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[1835, peinture, rapport Institut à AFR]Rapport sur les envois de peinture de 1835TYPE : rapport de [...]

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01/12/2021 16:18 (il y a plus de 2 ans)
Type de document
Description
[1835, peinture, rapport Institut à AFR]
Rapport sur les envois de peinture de 1835
TYPE : rapport de l'Institut de France à Académie de France à Rome
AUTEUR : Quatremère de Quincy, Antoine
PAGE DE TITRE : Rapport général sur les ouvrages envoyés de Rome par MM. les Élèves Pensionnaires de l'École de France, pour l'année 1834
LIEU DE REDACTION : Paris
DATE : 1835
Descriptions
Transcription : 
[f°102] M. Bézard. Martyre de Saint Saturnin / On doit des éloges à l'auteur de ce tableau pour les progrès qu'il a fait sous le rapport de l'ordonnance et du style de la composition. Il a su profiter des conseils qui lui ont été adressés sur les travaux de ses premiers envois. C'est à Toulouse, sur les marches du Capitole, que Saint Saturnin a souffert le martyr. [f°102 bis] La figure du saint renversé à terre, est pleine de dignité ; la tête, d'un beau caractère exprime bien l'espérance et la foi qui l'inspirent. Le martyre est lié par les pieds à un taureau présenté pour le sacrifice ; des hommes le tiennent encore et cherchent à l'exciter à coups de cordes. Ces deux figures offrent des parties de nu qui produiraient plus d'effet si l'action musculaire était plus fortement prononcée ; et si elles étaient d'une nature et d'un caractère moins semblable. La teinte et bonne, mais il y a quelque mollesse dans la manière de peindre. L'effet général du coloris présente des teintes blanchâtres d'une valeur trop égale, soit dans la répétition des draperies blanches, soit dans le ton des pierres. Le groupe du Proconsul vient trop en avant par la draperie rouge qui l'enveloppe, dont la couleur est trop foncée et trop solide pour le plan éloigné où elle se trouve. Nonobstant ces remarques, ce tableau fait honneur à M. Bézard et termine d'une manière très favorable ses études pendant le cours de son pensionnat à Rome. [f°103] M. Signol (copie) / Fragment d'après une fresque d'André del Sarto / Ce tableau ne présente qu'une partie d'Andréa del Sarto, à l'Annonciata à Florence. On regrette que M. Signol ait supprimé les figures du premier plan, qui développent la composition et lui donnent de la grandeur, ce qui est cause que cette seule partie du centre du tableau, vue dans l'éloignement, paraît faible de ton et d'une mesquine proportion. L'Académie croit devoir blâmer cette suppression que M. Signol s'est permise par une fausse application de l'article du règlement, qui autorise, dans certains cas, le pensionnaire à ne donner qu'un fragment d'une très grande composition, mais en observant que les figures ne soient jamais au dessous de la grandeur naturelle. On trouve cependant dans cette copie des détails faits avec beaucoup d'exactitude et d'intelligence, qui rendent bien le caractère du maître. Réveil du juste, réveil du méchant " Et quiconque ne fut pas écrit dans le livre de vie, fut jeté dans l'étang de feu " (Apocalypse, chap. XX, Vers. 15) / Ce tableau est envoyé par M. Signol, [f°103 bis] en remplacement de l'esquisse demandée par le règlement. Le beau tableau du Christ au tombeau envoyé l'année dernière avait obtenu pour l'auteur des éloges bien mérités, accompagnés cependant de quelques réflexions obligeantes sur une tendance affectée de prendre des inspirations dans les ouvrages des maîtres, qui ont préparé la renaissance des arts en Italie. Au lieu de chercher à profiter de ces sages conseils, M. Signol semble s'être encore plus intimement attaché à ces mêmes maîtres, dont il imite la manière assez heureusement, mais peut-être avec trop de complaisance. Ce parti pris par l'auteur, fait regretter une absence d'une certaine originalité toujours préférable, que l'on aime à rencontrer dans l'ouvrage d'un artiste, à quelque école qu'il appartienne. Le passage de l'Apocalypse, cité plus haut, a fourni à M. Signol le texte du sujet. Le groupe de l'ange qui aide un ressuscité à sortir du tombeau, est d'un grand intérêt par le mérite de l'expression, la finesse du dessin et la délicatesse de l'exécution. L'autre groupe, où l'ange appuyé [f°104] sur le glaive, retient un homme qui se relève de sa tombe, réunit les mêmes qualités, mais cependant avec une certaine froideur. Le groupe de deux ombres, vers le fond, qui se tiennent embrassées présente une idée très ingénieuse. Les deux différents choeurs d'anges ont de la grâce et de la finesse, mais ils n'ajoutent pas assez à l'effet de la scène ; ils manquent de cet éclat céleste qui devrait animer cette riche composition. Ce tableau offre, sous tous les rapports, des parties d'une finesse et d'une étude très remarquables. Les caractères des têtes sont d'un bon choix et présentent de belles expressions ; les draperies sont modelées et rendues avec le plus grand soin ; la teinte sombre qui domine convient bien au sujet et ne manque pas de vérité ; elle laisse cependant à désirer plus d'éclat pour l'effet général du tableau. L'Académie profite de cette occasion pour féliciter M. Signol d'avoir envoyé un ouvrage aussi soigneusement rendu, au lieu d'une simple esquisse exigée par les règlements. C'est une grande preuve d'amour et de zèle pour l'étude, dont elle saura bien lui tenir compte. [f°104 bis] M. Flandrin (2ème année) / Une figure académique / Cette étude présente de belles parties rendues avec fermeté et d'un bon sentiment de couleur ; il y a des progrès très sensibles, depuis sa figure de l'année dernière. La nature du modèle semblait exiger un développement plus heureux que cette attitude trop simple et trop ramassée. Le paysage est bien traité, et sent bien le climat de l'Italie ; il est harmonieux et soutenu de ton. M. Flandrin a joint à cette étude un grand tableau, dont le sujet est tiré du 13è chant du Purgatoire du Dante. Il représente le Dante conduit par Virgile dans le lieu où sont punis les envieux. Ils sont assis, serrés les uns contre les autres, et dans un état de cécité. Le Dante, dans les questions qu'il leur adresse, demande si parmi eux, il y a quelques habitants de l'ancienne Italie. Ce tableau a un bon aspect, une grande force de ton ; le groupe de ces malheureux est bien entendu ; les têtes ont de l'expression ; elles sont peintes d'une manière large. La figure [f°105] du Dante est dans une attitude vraie, son ajustement simple et d'un ton fort et harmonieux. L'auteur s'est bien conformé à la description du site, pour l'aspect des rochers du fond et la disposition des figures. La teinte générale tire sur le noir et semble manquer de transparence ; on y trouve cependant, une riche conduite de tons, et un heureux ensemble d'effet. / M. Roger 1ère année / Figure d'étude académique / Cette figure est le premier envoi de M. Roger ; elle donne de grandes espérances. Le dessin est correct, l'exécution est sage ; le bras gauche surtout est peint avec un bon sentiment d'étude. Le fond du paysage est fait avec soin. Il y a un peu de confusion dans les tons des ombres de la figure et dans les teintes des pierres et du terrain. [f°105bis] Paysage // M. Prieur / 1e année // Vue prise au-delà de Tivoli, sur la route de Subiaco // A la première vue, le tableau de paysage envoyé par M. Prieur, plaît par l’effet général ; il est d’un bon ensemble pour les masses de clair et d’ombre. Ce genre de mérite, si bien suivi par les anciens maîtres italiens, est d’autant plus digne d’éloges, qu’il est rare aujourd’hui. La couleur du ciel, grise de l’horizon, est vraie ; mais la dégradation est trop précipitée, elle devient trop foncée vers le haut du tableau. Les montagnes sont bien peintes et d’une bonne couleur ; le peu d’arbres qu’on aperçoit manquent de formes et d’études ; les ombres du monument sont lourdes, ainsi que toutes les parties du même plan. Le ruisseau est trop négligé, on le découvre à peine. Le premier plan ne saurait être regardé comme terminé : il aurait besoin d’être repris surtout près de la base du tableau. / Les figures en général sont bien disposées et leurs différents mouvements bien exprimés surtout [f°106] celui de la femme qui porte une corbeille sur la tête, remarquable par cette qualité et la finesse des reflets qui l’environnent. / Ce tableau, auquel on désirerait plus de lumière, donne une idée avantageuse de ce que pourra faire M. Prieur, dans les années suivantes. [...] // Paris, ce 31 octobre 1835 // Certifié conforme Le Secrétaire Perpétuel de l'Académie, Officier de l'Ordre Royal de la Légion d'Honneur // Quatremère de Quincy
Localisations
Cote / numéro : 
20190056/2-14, fol. 101-120
Source
source : Institut national d'histoire de l'art (France) - licence : Attribution 4.0 International (CC BY 4.0)
Commentaire interne
Base Envois de Rome FMP, fichier Documents.fp7, notice : £Rapport envois, Institut à AFR, 1835, peinture£ Notice créée le 16/10/2002. Notice modifiée le : 25/10/2017. Rédacteur : Anne-Blanche Stévenin.
Rédacteur
Anne-Blanche Stévenin