, place de la Préfecture, toujours dans le 6e arrondissement de Marseille. Peu de renseignements nous sont donnés sur le type d’objets commercialisés, le guide de commerce n’indiquant d’autre spécialité que la vente d’objets d’art.

Les carnets de la collectionneuse Marie Grobet (1852-1944) font état d’un certain Dauphin, auprès duquel elle a pu acquérir plusieurs faïences de Moustiers. Ces transactions sont mentionnées en date du 9 août 1874, et, avec approximation, aux mois d’octobre 1874 et d’avril 1876 (Linou M.-J. et Coutancier B., 2018, p. 27 ; 134).

Le commerce est ensuite repris par Hélène Lagache en 1878, date à laquelle Jean-Baptiste Louis Dauphin devient « rentier », comme il est spécifié dans le guide, en son domicile du 100, rue du Dragon. Il est intéressant de noter qu’un certain Jean Lagache fut le témoin des mariés, figurant dans le registre des mariages de la ville (AM Marseille, 201 E 4554). Nos recherches n’ont pu permettre d’établir la nature d’un éventuel lien de parenté.

Dauphin se marie le 27 janvier 1866 avec Magdeleine Brun (1837-1918), commise, fille d’un propriétaire terrien, Jean Brun, demeurant à La Bâtie-Crémezin, dans la Drôme. Devenue veuve en 1894 ou en 1895, elle figure dans l’Indicateur de l’année 1895, au titre de rentière, comme feu son époux. À sa mort, en 1918, elle lègue au Bureau de bienfaisance une somme de 10 000 francs, ainsi que toutes ses collections de céramiques et trois meubles d’époque à la ville de Marseille (AD 13, 4 O 58 59).

Constitution de la collection

Le legs, effectué par testament olographe en date du 23 mai 1917, et accepté par la Ville de Marseille le 13 mai 1919, est édicté sous le nom de Madame Veuve Jean-Baptiste Dauphin (AD 13, 4 O 58 59). Le legs comprend un ensemble de faïences et de porcelaines anciennes, accompagné de trois vitrines Louis XVI, pour un ensemble représentant un total de 150 pièces environ. L’examen de Jean-Amédée Gibert (1869-1945), atteste d’une collection « très importante et de haut intérêt ». Le conservateur du musée des Beaux-Arts de Marseille se réjouit d’autant plus de cette « heureuse et somptueuse acquisition », qu’elle est « en parfait état » et qu’elle s’avère d’« une grande valeur artistique » (AM Marseille, 721 W 88).

La collection est majoritairement orientée vers la production locale de faïence, issue de diverses fabriques marseillaises. Jean-Baptiste Louis Dauphin montre un intérêt marqué pour la fabrique de Gaspard Robert. Figurent également les productions de la manufacture de Saint-Jean-du-désert et d’Héraud-Leroy. Les registres d’inventaire rendent compte également d’un nombre important de faïences de Moustiers, d’Italie et de Saxe (musée Grobet-Labadié). Les pièces marquées de chez Ferrat présentent des décors aux Chinois (inv. GF 3201) et dévoilent un attrait discret pour l’Asie, qui se concrétise dans l’acquisition de porcelaines japonaises, de style Imari, des porcelaines chinoises aux émaux polychromes de la famille rose, d’époque Qianlong (乾隆) [1736-1795] et de la Compagnie des Indes. Il s’agit principalement de pièces produites pour le marché de l’exportation.